La Chronique Agora

Personne ne viendra entraver l’inflation

Une prédiction de plus : les autorités ne réduiront pas leurs dépenses… et, par ailleurs, rien ni personne ne pourra se mettre en travers du chemin de l’inflation.

Paris est en pleine canicule.

Le thermomètre grimpe. On prévoit jusqu’à 42°C en journée aujourd’hui, un nouveau record.

Les touristes sont apathiques. Les rues sont vides. Les volets sont clos durant la journée… et ouverts en grand durant la nuit pour profiter du moindre souffle d’air frais.

Nous quittons la ville aujourd’hui pour la campagne – où il ne fait pas beaucoup moins chaud, mais au moins y a-t-il un peu de brise et de l’ombre.

Des blablas à tort et à travers

En attendant, nous continuons à réfléchir à notre prédiction d’hier : les autorités US ne réduiront pas les dépenses… elles n’équilibreront pas le budget, pas plus qu’elles ne reprendront le contrôle d’une dette devenue galopante. Elles blablateront à tort et à travers sur les plafonds de dette et les priorités.

Les politiciens se renverront la balle. Ils détourneront l’attention du public en se traitant de « racistes ». Mais ils se mettront tous au pas derrière des budgets plus importants, non plus petits… et plus de dette.

Pourquoi ?

Parce que c’est l’Inflation ou la Mort. L’inflation financière, l’inflation budgétaire… toute sorte d’inflation possible. Voici ce qu’en dit le commandant en chef américain :

« Avec aucune inflation ou presque, notre Pays est inutilement obligé de payer un taux d’intérêt BEAUCOUP plus élevé que d’autres pays, uniquement à cause d’une Réserve fédérale très malavisée. En plus, le Resserrement Quantitatif se poursuit, ce qui complique la concurrence pour notre Pays. Même si nous nous en sortons bien, ça aurait pu être teeeeeellement mieux […] d’autres pays manipulent leurs devises et injectent de l’argent ! »

Résumé de ce tweet : « Il nous faut plus d’inflation ! » Car c’est bien ce qu’est l’inflation : plus d’argent injecté dans une économie.

Bientôt la TMM…

C’est pour cette raison que nous sommes relativement certain que toutes nos prédictions finiront par se réaliser.

La Fed ne peut pas normaliser les taux…

Le président américain ne peut pas se lancer dans une guerre commerciale totale avec la Chine…

Les économistes et intellectuels des deux partis doivent monter dans le train de la Théorie monétaire moderne (TMM)…

Il n’est même plus question ne serait-ce que d’envisager de se sevrer de la dette. L’inflation est à la mode. Tout le monde en veut plus.

Notez qu’à en juger par le tweet ci-dessus, le président américain pense que la Fed peut et doit réduire les taux – jusqu’à ce que les prix à la consommation grimpent.

Bien entendu, tel est le fonctionnement de la TMM : elle nous dit que ce sont les autorités qui émettent l’argent. Elles le contrôlent. S’il n’y a pas assez d’inflation, elles devraient émettre plus de monnaie. S’il y a trop d’inflation, elles devraient augmenter les impôts pour la supprimer.

C’est une idée simplette… de sorte qu’elle est adaptée aussi bien aux démocrates qu’aux républicains. Mais elle ignore entièrement le vrai fonctionnement d’une économie… et le rôle des prix honnêtes pour guider les investisseurs, les entreprises et les consommateurs.

L’inflation des marchés financiers est encore plus nocive que l’inflation des prix à la consommation. Elle trompe les entrepreneurs, qui se détournent du dur travail nécessaire pour construire de vraies entreprises et une réelle richesse de long terme pour se consacrer à des plans de richesse instantanée, des rachats d’actions et des arnaques de court terme.

La TMM prétend aussi que gérer une économie de 20 000 Mds$ est aussi simple qu’appuyer sur un interrupteur. Selon ses partisans, le gouvernement devrait dépenser autant qu’il le souhaite, jusqu’à ce que de « nouvelles données » lui indiquent qu’il faut changer de politique.

Sauf que l’idée même de guider une politique monétaire avec de « nouvelles données » est aussi absurde que la TMM.

Il suffit de voir ce qu’il s’est passé. Les spéculateurs aussi voient les nouvelles données. Ils écoutent également le président de la Fed, Jerome Powell.

Désormais, ils anticipent ses mouvements : les actions et les obligations grimpent, tandis que les investisseurs parient qu’il baissera les taux. Powell a donc été pris au piège de ses propres mots idiots, de sa propre politique sotte ; il est maintenant obligé de baisser les taux.

Un monstre de bulle

Ah, cher lecteur… voyez-vous ce qu’il se passe ? On peut admirer toute la beauté ironique et élégante d’un système de marché.

En anticipant la prochaine décision de la Fed, les spéculateurs fournissent à Powell de nouvelles « données » – une hausse des prix. Mais il s’agit de données dont il est lui-même la cause. Il regarde dans le miroir des données et voit un monstre de bulle qu’il a lui-même créé !

Que peut-il faire à présent ? Surprendre les investisseurs en augmentant les taux… affamant le monstre pour qu’il reprenne une taille raisonnable ?

Combien d’entreprises feront faillite, combien de ménages perdront leur maison et leur voiture lorsque les taux bas qui les ont poussés à emprunter seront annulés par des taux artificiellement élevés ?

Qui appuiera sur cet interrupteur ? Pas Jay Powell.

Quel politicien ira éteindre la lumière dans les maisons de retraite et les hôpitaux ? Lequel est prêt à résister aux lobbyistes du Deep State, de General Dynamics, Raytheon ou Lockheed Martin ?

Qui augmentera les taux à 5%… 10%… voire 20%, comme l’a fait Paul Volcker en 1980 pour anticiper les augmentations de prix ?

Ne vous inquiétez pas. Cela n’arrivera pas. Ni le Congrès US, ni la Maison Blanche, ni la Fed n’ont le cran, la volonté ou l’intelligence de défier l’ère de « l’inflation ou la mort ».

Tandis que le président américain écrabouille toute opposition à une baisse de taux… le Congrès est lui aussi décidé à ne pas laisser le plafond de dette se mettre en travers de son chemin. Elizabeth Warren avait une autre proposition insensée :

« Nous devrions écarter pour de bon la perspective de franchir le plafond de dette, soit en l’éliminant, soit en augmentant automatiquement ce plafond pour tenir compte des décisions de dépenses et de revenus autorisées par le Congrès. »

On ne laissera rien entraver le chemin de l’inflation. Vous pouvez y compter.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile