La Chronique Agora

Peur, moi ? Jamais !

Les investisseurs sont prêts à payer trop cher des actions n’ayant aucune chance de leur rapporter ce qu’ils espèrent : le plan de Ponzi boursier a encore de beaux jours devant lui…

Adam Smith avait tout compris quand il expliquait que les joueurs surestiment toujours leurs chances de gagner au jeu.

Les autorités, les gouvernements, les financiers eux aussi l’ont compris et parfaitement assimilé : le public est composé de gogos.

Dire que les théories économiques utilisées par les modèles les plus répandus sont fondées sur… la théorie des anticipations rationnelles de John Muth !

Ainsi, c’est simplement le symétrique de ce que dit Adam Smith : les joueurs sont toujours prêts à payer plus cher qu’ils ne le devraient pour participer au jeu.

Surestimer ses chances de gagner équivaut en effet à accepter de payer trop cher les billets de loterie.

La surestimation de ses propres chances de gagner au jeu est structurelle, fondamentale dans la psyché humaine ; elle est archétypique.

Optimisme et mystère

– Les actifs financiers sont au plus haut parce que les taux d’intérêt sont au plus bas – ils sont nuls ou négatifs ;

– les taux sont au plus bas parce que nous sommes en plein marasme économique, en dépression ;

ce marasme économique est censé durer très très longtemps, sauf si il y a une crise de destruction entre temps, comme en 2008, et en plus fort ;

– nous sommes en plein marasme économique généralisé, global, sans exception et sans refuges ;

– nous sommes en faillite financière réelle. Cette dernière se manifesterait si on ne créait pas des liquidités, si on ne baissait pas les taux d’intérêt et si les banques centrales ne rachetaient pas les dettes ;

– nous sommes dans une situation où un bon tiers des crédits distribués dans le monde le sont à des entités insolvables ;

– il y a une montagne de dérivés et de fausses assurances qui ne demandent qu’à s’écrouler, et…

… Les investisseurs sont optimistes ! Ils s’attendent à des rendements moyens annuels de plus de 10% !

Aux Etats-Unis, le niveau actuel des cours des valeurs du S&P 500 assigne, à horizon de 12 ans, un rendement réel… négatif.

Quelle sera la substance de ces rendements si la production de richesse stagne comme c’est prévu ? Mystère !

La réalité est que les gens – je n’ose dire les investisseurs – croient à la poursuite du passé. Ils s’attendent donc à ce que le schéma de Ponzi continue.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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