La Chronique Agora

La poudrière du Moyen-Orient prête à exploser

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Il se passe tellement de choses dans le monde en ce moment, qu’il est difficile de savoir par où commencer.

Mais l’attaque menée par l’Iran contre Israël le 1er octobre doit être abordée en raison de ses implications potentiellement massives.

L’Iran a lancé une importante attaque de missiles contre Israël, apparemment en représailles aux récentes attaques israéliennes contre le Hezbollah dans le sud du Liban. Les détails de l’attaque restent vagues et Israël est extrêmement discret sur les dommages qu’il a subis.

Je ne veux donc pas trop spéculer, car je ne dispose que d’informations limitées. Mais d’après les informations disponibles, l’Iran a lancé près de 200 missiles balistiques contre Israël. Les cibles étaient apparemment limitées à des installations militaires et de renseignement, et non à des centres civils. A cet égard, on peut donc dire que l’attaque iranienne a été modérée.

Nous ne plaisantons pas cette fois-ci

Mais contrairement à l’attaque iranienne contre Israël en avril, qui comprenait des drones et des missiles de croisière à déplacement lent, cette attaque semble avoir été menée exclusivement à l’aide de missiles balistiques.

L’Iran affirme que 80% ou plus de ses missiles ont atteint leur cible. De son côté, Israël affirme avoir abattu environ 90% des missiles (sur la base de renseignements américains et même jordaniens).

Il est évident que les deux ne peuvent pas être vrais. La vérité se situe peut-être quelque part entre les deux. Certains rapports indiquent que l’Iran aurait prévenu les Etats-Unis à l’avance de l’attaque, tandis que d’autres affirment que ce n’est pas vrai.

Par ailleurs, Washington a émis des avertissements à l’avance sur le fait que l’Iran préparait une attaque de missiles. Mais cela aurait pu être le résultat de communications interceptées, d’images satellites ou d’autres formes de renseignements techniques.

En fonction des différents missiles concernés, le temps de vol entre l’Iran et Israël est compris entre cinq et douze minutes ; Israël aurait eu peu de temps pour se préparer s’il n’avait pas été prévenu.

Les Etats-Unis et Israël affirment tous deux que les attaques ont été vaincues et qu’elles doivent être considérées comme un échec – une fois encore, Israël affirme avoir intercepté la plupart des missiles.

Mais les vidéos de l’attaque révèlent clairement que de nombreux missiles ont pénétré les défenses israéliennes et touché le sol. Dans l’une des vidéos, on peut apercevoir pas moins de 12 missiles atterrir presque instantanément de façon groupée.

Ils ont très probablement saturé et submergé les défenses israéliennes.

L’Iran a-t-il détruit une importante base aérienne israélienne ?

Comme je l’ai indiqué précédemment, nous ne savons pas exactement ce que ces missiles ont touché. Mais des rapports non confirmés affirment que ce groupe particulier de missiles a frappé la base aérienne israélienne de Nevatim, qui est l’une des plus grandes et des plus importantes bases aériennes d’Israël.

Cette base est également protégée par les défenses aériennes les plus importantes au monde. Si les rapports sont exacts, l’Iran a donc été en mesure de vaincre les défenses aériennes israéliennes et d’endommager gravement une de leurs bases clés.

Il semblerait que les missiles qui ont réussi à passer étaient des missiles hypersoniques Fatteh-2, que l’Iran affirme avoir utilisés lors de l’attaque. Il n’existe actuellement aucune défense contre les missiles hypersoniques.

Les Fatteh-2 hypersoniques n’ont peut-être constitué qu’une petite partie de la frappe. Le reste était probablement des missiles plus lents et plus faciles à abattre.

Ces missiles sont probablement à l’origine du taux d’interception élevé revendiqué par Israël.

Mais compte tenu du nombre relativement élevé de missiles hypersoniques qui ont manifestement franchi les défenses israéliennes, l’Iran a envoyé un message clair à Israël : « Nous pouvons vous frapper quand et où nous voulons avec nos missiles hypersoniques. Et vous ne pouvez pas nous arrêter. Ne nous obligez pas à recommencer, car la prochaine fois, ce sera pire. »

Ne croyez pas qu’Israël ne l’a pas compris.

Des centaines de millions en fumée

L’Iran impose également des coûts élevés à Israël. Les principaux intercepteurs antimissiles d’Israël s’appellent Arrow et David’s Sling. Il ne faut pas les confondre avec le Dôme de fer israélien, qui est principalement conçu pour abattre des roquettes plus lentes et non guidées.

Un missile Arrow coûte environ 3,5 millions de dollars, tandis que le David’s Sling coûte environ 1 million de dollars.

Si l’on suppose que l’Iran a lancé environ 200 missiles sur Israël, la défense contre l’attaque d’hier a coûté des centaines de millions.

Mais surtout, il s’agit de systèmes hautement sophistiqués dont la production est limitée. Combien d’attaques de missiles à grande échelle Israël pourra-t-il encore supporter avant d’être à court d’intercepteurs ?

La grande question est de savoir ce qu’il se passera ensuite. Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que l’Iran ne mènerait pas d’autres attaques si Israël ne ripostait pas. Mais Israël a prévenu qu’il riposterait. Israël a indiqué qu’il pourrait cibler les installations pétrolières et gazières de l’Iran, et même les principaux dirigeants iraniens.

Vous pouvez déjà imaginer à quel point tout cela peut rapidement devenir incontrôlable. Comment en sommes-nous arrivés là ? Et pourquoi l’Iran a-t-il attaqué Israël le 1er octobre ?

Cela aurait dû arriver en août

Au mois d’août, j’ai prévenu mes lecteurs en leur disant que l’Iran pourrait attaquer Israël « d’un jour à l’autre ». En effet, Israël avait récemment assassiné deux personnalités fortement liées à l’Iran.

Le premier assassinat a été celui d’un dirigeant du Hezbollah. Cet assassinat a eu lieu au Liban, la base du Hezbollah.

Moins de 24 heures plus tard, Israël a assassiné le chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh. Cet assassinat a eu lieu en Iran même, alors que Haniyeh se trouvait à Téhéran pour assister à la cérémonie de prestation de serment du nouveau président iranien.

L’Iran a promis une vengeance « sévère » pour ces deux assassinats. Mais curieusement, l’Iran n’a rien fait. Pourquoi ?

Il est possible que la Russie ait fait pression sur l’Iran pour qu’il fasse marche arrière. Le 5 août, Sergei Shoigu, secrétaire du Conseil national de sécurité russe, s’est rendu à Téhéran pour, semble-t-il, transmettre un message personnel de Vladimir Poutine. Ce message invitait les dirigeants iraniens à s’abstenir de toute riposte.

Il est possible que la Russie n’ait pas voulu qu’une guerre au Moyen-Orient interrompe la réunion des BRICS qui se tiendra à Kazan, en Russie, à la fin du mois. Il s’agit bien sûr de spéculations, mais la Russie n’a aucun intérêt à ce que la guerre s’étende au Moyen-Orient.

Je ne sais pas si la Chine a joué un rôle en influençant l’Iran, mais elle a besoin du pétrole iranien et ne veut pas que le détroit d’Ormuz soit fermé en cas de guerre au Moyen-Orient.

Mais l’Iran a malgré tout décidé de frapper Israël, contre les intérêts russes et chinois.

Encore une fois, pourquoi maintenant ? Netanyahou pousse-t-il l’Iran à l’attaquer ?

Depuis le mois d’août, Israël a continué à intensifier ses attaques contre les intérêts iraniens au Liban.

La semaine dernière, Israël a assassiné le chef politique du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à Beyrouth. L’attaque aurait également tué un général de haut rang du Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran.

C’est comme si le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait incité l’Iran à attaquer Israël afin de pouvoir justifier une action militaire de grande envergure contre l’Iran, avec le soutien des Etats-Unis.

M. Netanyahou a même enregistré une vidéo s’adressant au peuple iranien, l’appelant essentiellement à soutenir le changement de régime et lui disant que « lorsque l’Iran sera enfin libre – et ce moment arrivera bien plus tôt qu’on ne le pense – tout sera différent ».

Qu’est-ce qui l’a poussé à dire cela ?

Entre-temps, ces derniers jours, Israël a également lancé des « raids terrestres limités, localisés et ciblés, fondés sur des renseignements précis » dans le sud du Liban, visant le Hezbollah. Encore de la provocation.

Alors pourquoi attaquer maintenant ? La réponse est que l’Iran a peut-être estimé qu’il n’avait pas le choix.

L’Iran devait sauver la face

Après l’échec des représailles contre Israël en août, le Hezbollah et d’autres mandataires iraniens dans la région ont commencé à remettre en question la puissance et la fiabilité de l’Iran en tant qu’allié. Ils ont perçu ses faiblesses, Israël n’ayant cessé de provoquer l’Iran sans que ce dernier ne fasse quoi que ce soit.

L’Iran a donc peut-être conclu qu’il ne pouvait pas reculer devant les dernières provocations d’Israël, même si ses alliés étaient contre. Il devait simplement riposter pour sauver la face.

La balle est désormais dans le camp d’Israël.

En fonction de la suite des événements, nous pourrions être confrontés à une guerre plus large au Moyen-Orient, qui pourrait impliquer les Etats-Unis.

Si nous ne sommes pas déjà en récession, nous nous dirigeons clairement vers une récession. Une nouvelle guerre au Moyen-Orient fera grimper le prix du pétrole, peut-être de manière spectaculaire en fonction de l’évolution du conflit.

Nous serions confrontés à une récession majeure qui écraserait l’Américain moyen. Ce pourrait être le dernier clou dans le cercueil de l’économie Biden/Harris.

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