La Chronique Agora

La différence entre le paradis et l’enfer

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La dette et les déficits s’allient à la guerre et à l’inflation pour assaillir l’empire en place…

Résumons l’histoire jusqu’à présent : le gouvernement américain a dépensé trop d’argent. Les prix ont augmenté. La Fed a relevé ses taux. Les actions et les obligations ont baissé.

Pas de quoi s’inquiéter, ont-ils affirmé ; l’inflation était « transitoire ». Mais les mois passent et les prix continuent d’augmenter. Voici les nouvelles de vendredi dernier de Breitbart :

« Le rapport sur l’emploi de février étant reporté à vendredi prochain, l’attention s’est portée [ce 3 mars] sur l’indice du secteur des services de l’Institute for Supply Management (ISM) pour le mois de février. L’indice ISM est resté stable à 55,1, soit un dixième de point de moins qu’en janvier et plus que l’estimation consensuelle.

Les chiffres supérieurs à 50 indiquent une expansion, tandis que les chiffres inférieurs indiquent une contraction. Une valeur de 50 indique que les niveaux sont restés parfaitement inchangés par rapport au mois précédent.

En d’autres termes, il s’agit d’un coup dur pour l’équipe ‘inflation transitoire’.

Les sous-indices de l’ISM indiquent que les pressions inflationnistes restent élevées. L’indice de l’emploi est passé de 50 à 54, ce qui indique une expansion de la masse salariale. Cela suggère que nous pourrions avoir un chiffre plus élevé que prévu la semaine prochaine, ce qui augmenterait la pression sur la Fed pour qu’elle accélère le rythme de ses hausses de taux à 50 points de base. »

Menaces cluster

La Fed doit donc continuer à relever son taux directeur jusqu’à ce que 1) elle prenne de l’avance sur l’inflation, et/ou 2) que quelque chose tourne sérieusement mal.

Il est à noter que, tant que les actifs augmentent plus vite que les taux d’intérêt, les gens continueront à emprunter pour spéculer. Cela fait grimper les cours des actions. Mais cela augmente également la masse monétaire (les banques créent de l’argent au fur et à mesure qu’elles le prêtent). Lorsque l’offre d’argent facile augmente, les prix augmentent (inflation). D’une manière ou d’une autre, la Fed doit faire baisser les marchés financiers et l’inflation.

C’est la raison pour laquelle nous sommes préparés au scénario numéro 2, qui risque de se réaliser. Nous nous en protégeons en ne possédant que des biens (actions, or, immobilier) que nous souhaitons conserver longtemps, même en cas de marché baissier majeur qui durerait dix ans.

Tout cela nous semble évident.

Ce qui est moins évident, ce sont les menaces plus importantes, les menaces « en cluster ». Il s’agit des suivantes :

Le poids de la réglementation

Ces éléments présentent encore plus de risques pour les investisseurs. Le gouvernement américain est déjà endetté à hauteur de 31 000 Mds$. Le déficit pour cette année se dirige vers les 1 400 Mds$. Et des paiements d’intérêts de plus de 1 000 Mds$ par an sont à anticiper.

La croisade de la « transition verte » va également coûter cher. Les énergies « alternatives » coûtent plus cher que le pétrole et le gaz traditionnels. Et comme l’énergie est un élément essentiel de la vie moderne, le niveau de vie diminuera au minimum.

Les réglementations coûtent également de l’argent. Voici ce que rapport Gilder Guideposts :

« Selon l’American Action Forum, cité par le Wall Street Journal, en deux ans, l’administration Biden a imposé 517 ‘actions réglementaires’, pour un coût total de 318 Mds$, pire encore que les 208 Mds$ de l’administration Obama au cours de ses deux premières années d’existence. Sur l’ensemble de son mandat, la charge réglementaire supplémentaire imposée par M. Trump n’a représenté que 64,7 Mds$.

Selon le Competitive Enterprise Institute (CEE), les réglementations fédérales ponctionnent l’économie américaine d’au moins 2 000 Mds$ par an, soit environ 8% du PIB américain. Cela représente quelque 14 684 $ de plus par famille que ce que rapporte l’impôt fédéral sur le revenu, selon le CEE. »

Et puis il y a le coût de la guerre. Le financement du Pentagone, l’espionnage, l’entretien de bases dans le monde entier et l’ingérence dans les affaires des nations étrangères coûtent déjà 1 000 Mds$ par an, soit 4% du PIB.

L’ennemi du peuple

Entre la guerre, les intérêts de la dette et la réglementation, cela représente déjà 4 000 milliards de dollars par an. Cela équivaut à dépenser environ 85 centimes de chaque dollar de revenu fiscal au niveau fédéral pour des choses que « le peuple » ne veut pas vraiment ou dont il n’a pas besoin… des choses qui nous rendront tous plus pauvres.

Hier, nous avons rappelé notre « théorie du méchant ». Il s’agit d’une manière d’expliquer la tendance, autrement incompréhensible, de la presse et du public à faire un ennemi d’un pays qui ne leur a fait aucun mal… et à dépenser des milliers de milliards de dollars pour leur faire la guerre.

En 2002, par exemple, la plume de George W. Bush, David Frum – qui a ensuite fait parler de lui en suggérant de punir les personnes qui ne s’étaient pas fait vacciner contre le Covid – a inventé le terme de l’« Axe du mal ». L’idée n’était pas que l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord avaient fait des choses pour lequel ils devaient être sanctionnés, mais qu’ils étaient des « méchants ». Ces gens pensent pouvoir distinguer le paradis de l’enfer. Ils pensent que certaines personnes sont bonnes et d’autres mauvaises. Ils pensent que l’on peut créer un monde meilleur en éliminant les méchants.

Les Etats-Unis ont rapidement envahi l’Irak, dépensé 2 000 Mds$, tué des milliers de personnes et transformé des millions de personnes en réfugiés. Aujourd’hui, l’Irak est sans doute encore pire qu’avant. Mais plus personne ne parle de l’Irak. Nous avons maintenant un nouvel ennemi : la Chine !

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