Les pays aussi font des erreurs – et elles peuvent se révéler très coûteuses, comme les Etats-Unis commencent déjà à l’apprendre.
« Ne pariez jamais, jamais contre l’Amérique », déclare l’Oracle d’Omaha, Warren Buffett, en exagérant peut-être un peu.
Les pays, comme les individus, font des erreurs. Ils ont aussi leurs saisons. C’était une mauvaise idée que de parier contre l’Amérique durant la majeure partie du XXème siècle. C’est bien entendu de là que date l’idée de Warren Buffett.
Mais nous sommes au XXIème siècle. Les industries américaines perdent de la valeur. La croissance du PIB US ralentit. Son gouvernement – déjà techniquement insolvable – imprime un million de dollars PAR SECONDE pour couvrir ses déficits. Son armée est engagée dans des conflits inutiles partout dans le monde. L’espérance de vie des hommes américains chute. Le marigot s’approfondit.
Quant à son peuple, il dépend des allocations gouvernementales. Les gens semblent prêts à paniquer dès qu’une menace – aussi improbable ou lointaine soit-elle – se présente.
Oui, la Grande Hystérie Nationale se poursuit.
On attise la panique
Nous comprenons pour quoi nous, personnellement, pratiquons la « distanciation sociale ». Nous faisons partie des 15 millions d’Américains présentant un ou plusieurs des risques nous rendant vulnérables à la maladie : vieillesse, obésité, diabète, hypertension, problèmes cardiaques ou pulmonaires. Mais les autres ?
Pourquoi nos enfants et petits-enfants doivent-ils être isolés ? Pourquoi ne peuvent-ils pas aller à l’école ? Pourquoi ne peuvent-ils pas aller travailler… ou au bar… et profiter de la vie ?
Pour eux, le coronavirus présente moins de risques qu’un accident de la route ou le suicide.
Et qui sont ces gens qui pensent pouvoir dire aux autres quoi faire ? D’où tiennent-ils ce pouvoir ?
Le New York Times attise encore les flammes de la panique :
« Des villes rurales qui étaient indemnes il y a un mois sont soudain des foyers de propagation. Le virus ravage les maisons de retraite, les abattoirs et les prisons, tuant les pauvres et les personnes médicalement vulnérables, et de nouvelles épidémies naissent dans les épiceries, les Walmarts ou les usines, un signe de bien mauvais augure pour la réouverture complète de l’économie. »
Euh… tous les nouveaux virus « ravagent » la population. Nous doutons qu’ils vérifient les bilans comptables, en revanche. Une personne pauvre et en bonne santé n’a pas plus de chances de mourir de la maladie qu’une personne riche et en bonne santé.
Quelques statistiques
Près de trois millions de gens meurent aux Etats-Unis chaque année, à l’âge moyen de 78,6 ans. Cette année, selon le New York Times, ils décèdent à un rythme accéléré – environ 12 000 de plus que prévu par mois.
La moitié seulement de ces morts est due au Covid-19, cependant. Les autres meurent d’un taux accéléré de crises cardiaques, cancers, suicides, accidents et qui sait quoi encore.
Si l’on se base sur les dernières estimations, le coronavirus pourrait ajouter jusqu’à 135 000 morts aux statistiques américaines cette année – à l’âge moyen de 78,6 ans.
En d’autres termes, le nombre de victimes, par rapport à la taille de la population, devrait être moitié moins que la grande grippe asiatique de 1957. Il y a eu une récession cette année-là également, avec 7% de chômage. Mais aucun magasin, aucune usine, aucune église, aucune école n’ont été fermés.
Lorsqu’on lui a présenté un projet de relance – la loi Douglas-Payne –, Eisenhower y a mis son veto. L’année s’est terminée sur un excédent budgétaire de trois milliards de dollars.
Personne ne veut mourir. Mais le coronavirus ne pose pas de réel danger au pays. C’est un risque pour votre correspondant et bon nombre de ses lecteurs – mais pas pour la majorité.
Mauvais pari
Mais tout cela fait partie de la folie nationale. Nous sommes tous censés nous joindre à la lutte, en esprit aussi bien qu’en actes – et obéir ! Pas de jogging… ne laissez pas vos enfants jouer avec d’autres enfants… et n’imaginez même pas assister à des offices religieux ; ils sont interdits – au nom de la vertu civique et de la solidarité nationale.
Cela ne suffit pas que les gens se rendent ridicules au nom de la lutte contre un microbe. Ils détruisent aussi leur propre économie.
Ce n’est pas la pandémie de grand-papa, en d’autres termes. Aujourd’hui, on interdit les fêtes d’anniversaire et le commerce normal… puis on prétend « remplacer » la richesse ainsi détruite avec de l’argent de la planche à billets – par milliers de milliards de dollars.
Nous ne voyons que la première partie des coûts – chômage, profits perdus, ventes perdues, entreprises mortes, dépressions, suicides, carrières entre parenthèses, vies suspendues…
La prochaine phase sera encore plus coûteuse. La fausse monnaie souillera l’économie et dégradera aussi la société.
Un jour viendra où des historiens raisonnables regarderont en arrière et se demanderont : à quoi pensaient-ils ? Mais pour l’instant… le pays contre lequel Buffett ne parierait pas semble un bien mauvais cheval.