La Chronique Agora

Problème simple… mais solution désagréable

billet - dollar - puzzle - bons du Trésor

dollar - puzzle - bons du Trésor américain

Les taux longs montent et cela commence à se voir. Un monceau de dettes va-t-il s’écrouler ou les banquiers centraux se réfugieront-ils dans l’inflation ?

Voilà. 3,2%.

Nous l’avions annoncé dès novembre 2017, à plusieurs reprises : une tendance de plus de 30 ans se retournait. (1)

Je parle de la hausse des taux d’intérêt longs. Ceux que contrôlent moins bien les banquiers centraux.

Et hier, les observateurs et commentateurs financiers se sont aperçus de cette tendance.

Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans a bondi, dépassant 3%, ce qui veut dire que la dette américaine attire moins d’acheteurs.

Voici ce que cela donne à long terme :

 

Pourquoi est-ce important pour tout le monde, vous y compris ?

Parce que dans le milieu des monnaies-crédits merveilleuses, multipliables à l’infini sans souci, le dollar tient une place à part.

Des quantités de dettes sont libellées en dollar. Partout dans le monde. Souvenez-vous, c’est bête comme chou, mais qui dit crédit, dit dette.

Il va devenir très difficile d’honorer ces dettes. D’autant plus qu’il n’y a jamais eu autant de dettes dans le monde. Jamais. Dettes publiques, dette des entreprises et dettes des particuliers : crédit automobile, crédit étudiant, crédit immobilier, crédit à la consommation.

Qui se souvient encore des années 1960 à 1980 ? Qui sait ce que c’est que de restructurer des dettes lorsque les taux montent ?

Les zombies vont mourir. Les zombies sont ces créatures incapables d’acquitter les intérêts de leur dette avec leurs bénéfices courants sur une longue période, selon la Banque des règlements internationaux, qui s’inquiétait dans son dernier rapport de leur prolifération.

Prévoyez du popcorn, des chips ou autres cracougnasses grasses, salées et taxées. Prévoyez de la bière ou des boissons gazeuses sucrées et taxées.

Installez vous devant votre grand écran made in China.

La grande série d’horreur financière va commencer.

Ce sera un très long métrage.

Il y aura lutte à mort entre zombies, mais aussi entre zombies et vivants.

Nous aurons droit à beaucoup de gloubi-goulba de commentaires de doctes économistes, banquiers centraux, politiciens et autres parasitocrates qui voudront à tout prix maintenir en vie le créditisme qui les nourrissait si bien.

Car pour un politicien quoi de plus merveilleux que le crédit infini et quasi-gratuit, de plus agréable que l’argent gratuit ?

Les gens attendaient des magiciens et ils découvriront qu’ils ont fait confiance à des menteurs et des voleurs.

Y aura-t-il des héros dans ce super film d’horreur financière ?

J’en vois deux.

D‘abord un vieux héros fatigué, l’or — la relique barbare, disait Keynes. En raison du surendettement planétaire, des taux d’intérêt réels positifs (taux d’intérêt diminué de l’inflation) sont impossibles. Les tentatives de normalisation monétaires seront vite abandonnées. L’inflation reprendra le dessus. Depuis 1971 et l’instauration des devises flottantes, à chaque fois que les taux d’intérêt réels en dollar deviennent négatifs, l’or se réveille.

 

Le héros s’est réveillé dans les années 1970. Il s’est réveillé dans les années 2000. Il se réveillera cette fois. Ce n’est pas différent.

Ensuite, nous avons un petit nouveau qui n’existait pas dans les saisons précédentes : le bitcoin.

Bitcoin et les cryptomonnaies sont des « monnaies », ou plutôt des moyens de paiement dont les unités de comptes sont limitées en quantité par un algorithme.

Les vieilles monnaies d’avant 1971, c’était :

In Gold We Trust (nous faisons confiance à l’or pour ne pas nous faire plumer par l’inflation).

Bitcoin et les cryptomonnaies c’est :

 In Code We Trust (nous faisons confiance à des lignes de code et des algorithmes pour ne pas nous faire euthanasier financièrement par l’inflation).

(1)

Le retour du bâton des taux d’intérêt se produit vite

Retournement des marchés : le jour dont on parlera dans 20 ans…

Une position pour 30 ans

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile