La Chronique Agora

Les leçons de la Corée du Nord

Quelle différence la liberté fait-elle dans une société ? Est-ce qu’elle « rapporte » à ceux qui en bénéficient ? Une étude sur le terrain apporte des réponses…

Ça rapporte, la liberté ?

On peut remercier le peuple de Corée du Nord, dont le calvaire représente un test grandeur nature et en temps réel. Les élites nord-coréennes dictent la conduite de leurs citoyens depuis plus d’un demi-siècle… avec des résultats prévisibles : une pauvreté éreintante… et la famine pure et simple.

Nous leur en sommes reconnaissant. Sans eux, la théorie – plus une société est libre, plus ses habitants sont riches – ne serait qu’une théorie… s’appuyant uniquement sur la spéculation, la logique et des preuves anecdotiques.

Le test dans la péninsule coréenne était presque parfait. Le même peuple. Les mêmes ressources. Le même climat. La même période (le test a commencé en 1953). Même situation de départ ou à peu près (les Etats-Unis avaient pulvérisé la Corée du Nord durant la guerre ; mais ils avaient fait de même avec le Japon et l’Allemagne).

Ceux du sud ont choisi la liberté – modérée, comme toujours, par le gouvernement, les normes sociales et ainsi de suite.

Le groupe du nord a choisi l’inverse de la liberté… implacablement et sévèrement appliquée par les gouvernements communistes de Kim Il-Sung puis Kim Jong-Il.

Résultat ? L’économie sud-coréenne est désormais 100 fois plus grande que l’économie nord-coréenne. Le Sud-Coréen moyen est près de 50 fois plus riche.

Il vivra en moyenne jusqu’à 79 ans, soit 11 ans de plus qu’un homme nord-coréen (et quelques années en plus que la moyenne des hommes aux Etats-Unis).

Pour couronner le tout, les gens du sud sont entre trois et six centimètres plus grands que ceux du nord, parce qu’ils peuvent manger à leur faim.

Conclusion : la liberté fait une grande différence dans le monde économique.

Mais fonctionne-t-elle ailleurs ?

Tous libres ?

Thomas Jefferson, sujet à un élan de fantaisie ou prenant ses désirs pour des réalités, a écrit que « tous les hommes naissent libres… »

De toute évidence, ce n’est pas le cas. Ils naissent sujets aux lois et aux règles de l’endroit où ils voient le jour.

Selon les calculs du magazine Forbes, aux Etats-Unis, quelque 88 899 règles et règlements ont été mis en place rien qu’entre 1995 et 2016, ainsi que 4 312 lois.

Un nouveau-né a également sa part des 28 000 Mds$ de dette nationale américaine. Peu importe qu’il n’ait pas eu son mot à dire sur la question… et qu’il n’en retire rien.

Au moins Jefferson et les pères fondateurs des Etats-Unis ont-ils essayé de mettre certaines choses à l’abri des griffes de dirigeants trop autoritaires. Nous tenons la liberté religieuse pour acquise – mais cela n’a pas toujours été le cas, comme nous le verrons demain.

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