La Chronique Agora

Politique de la terre brûlée

Guerres contre le crime, contre le sans-abrisme… Et désormais, la guerre contre la température ! 

Si nous voulions détruire la vie d’un enfant, nous lui dirions 

que quoi qu’il arrive, rien ne sera de sa faute. 

~ Bill Bonner 

« 35 degrés Celsius, encore aujourd’hui ». 

Oui, il fait chaud ici à Charm City.   

Littéralement et métaphoriquement. Chaque week-end est marqué par une vague de chaleur et une vague de criminalité. Et ces vagues se succèdent les unes aux autres : 

« Trois coups de feu dans une altercation entre gangs ». 

« Un homme hospitalisé après un échange de coups de feu sur JFX ». 

« 189 décès depuis le début de l’année 2022 ». 

L’actualité locale regorge d’articles faisant état de fusillades. Le maire est sur la défensive. Il semble dépassé, comme s’il venait d’être évincé de l’équipe de basketball du lycée. Le chef de la police semble être sorti tout droit d’un casting. Un homme costaud avec des manières, qui semble faire de son mieux. 

C’est une ville au bord de la crise de nerfs. Bon nombre de boutiques, de bars et de bureaux sont vides. Les gens se font rares dans la rue. Et ceux qui s’y trouvent devraient probablement se trouver derrière les barreaux ou dans un hôpital psychiatrique.   

Ils errent dans les rues et trébuchent comme des zombies.  

Irréprochables et sans but

Nombre d’entre eux sont sans logement. Ils sont ‘sans abris’. Cette terminologie (créée par la presse, le gouvernement et les activistes) est révélatrice du problème. Ce n’est pas de leur faute !   

Le fait d’être ‘sans logement’ ne suggère aucun lien de cause à effet entre ceux qui ont un logement et les logements.  Il s’agit simplement d’un phénomène naturel. Comme le climat. Si quelqu’un se retrouve sans logement, c’est certainement parce que l’économie a failli. Les dieux ont failli. Ou le gouvernement. Ou le secteur du logement. Quelqu’un a failli quelque part. Mais pas la personne concernée, celle qui dort dehors. 

Ce matin, nous avons monté la colline pour nous rendre à la messe. Dans l’entrée de l’église méthodiste, un individu dormait dans un coin. Allongé sur le perron en pierre.  Une bouteille de bière cassée à côté de lui. Rien d’autre. 

Le perron de l’église semble attirer les sans-abris. Chaque jour ou presque s’y trouvent un ou deux sans-abris, la plupart du temps évanouis. Ils finissent par se réveiller et par se rendre dans l’un des nombreux refuges ou centres de ‘soin’ du quartier. Certains ont été chassés de chez eux. Certains n’ont jamais réussi à se ressaisir. D’autres souffrent de problèmes de drogue, d’alcool ou mentaux. Souvent, c’est un mélange.  

Nous vivons une époque remarquable. Les gens n’arrivent pas à trouver un logement par eux-mêmes. Et les villes n’arrivent pas à empêcher les gens de s’entretuer.  Mais les Américains pensent pouvoir dire aux Ukrainiens quoi faire avec la République populaire de Donetsk. Et de nombreux êtres humains sont persuadés qu’ils peuvent contrôler les conditions climatiques pour l’ensemble de la planète.   

Il fait trop chaud ? Il s’agit simplement d’un autre problème à régler, par les mêmes personnes qui ont réglé le problème du terrorisme et la menace du COVID-19. Ils ont sauvé l’économie mondiale en 2009. Ils ont sauvé des millions de vies en 2020-2021. Et ils règlent le problème de l’agression de la Russie contre l’Ukraine, ainsi que la crise du sans-abrisme.   

« Code rouge »

Avec un programme aussi chargé, sont-ils en mesure de s’attaquer à la croisade la plus ambitieuse de l’histoire de l’humanité ? Ils doivent être convaincus qu’ils n’ont pas le choix. 

Joe Biden a déclaré le « code rouge pour l’humanité ». 

Sur le sujet du climat, le Washington Post nous explique : 

La vague de chaleur extrême a déclenché des alertes dans 28 états. La température a atteint 46 degrés au Texas et dans l’Oklahoma. 

Les records tombent les uns après les autres alors que les températures s’envolent en pleine vague de chaleur extrême qui s’abat sur les grandes plaines. Les températures ont atteint 46 degrés au Texas et dans l’Oklahoma, des températures que s’apprêtent à subir plus de 60 millions d’Américains la semaine prochaine. 

Les alertes chaleur concernent plus de 105 millions de personnes et 28 états du centre et du nord-est des États-Unis. La chaleur et la forte humidité créeront un cocktail explosif qui favorisera les maladies ou crises cardiaques liées à la chaleur. 

Dans le même temps, en Europe, la politique de la terre brûlée semble déjà porter ses fruits.  Mais ce ne sont pas les Russes qui jouent les pyromanes. C’est le temps. CNBC : 

La vague de chaleur mortelle qui frappe l’Europe de l’ouest a causé d’importants feux de forêt, des interruptions de transport et a obligé des milliers de gens à quitter leur logement à l’heure où le vieux continent subit de plein fouet l’impact du changement climatique.      

Les températures record devraient continuer à augmenter cette semaine et suscitent des inquiétudes au niveau des infrastructures, comme la fonte des routes, les pannes générales d’électricité et la dilatation des rails. 

Plusieurs villes de France ont enregistré des températures record qui ont frôlé ou dépassé les 40 degrés Celsius, d’après Météo-France. En Bretagne, où peu de logements sont équipés de l’air conditionné, la température maximale a frôlé les 40 degrés Celsius, le record national. 

Nos voisins dans le Poitou ont eu des températures de l’ordre de 38 degrés Celsius. L’eau des piscines est tellement chaude que les gens ne veulent pas s’y baigner et on n’observe quasiment aucun signe de vie dans les campagnes. « Seuls des chiens sauvages et des Anglais » s’aventurent à l’extérieur en pleine journée, nous expliquent nos voisins. 

Le gouvernement doit faire quelque chose. C’est ce que tout le monde dit. 

Mais que peut-il faire ? 

Déclarer l’état d’urgence ! Annoncer de nouvelles mesures, de nouveaux contrôles, plus de dépenses ! 

Ok, soit… 

Cordialement, 

Bill Bonner 

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