Quand plus rien n’est à son prix, les autorités proposent leurs petites astuces pour s’opposer au rééquilibrage nécessaire…
Le monde se disloque. Tout comme s’est disloqué le monde soviétique en son temps car incapable de s’adapter, de traduire et transmettre à l’intérieur les changements extérieurs.
Les relations entre les valeurs, toutes les valeurs, y compris les matérielles, les morales et civiques, sont en train de s’effondrer sous nos yeux. C’est la raison pour laquelle tout dysfonctionne, plus rien ne marche, même pas les trains, la santé ou la poste.
Le cynisme et la corruption règnent en maître. Nous sommes des chiens disait Leo Ferré mais il ajoutait que « les chiens quand ils sentent la compagnie, ils se dérangent ». Nous, nous aboyons et nous mordons, hargneux. Regardez l’agressivité, la haine sociale autour de vous !
Prix bloqués, prix trafiqués
Tout dysfonctionne… cela signifie que rien n’est à son prix. Tout est mal-pricé : les biens, les services, les salaires, les risques, les mérites, les taux d’intérêt : tout est quasi rationné ou en cours de rationnement. Essayez de prendre rendez-vous chez un professionnel de santé ! Et même un oculiste ou un dentiste ! Je n’exagère pas.
Chaque jour de nouveaux prix sont bloqués, trafiqués, subventionnés, comme aux plus beaux jours du capitalisme monopolistique d’Etat des années 70. On bloque, on subventionne les prix essentiels, l’alimentation, les taux, les loyers, l’énergie, on s’enfonce dans le faux et c’est vrai à l’échelle mondiale sauf en Chine ou les dirigeants, sentant le vent venir, ont déclenché une opération vérité qui bouleverse toute l’économie.
Le monde n’a jamais évolué vers l’économie de marché ou le libéralisme, cela c’est pour la propagande !
On a appelé « économie libérale » le droit que se sont arrogés les détenteurs de capitaux de surexploiter les salariés avec l’aide des gouvernements, des politiciens corrompus, et des banques centrales. Voilà la réalité.
Et ceci a créé un système délirant, injuste, inégalitaire, inadapté, inefficace, disharmonieux, qui a besoin de s’effondrer mais dont ils refusent l’effondrement. Ils refusent l’effondrement et veulent vous faire payer, à vous, le maintien de leurs positions de privilégiés.
Des bouts de ficelle pour retarder l’inévitable
Prolonger, c’est leur maitre mot.
Le système est d’une complexité extrême, avec des idiots d’apprentis sorciers qui ont voulu tout bouleverser/moderniser trop rapidement pour gagner plus de pognon. Résultat : plus rien ne s’emboite, c’est comme un puzzle hypercomplexe ou les morceaux de réussissent plus à s’encastrer les uns dans les autres. Les morceaux restent sur le carreau.
Pour prolonger, on a d’abord poussé à l’extrême les feux artificiels de la croissance, ce qui a mis un peu d’huile dans les rouages. Puis, la croissance ayant disparu, on l’a remplacée par son illusion : la création de valeurs financières, de signes tombés du ciel. Puis, maintenant, la création des valeurs financières bidon par production de dettes et l’impression monétaire étant devenue impossible pour cause d’inflation, les fissures se creusent, les craquements se font entendre, les canons tonnent, et les idiots inutiles continuent à écoper, à essayer de masquer les gouffres qui s’ouvrent sous nos pieds.
Ils tentent de tricher. Témoin, l’imbécilité grandiose de notre gouvernement qui veut s’opposer à la baisse inéluctable, souhaitable, saine et rééquilibrante des pouvoirs d’achat en distribuant, comme les populistes de bas étage, les dizaines de milliards qu’il n’a pas, créant des dettes qu’il lèguera comme ses pleutres prédécesseurs à ses successeurs et aux générations futures.
La fonction du chef est de transmettre les modifications de l’environnement extérieur pour favoriser l’adaptation. Elle n’est pas de les dissimuler, ni de les masquer. Transmettre les nécessités extérieures rend plus fort, les dissimuler rend toujours plus faible.
La guerre, c’est bien sûr le refus du changement.
Ceux qui ont les privilèges hérités de la Seconde Guerre mondiale ne veulent pas les abandonner, ils veulent que cela dure. Ils veulent pouvoir continuer à prélever et piller.
L’ordre social qui été construit sur ces privilèges est inadapté, il a perdu ses fondements, il ne traduit plus ni les utilités, ni les efficacités, ni les mérites, ni les aspirations.
La guerre c’est le refus du mort, d’accepter son lot.
Les Etats-Unis veulent durer, tandis que les vieux pays d’Europe s’accrochent aux Etats-Unis car ils ont lié leur destin à l’ordre ancien ayant échoué à en créer un nouveau avec la soi-disant construction européenne.
C’est la raison pour laquelle la guerre a commencé et c’est la raison pour laquelle elle va continuer… et c’est la raison pour laquelle elle ira jusqu’à son sinistre terme.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]