La reprise qui a suivi la crise de 2008 est faible – en dépit des mesures exceptionnelles déployées par les autorités. A présent, les populations se sentent exclues… et escroquées.
Les guerres inutiles et interminables corrompent le pays qui les mènent, disions-nous la semaine dernière… mais on peut dire la même chose des gabegies à domicile. Marc Faber :
« L’effet de l’argent gratuit sur la prolifération des politiques socialistes est exacerbé par des taux d’intérêt proches de zéro, voire négatifs. C’est dû au fait que toutes sortes de programmes gouvernementaux, notamment ceux concernant le revenu minimum, peuvent être financés sans frais. »
Les apologistes de la Réserve fédérale affirment que l’argent gratuit post-2008 a aidé à sortir les Etats-Unis d’une crise. Ben Bernanke hallucine, affirmant que c’est uniquement parce qu’il a eu « le courage d’agir » que l’économie US a été sauvée.
Sauf que lors de tous les précédents ralentissements, l’économie s’en est très bien tirée. Mauvais investissements, entreprises perdantes et mauvais paris ont été effacés, de sorte que le nouveau boom pouvait commencer sur un terrain plus ferme.
Cette fois-ci, les autorités ont inondé l’économie de fausse monnaie gratuite – 3 600 Mds$ grâce au programme d’assouplissement quantitatif de la Fed… et plus de 10 000 Mds$ de nouvelle dette fédérale.
Avec une telle puissance de feu monétaire, on pourrait se dire qu’on obtiendrait une sacrée reprise. A la place, la reprise (2007-2018) n’a ajouté que 19,28% au PIB réel… soit moins que les 19,89% ajoutés durant les 10 années de la Grande dépression qui a suivi le Krach de 1929. Allez comprendre.
Notre collègue Dan Denning ajoute :
« Les autorités ont ajouté 10 700 Mds$ de nouvelle dette durant la décennie qui vient de s’achever. En 2019, le déficit total était de 984 Mds$. L’Oncle Sam a encaissé la somme record de 3 500 Mds$ de revenus, mais a réussi à dépenser 4 400 Mds$.
Avec 330 millions d’Américains, [la part individuelle] du total de 23 000 Mds$ de dette gouvernementale est de 69 000 $. Ou, en répartissant les choses différemment, chaque ménage US (tel que défini par le Census Bureau) ‘doit’ 177 000 $. Cela revient à peu près au prix médian d’une maison familiale en Floride. »
Escroquerie et argent gratuit
Nous sommes d’avis que les morts ont raison : l’argent gratuit est une escroquerie. Et plus cette escroquerie dure, plus la société se corrompt, plus elle semble injuste… et plus les citoyens exigent des réformes radicales.
Le nouvel argent, à ce stade, est allé surtout aux brasseurs d’argent du Deep State à Washington et Wall Street… et dans les poches des riches.
En 1965, les 10% les plus riches de la population américaine touchaient 35% des revenus nationaux. L’an dernier, ils ont obtenu 50%. Pourquoi ? Les riches achètent des actions et des obligations. Ensuite, la Fed – utilisant son nouvel argent – leur rachète leurs actifs à des prix plus élevés.
Ainsi, 90% de la population se sentent exclus et escroqués. Ils râlent… puis ils votent pour des « conservateurs » qui promettent de rendre sa grandeur à l’Amérique… ou des « démocrates » qui promettent de corriger les défauts du capitalisme.
Sauf que l’Amérique ne retrouvera pas sa grandeur tant que les vrais défauts – la guerre perpétuelle et l’inflation infinie de fausse monnaie – ne sont pas corrigés.
Ces méfaits ne sont pas commis par les capitalistes… ni par les Chinois, les Mexicains… ou les Iraniens. Ils sont commis par les planificateurs centraux de la Fed et par les politiciens, bureaucrates, lobbyistes, compères et autres membres du Deep State qui leur servent la soupe.
Et ils ne s’arrêteront pas tant que tout cela n’aura pas explosé.
Ha, ha, ha.