La Chronique Agora

La débâcle du plafond de la dette

dette, Etats-Unis, guerre

Une guerre perdue d’avance de plus, comme toutes les autres menées par les gouvernements de nations en déclin…

La semaine dernière, nous étions dans le Poitou pour visiter la maison que nous y possédons depuis maintenant plus d’un quart de siècle. C’est encore, hélas, un chantier en cours… fonctionnel, habitable… mais loin d’être confortable.

Pendant notre séjour, nous avons rendu visite à une voisine vive et intelligente. Une femme séduisante d’environ notre âge (née en 1947) ; elle avait beaucoup à dire.

La science infuse

Pour commencer :

« Je ne peux même pas en parler à ma famille. Soit ils se sentent offensés… soit ils pensent que je suis folle. Ils ont été formés par une génération de soixante-huitards. Ils croient toutes ces choses – que la planète est en danger… que nous devrions tous être obligés de nous faire vacciner… que le gouvernement peut dépenser autant d’argent qu’il le souhaite… que ceux d’entre nous qui doutent de ces choses… ou qui ont un quelconque sens de la tradition, des manières et des coutumes… ne font qu’entraver le progrès… et que nous devrions toujours suivre ‘la Science’, comme les élites la perçoivent, bien sûr…

« J’essaie de leur expliquer que la science représente un moyen de découvrir la vérité. Si vous pensez que vous connaissez déjà la vérité – que vous avez la science infuse – vous n’avez pas besoin de la science du tout. Et je pourrais continuer encore et encore, avec bien d’autres exemples… »

Nous étions sûrs qu’elle le pourrait ! Et elle l’a fait. Mais faisons d’abord le point sur les marchés.

Les investisseurs hésitent encore… vacillent… ne savent pas trop quelle direction prendre. Comme des passagers perdus dans le métro parisien, ils tournent à gauche, ils tournent à droite… d’abord paralysés par le choix… puis finissent par être fatigués de faire les mauvais choix.

Nous ne savons pas non plus quelle direction les marchés vont prendre… mais nous pensons que « l’argent intelligent » anticipe la baisse. Si ce n’est pas maintenant, ce sera bientôt.

Il y a simplement trop de peaux de bananes sur le sol. L’une d’entre elles va forcément nous échapper.

Le 20 janvier, le gouvernement fédéral américain s’est heurté au plafond de sa dette. Mme Yellen, qui était auparavant responsable de la politique monétaire de la Fed, et qui s’occupe maintenant de la politique fiscale, explique qu’elle peut recourir à des « mesures extraordinaires » pour maintenir le chauffage du Capitole. Mais ces mesures ne dureront pas éternellement. En juin, la pression sera forte… et le plafond devra être relevé.

Bataille fictive

Les experts en politique américaine affirment que les « conservateurs » insisteront sur les coupes budgétaires avant d’accepter de relever le plafond de la dette. Mais c’est ce qu’ils disent chaque fois que le plafond est relevé. Et, au final, le plafond est relevé sans aucune contrainte réelle sur les dépenses.

Le combat sur le relèvement du plafond de la dette est un simulacre de combat. Les deux camps tirent à blanc. Les deux jurent de se battre jusqu’au dernier homme pour obtenir ce qu’ils veulent. Puis, finalement, les deux s’accordent à dire que ce dont ils ont besoin, c’est de plus d’argent à dépenser.

Oui, le déclin de l’empire américain se produit avec l’avis et le consentement des deux partis. Les républicains et les démocrates prétendent être des concurrents féroces. Mais le membre du Congrès moyen a beaucoup moins en commun avec ses propres électeurs qu’avec ses collègues du Capitole – même ceux du camp opposé.

Ils vivent tous dans la même région. Ils gagnent la même somme d’argent – augmentée par les mêmes contributions sordides des industries qu’ils réglementent. Et ils ont tous le même intérêt à voir le flux d’argent provenant du peuple se diriger vers les poches de l’élite, sans interruption.

Ainsi, le « plafond » de la dette est en lévitation et les peaux de bananes prolifèrent.

La Fed augmente les taux et la masse monétaire diminue ; à un moment donné, il y aura au moins un acteur majeur du pays qui sera incapable de refinancer ses dettes. Les salaires réels ont baissé pendant 21 mois d’affilée ; tôt ou tard, les ménages devront cesser de dépenser de l’argent. Les taux de croissance sont pathétiquement bas. Les taux d’épargne sont proches de leur plus bas niveau historique. La productivité diminue au rythme le plus rapide depuis 40 ans.

Les autorités américaines essaient de réduire l’approvisionnement en énergie fossile, la même qui nous a rendus si prospères. Et l’industrie de la défense – qui paie les deux partis politiques, la presse et les universités – conduit le pays vers un autre énorme désastre.

Nous rappelons aux lecteurs que le progrès, tel qu’il existe – que ce soit au sein d’un mariage, de l’économie ou de la politique – est cyclique. Un jour, nous profitons de baisers chaleureux ; le lendemain, on nous rappelle de sortir les poubelles. Un jour, il y a un grand boom des actions… puis, il y a un krach. L’optimisme prévaut… jusqu’à ce que les faits se révèlent au grand jour ; alors le pessimisme prend le dessus.

Et inévitablement, il y a des dérapages. Notre amie était sur le coup :

« Vous avez vu ces manifestations à la télé ? »

Un système truqué

Nous n’avons pas vu, car nous n’avons pas la télé. Mais nous savions qu’elle parlait des grandes manifestations contre le relèvement de l’âge de la retraite.

« Parmi les manifestants, beaucoup peuvent être considérés comme des enfants gâtés. Certains n’ont jamais eu de travail, et ont toujours bénéficié de l’aide du gouvernement.

Sans les immigrés, qui ont beaucoup d’enfants, la population de la France diminuerait considérablement. A l’heure actuelle, il n’y a que 1,7 travailleur pour chaque personne retraitée. Comment pouvez-vous soutenir un tel système ?

La clé était de vous donner plus d’argent à la retraite, que ce que vous avez cotisé. Sinon, vous ne voudriez pas le faire. Mais comment ce système pouvait-il fonctionner ? »

A ce moment-là, nous n’avions plus aucun doute. La dame en face de nous avait entamé une jérémiade contre la philosophie politique moderne dans son intégralité.

« La démocratie est une fraude. Tout le monde vote mais cela ne veut rien dire. Nous abandonnons la moitié de nos revenus… et obtenons des programmes qui ne servent que l’élite. Dans les coulisses, l’élite – et nous ne savons jamais exactement qui c’est – a truqué le système.  

Macron, par exemple, le petit jeune qui a épousé sa mère… d’où vient-il ? Ils ont éliminé DSK. Et ce n’est pas une mauvaise chose, à mon avis. Il était affreux.

Mais quelqu’un voulait se débarrasser de lui. Et maintenant, nous avons la marionnette Macron. Pour qui travaille-t-il ? Nous ne le savons pas… probablement pour les hommes de Davos. Il est diplômé de leur programme ‘Global Leaders’, vous savez. »

Comme toujours, plus à venir…

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