Donald Trump est-il meilleur ou pire que ses prédécesseurs ? La question serait plutôt de savoir si les politiciens sont vraiment utiles à leurs citoyens.
Aujourd’hui, nous allons parler politique. Ou plutôt… politiques.
Nous n’aimions guère Bill Clinton… ni George Dubya Bush… ni Barack Obama… et nous n’apprécions pas plus Donald Trump.
Un lecteur nous a demandé si un politicien avait jamais eu notre respect. Et si oui, qui était le meilleur ? Churchill ? Lincoln ? Gandhi ?
Une pelote de bouffonnerie
L’occupant actuel de la Maison Blanche est le plus amusant de tous.
Il n’est pas forcément le plus bête du lot… ni le plus sournois… mais il est à coup sûr le plus hardi. Ses illusions sont visibles de tous.
Jeudi dernier, par exemple, il a envoyé ce tweet :
« L’Allemagne vend des bons à 30 ans offrant des taux négatifs. L’Allemagne est une concurrente des Etats-Unis. La Réserve fédérale ne nous laisse pas faire ce que nous devons faire. Ils nous mettent en position de faiblesse par rapport à la concurrence. Un Dollar Fort, Pas d’Inflation ! Ils sont aussi lents que des sables mouvants. Battez-vous ou rentrez chez vous ! »
Il y a tant de sottises dans cette pelote de bouffonnerie qu’il faudrait pas mal de temps pour tout démêler. Est-ce une bonne chose que les investisseurs allemands paient pour prêter de l’argent à leur gouvernement ? Les épargnants américains devraient-ils payer eux aussi ?
En quoi avoir des taux d’intérêt un soupçon moins insensés que ceux des autres pays est-il « une faiblesse » ? A quelle vitesse vont les sables mouvements ? Contre qui se battre ? Pourquoi ?
Décortiquer ce tweet peut toutefois révéler un sens très simple : le président américain pense que l’économie mondiale est un jeu à somme nulle où il faut se battre pour obtenir des parts de marché.
Il a peur que d’autres pays prennent une longueur d’avance sur les USA en gonflant leur économie et en dévaluant leur devise plus rapidement que lui.
Un lourdaud mégalomane
Le Washington Post rapporte que l’équipe Trump tente de trouver de nouvelles méthodes d’inflation :
« Parmi les idées envisagées, il y a l’imposition d’une taxe sur les transactions en devises qui pourrait affaiblir le dollar et rendre les exportations US plus compétitives ; la création d’une rotation, au sein des gouverneurs de la Fed, qui permettrait de limiter plus facilement le pouvoir du directeur, Jerome H. Powell, que Trump accuse de ne pas faire tout son possible pour augmenter la croissance ; et la réduction de l’impôt sur les sociétés à 15% afin de stimuler l’investissement. »
Il serait facile de décréter que le président américain est un crétin. Il est bien plus que cela.
Pour en revenir à la question de notre lecteur : Trump est probablement le politicien le plus naturellement doué que nous ayons jamais vu – cynique, sans pitié, lourdaud, mégalomane… et un vrai génie pour remuer les foules.
On peut admirer l’habileté et l’instinct dont il fait preuve. On peut s’émerveiller du nombre de gens qui suivent ses tweets sans éclater de rire. Et on peut réellement apprécier la personne… ou du moins le personnage qu’il joue à la télé.
Ce qu’on ne peut pas faire – si on a une once de bon sens –, c’est le croire. Ou lui faire confiance.
Parce que la politique est principalement un jeu gagnant-perdant… qui est aussi truqué.
C’est le politicien qui contrôle le bras armé du gouvernement – et l’utilise pour frapper ses ennemis, récompenser ses amis et exploiter les masses. A moins de faire partie des « élus », vous êtes un perdant.
Chaque sou qu’il dépense… chaque vie perdue dans ses batailles… est pris au public. Et chaque plan qu’il cherche à mettre en place vient contrarier les projets de ceux qui l’ont élu.
Les meilleurs politiciens sont les flemmards et les tire-au-flanc.
Ils prennent leur retraite pour aller planter des choux, comme l’empereur Dioclétien… se glissent hors de la Maison Blanche pour jouer aux cartes en buvant des coups avec leurs amis, comme Warren Harding… ou tombent malades et meurent, comme William Henry Harrison.
Après seulement 30 jours en poste, Harrison en était réduit à l’état de cadavre – et son vice-président, John Tyler, était dans le Bureau ovale.
Tyler mérite au moins une petite place au Panthéon des meilleurs dirigeants.
Il a fermement refusé de suivre les plans saugrenus de son propre parti. Plus important, de notre point de vue, il a imposé son veto à une loi visant à créer une banque nationale.
Ceci dit, la réputation de Tyler a été ternie pour l’éternité : il a intégré le Texas à l’Union américaine.
Comme un végétarien dans un restaurant de steaks
Nous avons connu personnellement quelques politiciens.
Certains étaient sérieux et honnêtes, tentant simplement de guider les autorités vers des politiques sensées.
D’autres étaient des canailles à la tête vide appréciant la gloire et la puissance des feux de la rampe politiques.
D’autres encore étaient de véritables sociopathes, certains de savoir ce qui était le mieux pour le peuple… et bien décidés à le lui administrer quoi qu’il en coûte.
Le problème avec ceux qui sont honnêtes, c’est qu’ils ne semblent pas comprendre leur propre métier.
La politique se fait « au bout du canon d’un fusil », comme l’a dit Mao.
Les hommes et femmes sérieux, pleins de bonnes intentions, sont désarmés ; ils n’ont pas plus de place dans la politique qu’un végétarien dans un restaurant de steaks ou qu’une vierge dans une maison close. Cela laisse le terrain aux fripouilles et aux aliénés.
Les gredins sont parfois amusants à regarder. Les fous sont souvent dangereux.
Mais un Grand Dirigeant est un oxymore. Plus il dirige, plus il endommage.
Tout citoyen raisonnable sait que les politiciens sont la principale menace envers sa liberté et sa prospérité ; il les méprise tous, et s’en méfie.