La Chronique Agora

Donald Trump fait-il du bon boulot ?

Les Etats-Unis ont atteint leur apogée en l’an 2000… et depuis, ils déclinent dans tous les domaines. Donald Trump enrayera-t-il la tendance ? 

Nous avons une hypothèse : les USA ont atteint leur apogée à l’aube de ce siècle.

Depuis, tel que mesuré dans la monnaie la plus fiable que l’humanité ait jamais découverte – l’or –, le fleuron de leur richesse industrielle, le Dow 30, a été divisé par deux.

Ce phénomène dépasse de loin le marché boursier ou le cycle économique.

L’économie américaine a été grotesquement déformée par la financiarisation et la fausse monnaie.

De même, la société et le gouvernement américains ont été pervertis et corrompus par son élite financée par cette même fausse monnaie.

A présent, la lumière déclinante de la fin août éclaire un empire vieillissant et dégénéré… Comme une pomme tombée, il est au sol, rêvant du printemps.

Juste avant le naufrage

Oui, nous vivons une grande période de Fin de Bulle ; il flotte comme une trace de pourrissement dans les airs.

Les fruits restants pèsent sur les branches… les fleurs de fin d’été sont en plein épanouissement… et comme l’ont raconté les survivants du Titanic, l’orchestre n’avait jamais joué si bien que juste avant le naufrage.

Les futuristes affirment que mourir n’est qu’un problème technique, bientôt résolu par la science. Mais pour l’instant, personne n’échappe à la mort.

Personne n’échappe non plus à la justice des marchés… dont les rouages tournent excessivement lentement, et broient excessivement fin.

La Réserve fédérale, les économistes pleins de sottises, l’équipe Trump et les génies de la télévision nous disent que le boom boursier actuel peut se poursuivre indéfiniment… tant que la Fed actionne sur le levier « taux d’intérêt plus bas et croissance en hausse : tirer ici ».

Mais aucune bulle n’a jamais éternellement évité son épingle éternellement.

Aucune fausse monnaie n’a jamais survécu plus de quelques décennies.

Et aucun crétin aux plus hautes fonctions de l’Etat n’a jamais contribué un seul sou à la productivité d’une économie, quelle qu’elle soit.

Un peu dérangé sur les bords

« M. Trump n’a pas fait du mauvais boulot », remarquait un convive au dîner d’hier soir. « L’économie US se porte plutôt bien, après tout. »

Il est communément admis que M. Trump est peut-être un peu dérangé sur les bords, mais qu’il est, fondamentalement, un gars qui s’y connaît en matière d’argent.

Rappelez-vous qu’il a été élu pour Rendre sa Grandeur à l’Amérique. Le verbe « rendre » présuppose que ladite grandeur a été perdue… et c’est bien vrai.

Selon quasiment tous les critères, les Etats-Unis ont reculé au XXIème siècle, chutant dans quasiment toutes les catégories.

Hillary Clinton a balayé ce déclin d’un revers de la main, affirmant que « les Etats-Unis sont toujours grands ». Ce recul était pourtant intensément ressenti dans l’Amérique profonde, en particulier par l’homme américain moyen.

Les emplois de « soutien de famille » dans les usines de Gary, dans l’Indiana, et Donora, en Pennsylvanie, disparaissaient. Les femmes trouvaient relativement facilement à se placer dans les bureaux et cafés des grandes villes ; les hommes, eux, sont souvent restés sur le carreau.

Aujourd’hui, 100 millions d’adultes américains seraient sans emploi.

Nombre d’entre eux coulent une retraite confortable. D’autres en revanche sont simplement marginalisés, incapables de retrouver du travail dans l’économie financiarisée ou un statut dans la culture sans gluten, accro au cappuccino, féminisée et politiquement correcte de l’Amérique du XXIème siècle.

Tels sont les maux – réels et imaginaires – que M. Trump a été chargé de guérir.

Sauf qu’il ne s’agit pas de problèmes techniques. M. Trump ne peut pas simplement actionner le levier de la baisse des taux… ou tourner le bouton des baisses d’impôts…

… Pas plus qu’il ne peut entrer en guerre contre les Chinois, les Mexicains, les démocrates, la presse ou la Fed, et en attendre des améliorations significatives.

Non, les problèmes de l’Amérique ne sont dus qu’à elle-même. Les Etats-Unis se sont retournés contre leurs propres dieux – des budgets équilibrés, une monnaie honnête et un gouvernement limité. A présent, les dieux se retournent contre eux.

Trahison bipartisane

Voyons comment M. Trump s’en est tiré à ce stade. D’une manière générale, nous voyons une économie qui a plus ou moins continué à se débrouiller comme elle l’a fait durant les années Obama.

Les chiffres des ventes finales (une mesure fiable de la santé des consommateurs) baissent par rapport aux derniers mois de l’ère Obama.
Le nombre d’emplois créés est également inférieur à ce qu’il était durant les dernières années du gouvernement Obama.

La croissance du PIB a enregistré un pic temporaire grâce à la baisse d’impôts – mais elle est désormais revenues aux niveaux Obama, voire au-dessous.

En d’autres termes, l’économie dans son ensemble n’a pas changé. Le prix à payer pour l’empêcher de changer, en revanche, est plus élevé que jamais.

Sous Obama, les dépenses fédérales grimpaient de 2% par an. A présent, elles augmentent de plus de 4% par an.

Aucun président depuis Lyndon Johnson n’a osé augmenter les dépenses aussi imprudemment. Et durant l’ère Johnson, l’économie US se développait de 4%… ou plus. Aujourd’hui, la croissance du PIB n’est qu’à la moitié de ce niveau.

Le seul moyen pour que les autorités puissent continuer à dépenser autant, désormais, c’est l’emprunt.

Il y a trois semaines, Nancy Pelosi et Donald Trump ont conclu un acte de trahison bipartisane – tombant d’accord pour éliminer le plafond de la dette.

Il n’y a plus de limites ; les autorités sont déjà en route vers la stratosphère.

Ces trois dernières semaines, le gouvernement fédéral emprunte au rythme de 4,5 Mds$ par jour.

Et on n’a encore rien vu.

Restez à l’écoute.

La troisième crise de dette se prépare

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