La Chronique Agora

Pauvre Elizabeth !

Les lecteurs s’inquiètent de la sécurité de l’épouse de Bill… et pendant ce temps, les autorités américaines continuent de dépenser à tour de bras.

La prime de 600 $ accordée aux chômeurs américains expire cette semaine.

Ou pas.

Hier matin, le New York Times déclarait :

« Mark Meadows, chef de cabinet à la Maison Blanche, a déclaré qu’il aimerait voir les législateurs agir cette semaine afin de prolonger et modifier le programme d’aide au chômage, donner des crédits d’impôts aux entreprises pour aider à soulager les coûts de réouverture, et accorder aux employeurs de nouvelles protections contre les risques – tout en mettant de côté une longue liste d’autres objectifs, comprenant des priorités démocrates. »

Lundi, un article de l’agence Associated Press indiquait que plus d’argent est à venir :

« [Steven] Mnuchin a annoncé à des reporters au Capitole que […] un nouveau round de chèques de relance à 1 200 $ arriverait en août. »

Les Américains devraient surveiller leur compte en banque et leur boîte aux lettres : les 1 200 $ sont quasiment « au courrier ».

Dans le même temps, l’or a atteint un nouveau sommet historique…

Mécontentement chez nos lecteurs

Nous allons faire une petite pause dans l’actualité pour répondre au mécontentement de quelques lecteurs.

Vendredi dernier, nous avons proposé une stratégie de lutte contre le coronavirus différente du confinement universel décidé par les autorités :

« Tout ce que l’Etat avait à faire consistait à lancer une mise en garde aux populations vulnérables… et peut-être dépenser quelques milliards de dollars pour aider les établissements pour personnes âgées à renforcer leurs mesures de protection… et peut-être quelques milliards de plus d’aides pour permettre aux personnes vulnérables de rester chez elles.

Le confinement général aurait alors pris fin immédiatement.

Et le coût aurait baissé de 10 000 Mds$ (là encore, sans compter le désastre financier à venir) à la somme plus raisonnable d’environ 200 Mds$, que l’on aurait pu facilement prélever sur les budgets militaires dilapidés.

Au contraire, 44 millions de personnes ont été mises au chômage… la liberté de mouvement de presque tous les individus a été réduite… les restaurants, bars, salles de sport, écoles ont été fermés…

… et les mesures en réponse, face au Covid, sont devenues un nouveau problème falsifié. Au lieu que des gens raisonnables fassent des compromis raisonnables fondés sur des rapports coûts/bénéfices bien réels… le coût n’a même pas été pris en compte. »

Mais selon notre lecteur Francisco C., nous n’écoutons « pas les faits, juste vos propres pensées… pourquoi ne dites-vous rien sur le Brésil ? Dans ce pays, on dirait que le président a appliqué vos idées à la lettre ; ils n’ont jamais rien fermé et ils continuent comme si de rien n’était ».

Eh bien, Francisco, vous pouvez googler « coronavirus Brésil », et vous obtiendrez des milliers d’articles expliquant à quel point le Brésil s’est planté.

Toutefois, le taux de mortalité d’environ 0,04% (basé sur le nombre de mort pour 100 000 personnes) est quasiment égal à celui des Etats-Unis. Qu’est-ce que cela prouve ?

De même, vous pouvez faire une recherche « Suède coronavirus » ; là encore, les gros titres vous diront à quel point la stratégie suédoise – un « confinement light » – a horriblement raté.

Sauf que le taux de mortalité dû au Covid-19 en Suède n’est que de 0,05%… et le nombre de nouveaux cas (contrairement aux Etats-Unis ou au Brésil) chute rapidement.

Peu de différence ?

En fin de compte, il se pourrait qu’il n’y ait que peu de différence dans le nombre de morts final entre les confinements stricts ou souples – voire pas de confinement du tout. Impossible de le savoir.

Francisco, cependant, pense que notre suggestion – veiller sur les personnes vulnérables, laisser les autres vivre leur vie – et malavisée. Cela « me pousse à me demander si vous êtes vraiment intelligent », dit-il. Nous nous sommes souvent demandé la même chose.

Un autre lecteur, Lyndon B., pense de son côté que nos commentaires sont « durs ». Il demande : « Seriez-vous heureux si on faisait à Elizabeth le don du coronavirus ? »

Hm… cette question suggère qu’il y a un lien entre les points que nous relions dans la sphère publique (politiques fédérales, fausse monnaie, etc.) et ceux de notre vie privée. Ce lien est faible, cependant.

Nous ne voudrions pas que les autorités interdisent le saut en parachute, par exemple – mais cela ne signifie pas pour autant que nous aimerions précipiter Elizabeth d’un avion.

De même, ce n’est pas parce que nous pensons que la « guerre contre la drogue » est une grosse erreur que nous voudrions qu’elle se mette à fabriquer de la métamphétamine dans la cave.

La sécurité d’Elizabeth

Notre lectrice Martha B. semble elle aussi se faire du souci pour la sécurité d’Elizabeth. Nous ajoutons quelques annotations à son courrier ci-dessous :

« Vous avez simplement choisi de vivre dans votre version du vieux Wild West américain. Pas d’impôts, pas de services, pas de police.

[Quoi ? Nous payons probablement plus de taxes qu’elle… et la police est partout. Ils viennent de nous arrêter sept fois lors de notre retour de Salta. A l’un des barrages, nous avons dû attendre une heure que le policier téléphone à notre commissariat local pour avoir la preuve que nous vivions bien là où nous disions vivre.

A quoi le policier local a répondu : ‘ah oui… c’est le gars dont nous avons renversé le taureau avec le camion de la police. Il a payé les réparations. C’est quelqu’un de bien’.]

Vous n’avez sans doute pas manqué de remarquer que les riches, dans des pays comme l’Argentine, vivent dans des camps retranchés, sans quoi le nombre écrasant de pauvres gens les tueraient.

[Non, nous n’avons rien remarqué de tel. Nous n’avons pas de gardes (ni de retranchements). Nous ne possédons pas d’armes. Les autochtones peuvent nous tuer quand ils veulent.]

Vous feriez mieux de revenir aux Etats-Unis et de vous battre pour un pays meilleur et plus juste.

[Comment nous ‘battrions’-nous exactement pour un pays meilleur ? Faudrait-il rejoindre une manifestation Black Lives Matter ? Voter Trump ? Ecrire un courrier à la rédaction ?

Pour autant que nous puissions en juger, nous faisons de notre mieux… nous faisons tout ce que nous pouvons, même… en tentant simplement de comprendre ce qui se passe et en l’expliquant à nos lecteurs. Parfois nous avons raison, et parfois nous avons tort…]

Et votre femme se sentirait plus en sécurité.

[Pour l’instant, nous n’avons pas le choix. Les frontières sont fermées. Mais Elizabeth se sentirait-elle vraiment plus en sécurité si nous retournions aux Etats-Unis ?

Nous lui avons posé la question : ‘Te sentirais-tu plus en sécurité aux USA ?’

Sa réponse : ‘Tu plaisantes ? Je suis bien plus en sécurité ici qu’à Baltimore. Personne ne se rappelle la dernière fois que quelqu’un s’est fait tuer dans la vallée. A Baltimore, on ramasse les victimes sur les trottoirs tous les matins.’] »

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