La Chronique Agora

Où va-t-on trouver l’argent ?

Les Etats-Unis dépensent à tour de bras – sans en avoir les moyens. Il faudra pourtant bien payer l’addition… et on sait qui passera à la caisse.

Où trouver l’argent pour financer les retraites américaines, les soins de santé des baby-boomers à la retraite… et toutes les autres dépenses de l’Etat US, nous demandions-nous hier.

Il faut se rappeler que les autorités ne travaillent pas – c’est-à-dire qu’elles ne posent pas de prothèses de hanches. Pour autant que nous en sachions, aucun banquier central ou politicien n’a jamais soulevé un patient sur un brancard.

L’argent gratuit n’existe pas. Les autorités ne peuvent payer une prothèse de hanches qu’en s’appropriant de l’argent, des ressources et de la production qui appartiennent à d’autres et avaient été assignées à d’autres choses.

Par ailleurs, on ne peut absolument pas sortir du piège de la dette par l’impression monétaire ou l’inflation. Tout ce qu’on peut faire pour s’en échapper, c’est voler – en prenant du vrai argent à de vrais gens.

Si on utilise l’inflation pour réduire la valeur des obligations US, par exemple, on fait aussi disparaître les espoirs de retraite de tous les gens dont la pension dépend des T-Bonds. De même, si l’on « imprime » de l’argent et qu’on le transmet à ses compères, ils l’utiliseront ensuite pour acheter des biens et services qui appartiennent à d’autres.

D’une façon ou d’une autre, toutes les dettes sont payées – même celles qui sont considérées comme impossibles à éponger.

On se refile l’addition…

Naturellement, les disputes internes se font plus aigres et plus vicieuses à mesure que différents groupes s’affrontent pour voir qui finira par payer l’addition. Et au milieu du chaos et des luttes intestines, quasiment tout le monde termine plus pauvre.

Un lecteur américain, qui a étudié l’Argentine dans les années 70 et 80 pour la Ford Motor Company, écrit :

« Je crains que [les Etats-Unis soient] sur une voie très dangereuse et [suivent] le même chemin que l’Argentine ! »

Il a peut-être raison. Ces 12 derniers mois, en pourcentage du PIB, les Etats-Unis ont emprunté plus que tout autre pays développé – plus même que l’Argentine.

Dans les pampas, le pays se tient à un déficit de 4% du PIB environ. Aux Etats-Unis, ce ratio est de 4,8%. Dans la mesure où les Etats-Unis sont encore en expansion économique, nous pouvons nous attendre à voir ce déficit doubler, au minimum, lors du prochain retournement.

… Et on appuie sur le champignon

Lorsque Donald J. Trump a pris le volant américain, le vieux tacot était déjà en train de foncer à toute berzingue vers la banqueroute. Les essuie-glaces s’envolaient. Les roues bringuebalaient. Seul un président déterminé, puissant et magistral aurait vraiment pu freiner.

C’était probablement trop en attendre de la part de M. Trump. Qu’a-t-il fait ? Il a appuyé sur le champignon ! Les déficits se sont creusés. Les dépenses ont augmenté.

Le Donald a distribué de l’argent partout : à Washington (où les lobbyistes ont leurs bureaux huppés)… dans le nord de la Virginie (qui abrite le complexe militaro-industriel)… et à Chevy Chase et Bethesda (où on ne peut renverser un latte sans tacher un fonctionnaire du Deep State travaillant dans les branches de la santé, de l’éducation ou de l’aide sociale).

Tous les habitants du marigot ou presque ont reçu quelque chose. Les « éducateurs » ont obtenu une augmentation de 64% de leur budget. +15% pour le département du Commerce. L’armée a touché 654 Mds$ supplémentaires. Le lobby agricole a touché tellement d’argent que, selon le président de Réserve fédérale Jerome Powell, cela représentera 40% de tous les profits agricoles cette année.

Et pendant ce temps, la dette s’envole. Le gouvernement américain actuel augmente sa dette au rythme de près de trois milliards de dollars par jour – pour un total de 3 000 Mds$ depuis janvier 2017.

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