La Chronique Agora

Qui commande ?

Le gouvernement français s’agite et se hausse du col… mais son impuissance est manifeste, face aux forces mondiales actuelles.

Les médias passent complétement à côté du débat qui fait rage au sein de la Banque centrale européenne (BCE) à l’occasion du départ de Mario Draghi et de son remplacement par Christine Lagarde.

J’ai même le triste sentiment que tout cela passe au-dessus de la tête du gouvernement d’une part et de l’opposition d’autre part.

S’agissant des choses importantes, c’est le chien crevé au fil de l’eau : nous n’avons aucun pouvoir ou même velléité d’en exercer un.

Silence, nous, nous faisons joujou avec le voile !

Pourtant, ce qui se passe à la BCE est bien plus important que les mesurettes contenues dans le budget.

La banque centrale, comme je le dis souvent, déplace des centaines de milliards tandis qu’Emmanuel Macron et son gouvernement n’ont à leur disposition que des petits hochets de quelques milliards qu’ils agitent pour amuser la galerie et faire croire qu’ils ont du pouvoir.

Ils n’en ont aucun. La réalité leur échappe ; elle est influencée par Donald Trump, la Fed, la Banque centrale de Chine, la BCE…

Les dés sont jetés

Les zozos gouvernementaux sont des marionnettes dont les ficelles sont tirées ailleurs. Ils jouent le rôle de faire-semblant, de tenant-lieux.

Ce qui commande, c’est le cycle en cours, l’état du monde avec la crise d’excès de capital, la crise de l’excès de dettes, l’insuffisance de profit, la fragilité des marchés, la menace de déstabilisation financière, etc.

Les dés sont jetés – et, hélas, ils sont jetés par d’autres.

La France n’a aucun pouvoir sur son destin. Tout ce qu’elle peut faire, c’est fuir – dans l’imaginaire, dans l’illusion qu’elle compte…

A court terme, la balle est dans le camp des pays du nord de l’Europe. Ils sont pressés de toutes parts pour faire un geste keynésien – lequel consisterait à augmenter les dépenses en sacrifiant l’orthodoxie budgétaire. Comme si cela pouvait faire autre chose que fournir un petit dopage passager. On se raccroche à une illusion, une de plus…

Il faudrait que les stimulations atteignent des chiffres colossaux pour avoir une influence sur le cycle en cours !

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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