La Chronique Agora

La démocratie américaine, cette blague

L’empire américain est en pleine détresse, et sa fin est liée à un phénomène très simple : l’abandon de la « vraie » monnaie…

Depuis hier, nous nous interrogeons : qu’en est-il de la démocratie américaine et du capitalisme – enviés du monde entier il y a 30 ans ?

Les grandes gloires de la démocratie américaine sont aujourd’hui en vitrine, et le reste de la planète les observe à la loupe…

Les Américains luttent les uns contre les autres – l’Amérique conservatrice, républicaine, contre l’Amérique bleue, démocrate. Les villes US sont le théâtre d’émeutes, de scènes de violence et de chaos. Les statues d’anciens héros sont déboulonnées. Les mythes fondateurs de la nation sont ridiculisés et méprisés.

Des millions et des millions de personnes sont convaincues que la dernière élection présidentielle a été trafiquée, leur a été volée, était frauduleuse et illégitime.

Ont-ils raison ? Ont-ils tort ?

Nous refusons de nous aventurer sur ce terrain. Nous ne voulons pas prendre de position officielle.

Alors… si une foule d’électeurs américains ne fait plus confiance au processus électoral… qu’en est-il de la démocratie américaine ?

Est-ce la cité d’albâtre, qui brille sur la colline et scintille dans la brume ? Est-ce le modèle dont le monde entier peut s’inspirer ? Est-ce la cause pour laquelle les soldats américains ont tué et sont morts ?

Nous espérons que ce n’est pas le cas. Mais nous commençons à avoir de sérieux doutes.

Personne ne rit

La Chine est allée jusqu’à qualifier la démocratie américaine de « blague ». Pourtant, personne ne rit.

Le coronavirus a réduit le capitalisme américain à une bien triste caricature.

Remontons le temps, jusqu’à la période pré-pandémie. L’économie semblait assez saine, en surface.

Mais en grattant le vernis… pour voir les couches profondes… on trouvait : des industries à terre, une croissance stagnante, des salaires qui n’augmentent pas et un marché boursier prisonnier de la banque centrale.

Le système dans son ensemble, dans le même temps, est pourri par une dette impossible à rembourser – près de 80 000 Mds$… pour l’instant.

Ce n’est pas tenable.

Quand l’économie américaine a-t-elle pris le mauvais tournant ? Pourquoi ?

Charles Hugh Smith donne la réponse suivante :

« Pour faire simple, l’ère post-Deuxième guerre mondiale a pris fin vers 1970. La prospérité légitime de 1946-1970 était basée sur un pétrole à bas prix contrôlé par les Etats-Unis, et par l’hégémonie du dollar US. Tout le reste était là pour faire joli.

Pour les défenseurs de la hard money, le péché originel fut l’abandon par l’Amérique de l’étalon-or en 1971… pourtant la seule méthode possible pour préserver l’hégémonie. Maintenir la monnaie de réserve est complexe, étant donné que la nation qui l’émet doit fournir à l’économie mondiale suffisamment de monnaie pour mettre de l’huile dans les rouages du commerce et remplir les réserves des banques centrales du monde entier.

Avec l’expansion de l’économie mondiale, la seule solution pour permettre aux Etats-Unis d’envoyer suffisamment de dollars à l’étranger était de contracter un déficit commercial : avec l’étalon-or, les partenaires commerciaux détenant des dollars et souhaitant les échanger contre de l’or menaçaient de mettre les réserves à zéro.

Le choix était donc le suivant : abandonner le statut de monnaie de réserve et l’hégémonie du dollar US en augmentant la valeur du dollar à tel point que les importations s’effondrent, ou accepter que l’hégémonie n’était plus compatible avec l’étalon-or. La décision fut simple : qui abandonnerait une hégémonie, et pour obtenir quoi ?

Les élites ont cannibalisé le système à tel point qu’il n’y a plus rien à voler, à exploiter ou à cannibaliser. Le contrôle ultra-centralisé de la monnaie mondiale est au bout du rouleau avec la fin du pétrole à bas prix, les dettes ont tant enflé que personne ne pense qu’il sera un jour possible de les rembourser, et la seule chose qui repousse encore l’effondrement est la presse à billet, qui sème les graines de son propre trépas. »

L’histoire que nous conte Charles est bien triste. Nous pensons pourtant qu’elle est pleine de sens. C’est une autopsie compétente.

« Les empires sont doués de leur propre logique, » écrivent Bill Bonner et Addison Wiggin dans L’Empire de la dette, avant de conclure : « Il est évident qu’ils finiront dans les larmes. »

C’est ce qu’il semble. Pourtant, si l’empire américain finit dans les larmes, nous espérons que le deuil sera silencieux et gémissant – et que le chagrin ne sera pas violent.

En attendant, les dieux observent le spectacle qui s’offre à eux… avec un seau de pop-corn… en attendant que la volonté de Zeus atteigne sa fin ultime.

 

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