Plus les Etats-Unis tentent de bloquer l’économie russe, plus ils ralentissent l’économie mondiale et font augmenter les prix pour les consommateurs américains. Les perdants ne sont pas ceux qu’on croit.
Le dernier plan américain qui ait bien fonctionné remonte à la Deuxième guerre mondiale.
Depuis, ils se sont tous soldés par des fiascos et des échecs et, collectivement, ont fait grimper la dette américaine de 259 Mds$ en 1945 à près de 30 000 Mds$ aujourd’hui.
Si ces 29 741 Mds$ supplémentaires avaient été investis dans des entreprises productives, au lieu d’être dilapidés dans des guerres ne menant à rien et 70 ans de plans de stimulus, ils pourraient rapporter aujourd’hui un dividende de 1 000 Mds$ par an – soit 10 000 $ par an par famille – au lieu de condamner la nation à la faillite.
Autrement dit, ce n’est pas « que de l’argent ». Chaque dollar représente du temps, des ressources, et une production – maisons, lave-vaisselles, vacances – qui auraient pu aider les gens à obtenir plus de ce qu’ils voulaient réellement.
En début de semaine, on a appris que les confinements liés au Covid étaient un gaspillage, eux aussi. Face au nombre de décès, partout, on dirait qu’il n’y a aucun lien entre le nombre de gens que le Covid-19 a tués et ce que l’Etat a fait pour stopper le virus.
Nous retenons de cette expérience qu’au mieux nous avons ainsi aidé les personnes vulnérables à ne pas mourir.
Mais comme Shanghai le découvre à présent, essayer de stopper net un virus ne vaut probablement pas ce que cela coûte.
La leçon la plus importante est la suivante : l’élite américaine est incompétente.
Les bienfaits psychologiques
Et à présent, la dette est ce qu’elle est. Le Covid, c’est de l’histoire ancienne.
Et la véritable actualité d’aujourd’hui – l’inflation – se dissimule derrière les mesures antirusses et la « guerre des sanctions » de l’Amérique contre Vladimir Poutine.
Sera-ce un pari perdant ?
Les sanctions commerciales produisent leurs méfaits de manière bizarre et parfois imprévisible. Par exemple, pour le géant français de la construction automobile, Renault, la Russie représente sont 2ème plus grand marché. Cette société va perdre des milliards de dollars à cause des sanctions.
Des centaines d’entreprises américaines sont embarquées dans les sanctions également, en renonçant à leurs chiffres d’affaires et profits réalisés en Russie, en échange des bienfaits psychologiques – quels qu’ils soient – obtenus en retour.
Et qu’ont fait de mal les filles de Poutine ? Ou les « oligarques » ? Il parait que la guerre des sanctions est censée soutenir « l’Etat de droit ». Mais quelle loi permet à l’alliance de l’Union européenne et des Etats-Unis de s’emparer de la carrière d’une jeune femme, ou des yachts appartenant aux oligarques, sans procès en bonne et due forme ? Quel crime ont-ils commis ?
Bloomberg signale les déboires de la compagnie aérienne russe, S7 Airlines :
« Les sanctions entravent la compagnie aérienne créée par ‘l’Elon Musk russe’
S7, saluée comme une success story, est privée de ses destinations à l’étranger et de l’approvisionnement en pièces détachées nécessaires à la maintenance.
Il y a moins de deux mois, la compagnie aérienne S7 était saluée comme une success story russe.
[Mais à présent], cette compagnie aérienne est coincée entre les sanctions internationales qui ont poussé les entreprises de location à rapatrier leurs appareils et un gouvernement russe résolu à maintenir à flot le secteur de l’aviation. La compagnie aérienne, qui desservait autrefois 35 pays, est privée à la fois de ses destinations étrangères et de l’approvisionnement en éléments de maintenance essentiels pour qu’une compagnie aérienne moderne puisse fonctionner, qu’il s’agisse des mises à jour des logiciels équipant le cockpit ou des pièces détachées ».
Hélas, les souffrances provoquées par les sanctions s’abattent telle une pluie acide aussi bien sur les justes que sur ceux qui ne le sont pas.
S7 Airlines n’arrive pas à obtenir des pièces détachées, mais Boeing ne peut pas les lui vendre non plus. Or ni l’un ni l’autre n’exerce un quelconque contrôle sur ce qui se passe sur le terrain, en Ukraine.
Et les coûts sont en train d’augmenter.
Selon Foreign Policy :
« Sur le plan mondial, la guerre en Ukraine est bien partie pour pénaliser les perspectives de reprise consécutives aux chocs provoqués au début de la pandémie de coronavirus. L’Organisation mondiale du commerce a annoncé lundi que la guerre ferait baisser la croissance du PIB mondial de 1,3% au moins, cette année, et qu’elle ferait tomber le taux de croissance du commerce mondial de 4,7% à un niveau se situant entre 2,4 et 3%. »
Et plus les Etats-Unis tentent d’annuler, stopper, exclure et bloquer l’économie russe… plus ils ralentissent l’économie mondiale, l’entravent et font augmenter les prix pour les consommateurs américains.
Le Washington Examiner nous livre ces dernières nouvelles concernant l’inflation :
« L’indice des prix à la consommation le plus récent indique que les prix ont augmenté de 8,5% d’une année sur l’autre, entre mars 2021 et mars 2022. C’est encore plus élevé que le chiffre choquant de 7,9% d’une année sur l’autre publié le mois dernier, et cela représente le niveau d’inflation le plus élevé jamais enregistré depuis des décennies.
La Maison-Blanche tente sans cesse de rejeter la faute sur le président russe et son invasion du pays voisin, l’Ukraine. Il est vrai que cela a totalement perturbé les marchés mondiaux de l’énergie et provoqué l’augmentation des prix de l’essence, ces derniers mois ».
L’inflation a été créée par les responsables politiques américains parce qu’ils ont imprimé 8 000 Mds$ d’argent frais depuis 1999, parce qu’ils ont bloqué des segments importants de l’économie pour tenter de lutter contre le Covid, et parce qu’ils ont maintenu des taux d’intérêt bien trop bas bien trop longtemps. Et maintenant parce qu’ils entravent le flux des biens, des services et de l’argent… dans le cadre de cette « guerre des sanctions » contre la Russie.
Et donc, les économistes pensent désormais que l’inflation a peut-être enregistré un « pic » … et que ces chiffres sont les plus élevés qu’il nous sera donné de constater.
Nous en doutons.