La Chronique Agora

Le grand rétrécissement

croissance, Etats-Unis, productivité

La croissance chute, la productivité baisse et la richesse diminue. Que se passe-t-il ?

Vous vous êtes probablement demandé…

…. Pourquoi les taux de croissance ont autant chuté ? Aux Etats-Unis, le taux de croissance moyen était de plus de 3% par an dans les années 1960. Dans les années 1990, il était supérieur à 2%. Aujourd’hui, il est inférieur à 1%.

Moins de croissance (par habitant) signifie moins d’emplois, moins de revenus et moins de richesse. Qui pourrait souhaiter cela ?

Et comment se fait-il que les salaires baissent ? La personne moyenne a vu son salaire hebdomadaire diminuer considérablement au cours des 20 derniers mois consécutifs.

Et pourquoi, après tant de progrès technologiques, la productivité est-elle en baisse ? Le temps est notre seule limite. La productivité mesure ce que vous êtes capable d’en tirer. Les pays riches ont une productivité élevée. Les pays pauvres – où les gens taillent encore le bois et puisent l’eau à la main – ont des taux de productivité faibles. Alors, voyons ce qu’en dit CNBC :

« La productivité des travailleurs chute au rythme le plus rapide depuis quatre décennies.

Les employeurs ne sont pas seulement confrontés à l’inflation et au ralentissement de la croissance, mais aussi à la baisse de la productivité des travailleurs, au rythme le plus rapide depuis quatre décennies. C’est la première fois depuis 1983 que l’on enregistre trois trimestres consécutifs de baisse de la productivité moyenne par travailleur d’une année sur l’autre, a déclaré Nela Richardson, économiste au sein d’ADP, lors de la récente réunion du Workforce Executive Council de CNBC. »

En d’autres termes, les gens travaillent plus et produisent moins.

Le grand flop

Pour poser la question de manière plus large…

Pourquoi… avec des marchés de capitaux aussi florissants, tant de nouveaux outils et de nouvelles technologies, et bien sûr, une économie solide régie par un gouvernement éclairé, des génies de la Fed, 535 membres du Congrès et l’équipe exécutive de la Maison Blanche…

…pourquoi notre économie connaît-elle un flop pareil ? Si les taux de croissance des années 1960 avaient simplement été maintenus, nous serions tous beaucoup plus riches. Au lieu de cela, selon nos calculs, un travailleur aujourd’hui est en fait plus pauvre qu’il ne l’était en 1975.

Bien sûr, il n’est pas nécessairement plus mal loti. Après tout, il peut désormais travailler à domicile, regarder des films sur son canapé et commander ses repas sur Uber Eats. Mais il doit travailler plus d’heures pour s’offrir l’essentiel : une voiture, une maison, des soins médicaux et une éducation.

Que se passe-t-il ?

Aucun écrit scientifique ou économique – ni populaire ni universitaire – nous donne la réponse.  Mais vous, cher lecteur, serez parmi les premiers à l’obtenir.

Comme nous le verrons, les poissons doivent nager, les oiseaux doivent voler, et un empire dégénéré doit suivre le script.

Vous pourriez vous demander : mais qui pourrait vouloir voir la croissance diminuer… la productivité diminuer… et la richesse de chacun diminuer ? L’économie est l’épine dorsale du pays ; personne ne veut d’un pays faible.

Cela pourrait vous amener à penser : nous allons sûrement nous mettre d’accord et trouver une solution à ce problème, n’est-ce pas ?

« Pensée » de groupe

Après tout, c’est le gouvernement qui est responsable. Et comme le dit Hillary Clinton, « le gouvernement, c’est nous tous ». Il peut faire des erreurs, mais il a toujours notre intérêt à cœur… et finira par faire ce qu’il faut, non ?

Hélas, Mancur Olson, qui enseignait à l’université du Maryland, a mis le doigt sur ce problème dans les années 1960. Il l’a décrit dans son livre The Logic of Collective Action [NDLR : traduit en français sous le titre Logique de l’action collective]. En bref, ce qui est bon pour certains n’est pas nécessairement bon pour tous.

Hier, dans notre chronique sur la controverse des « Twitter files », nous avons proposé une prédiction. Vous vous souvenez que les autorités américaines se sont mis d’accord avec les dirigeants de Twitter pour bafouer le premier amendement. Aux Etats-Unis, nous avons le droit de nous exprimer librement. Mais les autorités ont trouvé un moyen – avec la permission de Twitter – d’externaliser la censure. Ils ont identifié… et Twitter a mis sous silence… des idées et opinions qu’ils ne voulaient pas voir diffusées.

Que va-t-il se passer maintenant ? Les fonctionnaires et les dirigeants de Twitter iront-ils en prison pour avoir conspiré afin de priver des citoyens de leurs droits constitutionnels ?

Probablement pas.

Les médias mainstream vont ignorer l’histoire. Et le public s’en moquera.  Mancur Olson a expliqué pourquoi. Certaines personnes – les décideurs, ceux qui contrôlent la société – ont un intérêt vif à éradiquer la liberté d’expression. La plupart des gens – le grand public – n’ont qu’un vague intérêt à la protéger.

Comme une subvention destinée aux fabricants de semi-conducteurs, quelques personnes seront très favorables à cette mesure. Ils contribueront aux campagnes électorales de certaines personnes. Ils feront écrire des articles favorables dans la presse. Ils feront croire qu’il s’agit d’une question de survie nationale. La plupart des gens, en revanche, ne seront pas suffisamment motivés pour creuser la question… la comprendre… ou agir.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Si la plupart des gens ne se soucient pas vraiment de la liberté d’expression, pourquoi a-t-elle été incluse comme premier élément (et probablement le plus important) dans la Bill of Rights ? De plus, si les fondateurs des Etats-Unis ont réussi à mettre en place un modèle de pays dynamique et prospère, comment se fait-il que nous l’ayons abandonné aujourd’hui ?

A suivre…

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile