La Chronique Agora

Et si on tirait nos politiciens au sort ? (2/2)

Le monde politique actuel est plein de dysfonctionnements – et ne sert qu’une minorité, au détriment de la majeure partie de la population. Il faut y réfléchir autrement…

Si l’on tirait au sort les personnes qui nous gouvernent, suggérions-nous hier, les partis politiques – qui n’auraient désormais plus aucun sens – cesseraient d’exister.

En outre, d’après Leonard Read, « il n’y aurait plus de discours de campagne remplis de promesses électorales concernant tous les avantages dont nous pourrions bénéficier si nous laissions à l’un des candidats le soin de décider comment dépenser nos revenus pour nous ».

Ce serait « la fin des campagnes de collectes de fonds auprès de donateurs » et nous pourrions dire « adieu aux ‘sauveurs’ autoproclamés qui flattent les plus bas instincts dans le but de remporter les élections ».

Les partis politiques sont, en grande partie, des coalitions d’envahisseurs des droits d’autrui. Par conséquent, un vote ne fait que transférer le pouvoir d’une coalition à une autre, il ne permet en aucun cas de protéger les droits de tous.

En revanche, la sélection des représentants politiques par tirage au sort éliminerait le pouvoir de faire un tas de promesses déterminant qui serait Pierre et qui serait Paul dans le grand jeu politique « déshabiller Pierre pour habiller à Paul ».

Et les avantages ne s’arrêtent pas là…

Cela mettrait également fin à tous les mensonges que les politiciens cherchent actuellement à nous vendre et libérerait les ressources considérables qui sont utilisées pour les promouvoir, ressources qui pourront être réallouées à des fins plus utiles. En prime, de nombreux citoyens auraient une pression artérielle plus basse.

Ce serait « la fin des votes du Congrès guidés davantage par les prochaines élections que par la volonté d’accomplir ce qui est juste ».

Questions essentielles

Bien que certains affirment que les perspectives de réélection incitent les politiciens à agir autant que possible en faveur du progrès de la société, cela les incite également à continuer d’aggraver les préjudices infligés à ceux qui ne font pas partie de la coalition politique dominante, dans le but de maintenir leur propre coalition au pouvoir.

Dans un contexte où la Constitution US (et, peut-être plus encore, la vision de la déclaration d’indépendance) est davantage bafouée que respectée, Read pense que c’est clairement ce dernier incitatif qui l’emportera.

« La simple perspective de devoir servir au Congrès à un moment donné de sa vie […] réorienterait complètement l’attention des citoyens sur les grands principes relatifs à la relation entre le gouvernement et la société… ce dont dépend l’avenir de notre société. En d’autres termes, cela aurait davantage tendance à faire ressortir le meilleur, plutôt que le pire, chez chaque citoyen. »

Read revient ici à la question essentielle qui est de savoir quelles fonctions l’Etat est capable d’assurer suffisamment efficacement et dans l’intérêt de tous pour que nous souhaitions qu’il le fasse.

Si, comme le philosophe Locke, nous pensons que cela se résume à assurer plus efficacement la protection des droits contre le risque d’invasion par des pays étrangers ou contre le gouvernement lui-même, permettant ainsi le développement d’accords entre individus consentants, comme l’ont fait les documents fondateurs de la république américaine, alors se concentrer sur ces principes ferait de nous de meilleurs citoyens et nous libérerait des nombreuses restrictions imposées par les autorités, des restrictions qui nous empêchent d’améliorer les choses chaque fois et partout où nous le pourrions.

La mise en place d’une sélection des représentants politiques par tirage au sort n’a aucune chance de se produire dans un futur proche, cependant – alors pourquoi s’embêter à y réfléchir ?

« Le simple fait de laisser notre esprit s’attarder sur cette intrigante alternative à l’absurdité du monde politique actuel nous offre toutes les munitions nécessaires pour nous abstenir de voter pour l’un des deux candidats, aucun d’entre eux n’étant doté de la moindre intégrité.

A moins de réussir à nous détacher de ce mythe qui ne repose sur aucun principe, nous sommes condamnés à perpétuer un combat politique qui ne peut conduire qu’à un seul résultat : un Etat tout-puissant ».

A minima, « un tel examen pourrait révéler qu’un bon citoyen n’a en rien le devoir de voter pour des candidats qui ne cessent de mentir. »

Article traduit avec l’autorisation du Mises Institute. Original en anglais ici

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