La Chronique Agora

Les Etats-Unis ont un dirigeant digne d’eux

Un empire vieillissant, aux abois, cherchant à tout prix à conserver ses avantages, élit les dirigeants qui lui conviennent – et ce n’est pas bon signe.

Nous sommes dans un piège « l’inflation ou la mort ». Personne ne veut assumer ses responsabilités et admettre que l’économie a été gonflée à grands coups de fausse monnaie, de dette impossible à rembourser et de prix falsifiés. Personne ne veut subir la douleur et l’humiliation de la désintoxication.
Quelle est l’alternative ? L’inflation – plus de dettes, plus de prix falsifiés et plus de fausse monnaie.

Faux « effet richesse », vrai « effet dette »

Ces 30 dernières années, la Réserve fédérale a injecté de l’argent dans le système au moyen de prêts de court terme sous-évalués. Les spéculateurs, les banques et les initiés se sont emparés de cet argent et l’ont utilisé pour faire grimper les prix des actions et des obligations.

Les riches sont devenus beaucoup plus riches ; les pauvres sont restés pauvres. Quasiment personne ne se plaignait, parce qu’on disait que « l’effet richesse » améliorait le sort de chacun.

Donald Trump pense même que le marché boursier est la mesure de son succès.

Ce qui est réellement à l’œuvre, cependant, est le bon vieil « effet dette ». Les entreprises, les consommateurs et le gouvernement s’enfoncent de plus en plus profondément dans la dette, empruntant sur l’avenir à taux ultra-bas… pour vivre la belle vie dès aujourd’hui.

Il y a des limites, cependant. Le temps, par exemple. On ne peut pas l’étirer. On ne peut pas le simuler. On ne peut pas le contrefaire.

Au cours des 80 premières années du siècle dernier, la dette totale se montait en moyenne à environ 1,5 fois le PIB. En d’autres termes, nous avons appris qu’on pouvait se permettre d’emprunter un jour et demi de production future pour chaque jour de production actuelle. Pas plus.

Mais ensuite, après 1980, la dette totale a augmenté, dépassant les 73 000 Mds$ – soit 3,5 fois le PIB.

Cette dette supplémentaire – plus de 40 000 Mds$ de plus que la relation traditionnelle 1,5/1, représentant 1,7 milliard d’heures de futur travail au salaire moyen actuel – est une dette qui ne peut être collectée…

… Et personne n’a l’intention de la rembourser.

Il faut un vrai crétin

A présent, nous approchons d’une nouvelle étape.

Biden étant éclaboussé par le scandale ukrainien… et Bernie entravé par l’âge et l’infirmité… Elizabeth Warren devient la candidate démocrate la plus probable.

L’Histoire semble toujours générer les dirigeants dont elle a besoin. Il y a une autre manière de formuler cela – notre vieil adage : les gens semblent toujours penser ce qu’ils doivent penser quand ils doivent le penser.

Lorsqu’une nation est jeune et en croissance, les gens veulent un gouvernement limité. Ils sont occupés à gérer leur propre vie… construisant leurs propres entreprises… et créant leur propre prospérité. Les dirigeants restent généralement discrets, pensant que c’est lorsqu’il gouverne le moins qu’un gouvernement gouverne le mieux.

Mais ensuite, lorsque le pays est assez gros pour jouer les gros bras, il se tourne vers les Roosevelt, les Wilson, les Johnson, prêts à en faire plus… à se lancer dans des guerres sans importance… et à se lancer dans des programmes « du beurre et des canons » qui sapent l’économie réelle.

Plus tard encore, sur la pente descendante et agitée de l’empire, les gens veulent simplement garder ce qu’ils ont. La nation a alors besoin d’un dirigeant digne d’une catastrophe de fin de bulle.

Il lui faut un vrai crétin – comme G.W. Bush, Trump ou Warren – qui, sans le moindre sens de l’Histoire ou de l’humilité, conduira le pays à la faillite et au désespoir.

Mme Warren prétend être intelligente, bien informée et sophistiquée. Elle pense tout connaître des problèmes actuels… se sent chez elle dans les débats universitaires… et est à l’aise dans tous les cercles – intellectuels, littéraires et transgenres.

M. Trump, en revanche, est fan de catch… un bonimenteur coriace qui ne paie pas ses factures, ne lit pas de livres et ne pense pas avoir besoin d’étudier les choses en profondeur. Il fait confiance à la télévision et à son propre instinct, sait manipuler les foules et pense qu’on gagne en faisant perdre les autres.

Mais lorsque les choses se gâteront lors de la prochaine crise, tant Warren que Trump pousseront dans la même direction : plus d’inflation.

A suivre…

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