La politique est l’ennemie de la civilisation… et la présidence américaine actuelle en est une excellente illustration.
Nos craintes les plus obscures, nos terreurs nocturnes, prennent vie. En plein jour.
Oui, les bolcheviks envahissent les banlieues et les villes… et même la campagne profonde… partout aux Etats-Unis !
Tant les démocrates que les républicains se tournent vers des programmes en trois parts – une partie de sottises économiques soviétiques, une part d’enfumage politique à la Mussolini et une part de pure crétinerie américaine.
Aujourd’hui, nous entamons le dur labeur consistant à nous moquer d’eux autant qu’ils méritent. Nous espérons ne pas nous retrouver à court de mépris et de sarcasme avant d’en avoir terminé.
La politique est partout et toujours l’ennemie de la civilisation. Elle est aussi l’ennemie du progrès économique. Plus important encore, elle est l’ennemie de la dignité et de la clarté du raisonnement.
Nous voilà désormais avec des canons droit devant… des canons à gauche… et des canons à droite : dans toutes les directions, la politique tonne de toute sa gloire sordide.
Une étrange sorte de patriotes
Nombreux sont ceux qui voudront accuser Donald Trump. C’est lui qui a mis la politique au premier plan de l’économie, du commerce, de l’immigration et de la politique monétaire.
Rarement un président américain se sera aussi directement immiscé dans les affaires des entreprises et citoyens ordinaires.
Il a réduit les impôts pour certains… et les a augmentés pour d’autres. Il a entamé des guerres commerciales avec le Canada, l’Europe, le Mexique et la Chine ; de sa propre initiative, il a augmenté les prix des importations pour tous les Américains.
La banque centrale américaine est censée être indépendante mais le président a ordonné à son président, Jerome Powell, d’arrêter de « normaliser » les taux… et la Fed a obéi. Dernièrement, Trump a été plus loin encore, suggérant que même l’agriculture devrait passer sous son contrôle.
Les campagnes américaines ont dû sentir un rayon de soleil en apprenant que le président américain avait passé un super accord avec le Mexique au nom des « fermiers patriotiques ».
Comment le président en est-il venu à vendre du maïs ? Mystère. Nous ignorons aussi pourquoi les agriculteurs seraient plus patriotiques que les plombiers ou les assureurs.
Peut-être est-ce parce qu’ils nous fournissent de quoi manger ? Mais quelle sorte de patriote prend la nourriture de ses concitoyens pour la revendre à des étrangers pour un prix plus élevé ? Quel genre de président augmente volontairement les prix de l’alimentation ?
Chaque sou de revenus supplémentaires que les agriculteurs toucheront grâce à leurs ventes à l’étranger, les Américains le paieront par une hausse des prix de leur propre alimentation. En quoi le pays s’en trouve-t-il mieux ?
Qui s’en soucie ? C’est une histoire de pouvoir, pas d’économie.
Bannières et collectivisme
Les politiciens ambitieux veulent tout contrôler. Généralement, ils inventent des bannières colorées… de nouveaux Programmes Fabuleux… des Plans Quinquennaux et des Reichs de Mille Ans.
En Union Soviétique, Staline est allé jusqu’à dicter la manière dont il fallait cultiver les terres (collectivisme) mais aussi quand et comment les graines devaient être plantées.
Attiré par les théories insensées de l’agronome Trofim Lyssenko, Staline ordonna que les agriculteurs « vernalisent » le blé en plantant les semences directement dans la neige. Parfois, cela fonctionnait. Le plus souvent, non. Staline n’a jamais souffert de la faim, cependant.
Trump a ses cinglés, lui aussi – notamment son champion du commerce, Peter Navarro –, qui sont ses sources d’inspiration et de charlatanisme. Navarro a encouragé le président à se lancer dans la bataille contre les Chinois.
Mais lundi dernier, s’exprimant sur CNBC, Trump admirait son adversaire :
« N’oubliez pas, le président de la Fed en Chine, c’est le président Xi. C’est le président de la Chine. […] Il peut faire tout ce qu’il veut. Ils dévaluent, ils assouplissent, ou on pourrait juste dire qu’ils injectent beaucoup d’argent en Chine, et ça annule dans une certaine mesure, pas entièrement, ça annule les taxes douanières ».
Comment un président saurait-il quand « dévaluer » l’argent de son peuple… ou quand assouplir la politique monétaire ? Comment quiconque le saurait ?
Mais l’une des caractéristiques constantes de l’économie politisée, c’est le manque de points d’interrogation. Les politiciens n’ont pas la moindre idée de la manière dont fonctionne une économie et ne s’en soucient pas vraiment. Et plus ils ont le contrôle, plus les gens s’appauvrissent.
Il suffit d’avoir un plan…
Fixer les prix ne fonctionne pas. La planification centrale ne fonctionne pas. Les relances ne fonctionnent pas. Rien de tout cela n’a jamais fonctionné, ni ne fonctionnera jamais.
Mais politiquement, dans les dernières phases d’un empire dégénéré, l’homme « providentiel », celui qui a « un plan », se fait plus hardi.
Pendant près d’un demi-siècle, les autorités ont faussé et corrompu l’économie… avec de la fausse monnaie et des signaux de prix factices (principalement grâce aux taux d’intérêts).
Cela a nourri un capitalisme grotesque et défiguré. Aux Etats-Unis, le citoyen moyen n’a pas eu d’augmentation de salaire en 45 ans… mais les riches et les puissants ont gagné approximativement 50 000 Mds$ de richesse illégitime (selon nos estimations).
Les élites corrompues dominent désormais la Maison Blanche, le Congrès, la bureaucratie, les universités, l’armée, la presse et les grandes entreprises. Elles utilisent leur influence pour s’assurer que le vrai capitalisme soit étouffé.
Au lieu de destruction créatrice dynamique, de vieilles entreprises zombies sont maintenues en vie avec de l’argent facile.
Les chefs d’entreprise découvrent qu’il est plus sûr et plus profitable d’emprunter de l’argent et de racheter leurs propres actions que de se lancer dans de nouvelles activités risquées, de long terme.
Les gamins découvrent qu’il vaut mieux rester à l’école avec de plus en plus de dette étudiante que s’aventurer dans le monde réel… et devoir la rembourser.
Les seniors réalisent qu’ils veulent que les autorités les protègent contre tout – la maladie, la pauvreté, l’infirmité, le terrorisme, les Mexicains et les BMW –, et l’espérance de vie décline.
Les taux de croissance du PIB ont chuté à tout juste la moitié de ce qu’ils étaient au siècle dernier. Les taux d’épargne sont eux aussi proches de planchers historiques, les épargnants étant systématiquement pénalisés par les taux bas et l’inflation.
Quant à la dette, elle augmente deux fois plus rapidement que la production… sans issue en vue, condamnant le système entier à un effondrement catastrophique.
Il suffit d’avoir la bonne personne… au bon moment.