Alors que la guerre entre la Russie et l’Ukraine se prolonge, que se passera-t-il si nous sommes tous tenus dans l’ignorance ?
Les gros titres ne cessent de tomber. Depuis le début de la guerre de l’Oblast de Donetsk, la Russie a échoué lamentablement. Ses généraux ont été tués. Ses chars ont été des cibles faciles. Ses convois ont été arrêtés. Ses cibles manquées. Ses offensives ont été stoppées. Pour les Russes, l’Ukraine a été la vallée de la mort.
Newsweek, par exemple, nous apprend que :
« L’Ukraine détruit deux dépôts de munitions militaires, heurtant le moral des Russes. »
L’armée russe a été dépeinte comme mal équipée, mal entraînée, indisciplinée et désespérément incompétente. Pas une seule fois nous n’avons entendu parler d’une victoire russe… d’un Ukrainien tué, ou d’un Russe qui ne l’avait pas été. À ce stade, d’après les informations américaines, il est étonnant qu’il reste un soldat russe en vie.
Mais si l’histoire ne s’arrêtait pas là ?
Nous avons vu hier que la Russie est le lieu où tous les empires condamnés meurent. 1709, 1812, 1941… Charles X11, Napoléon Bonaparte, Adolf Hitler – aucun n’a récupéré ses pertes russes.
Nous nous sommes donc demandé si la guerre des sanctions menée par l’Amérique, en utilisant les alliés ukrainiens pour mourir, serait différente.
Ivresse et sobriété
Nous ne nous posons pas la question pour des raisons géopolitiques ou idéologiques. Nous n’arborons pas de drapeau ukrainien sur nos murs. Ni de drapeau de la Fédération de Russie. Notre seule loyauté est envers notre propre patrie… pas celle de quelqu’un d’autre.
Oui, « Maryland, mon Maryland », le pays des grandes gueules et des imbéciles… de Nancy Pelosi et de Roger B. Taney… bourrés et sobres. Même ici, nos attaches sentimentales ne vont pas plus loin au nord que la rive sud de la South River. Au-delà… c’est-à-dire d’Annapolis à la frontière de la Pennsylvanie… cela nous est étranger.
Quant au Maryland au sud de la South River, c’est une honte. Autrefois si délicieusement arriéré, calme et charmant, il est maintenant rempli de débordements de la métropole de Washington DC… et donc culturellement et économiquement mort. (L’une des plus belles maisons sur les rives du Chesapeake, autrefois la maison d’un honnête contrebandier… est maintenant la propriété d’un entrepreneur militaire honteux).
C’est une digression… Pour l’instant, on attend de nous que nous étendions notre patriotisme bien au-delà du Patapsco… et du Potomac… jusqu’aux rives du Dniepr.
Le général de Caulaincourt a supplié Napoléon de rester en dehors de la Russie. Seul un fou furieux voudrait se battre là-bas, surtout en hiver, disait-il. L’un de nos héros américains n’aurait-il pas dû mettre Joe Biden en garde ?
Oui, peut-être qu’il aurait dû. Mais l’hiver arrivera bien assez tôt. Les dieux de la guerre auront leur mot à dire. La Russie ne sera peut-être pas la mauviette que Biden espérait. Et le « général Hiver » – vainqueur en 1812 et en 1944 – pourrait ne pas s’arrêter à la frontière ukrainienne. Les experts allemands préviennent que leur économie pourrait se contracter de plus de 12% si la Russie interrompt son approvisionnement en gaz. Près de 6 millions d’emplois seraient perdus. Les Allemands trembleraient. Les Allemands s’inquiéteraient et s’impatienteraient. Et l’Allemagne, la grande puissance industrielle de l’Ouest, devrait capituler.
Mais nous ne faisons que spéculer…
Qualité contre quantité
Pour revenir un peu en arrière, l’industrie de guerre américaine a besoin d’ennemis. Mais elle a besoin de certains types d’ennemis – ceux qui sont impopulaires aux Etats-Unis… et qui ne peuvent nous faire que peu de mal. Les petites nations, largement sans défense, sont les meilleures. Ce sont des cibles qui viennent avec un faible risque et de fortes récompenses. Beaucoup d’argent pour l’industrie, peu de chance de se faire botter les fesses.
A cet égard, la Russie est un cas à part. C’est une puissance nucléaire. Mais elle a été rendue impopulaire par des accusations sans fin d’« ingérence » dans les élections américaines. Aucune preuve sérieuse n’a jamais été présentée, mais cela n’avait pas d’importance ; l’accusation elle-même – bien qu’absurde – a contribué à créer l’atmosphère dont l’industrie avait besoin.
Comparée aux États-Unis, l’économie russe est minuscule – à peu près l’équivalent de l’Espagne. Mais ce n’est pas la taille de l’économie russe qui constitue un défi, c’est sa qualité.
Pendant de nombreuses années, l’économie américaine a été dopée par la financiarisation, la fausse monnaie et les technologies à la mode. Ce n’est pas le cas de l’économie russe. Personne n’achète les dernières tendances de la mode russe. Personne n’achète de bons vins russes. Et le seul divertissement électronique produit en Russie qui ait un grand attrait est la pornographie. La Russie vend des produits de première nécessité : nourriture, engrais et carburant.
Oh… et la Russie est également un grand producteur de munitions de « guerre industrielle », de balles et d’obus d’artillerie, par exemple.
Donc, lorsque nous comparons les deux économies, que voyons-nous ?
Russie : du blé, de l’orge, des fruits de mer, de l’azote, du phosphore, de la potasse, du pétrole, du gaz, des métaux et des minéraux… dont beaucoup sont essentiels aux économies et aux niveaux de vie modernes.
Etats-Unis : Facebook, Netflix, Google, Amazon, Microsoft, Twitter, Tesla, Walmart, Apple.
Un conte de deux économies
L’économie américaine est beaucoup plus importante. Mais dans quelle mesure est-elle gonflée par des choses dont nous n’avons pas vraiment besoin ? Le divertissement. Distraction. Consommation. Nos entreprises américaines les plus précieuses nous aident-elles réellement à produire de la richesse ? Ou est-ce qu’elles la soustraient en gaspillant notre bien le plus précieux – notre temps ?
Nous n’en savons rien. Mais nous constatons que depuis que les Etats-Unis sont devenus totalement connectés – vers le début de ce siècle – les taux de croissance du PIB réel (biens et services) ont diminué ; de 3 à 5% dans la dernière moitié du XXe siècle, ils sont tombés à 2%… jusqu’à… actuellement… moins de zéro !
Quelle part de l’économie américaine n’est que de la mousse, créée par l’impression monétaire et les taux d’intérêt fictifs de la Fed au cours des 30 dernières années ? Il y a une semaine environ, nous avons estimé l’écume de la richesse des ménages à plus de 50 000 Mds$. C’est le montant qui disparaîtrait si l’économie financiarisée était dé-financiarisée… avec des actions, des obligations et des biens immobiliers ramenés à des niveaux plus « normaux ».
Où les deux pays – la Russie et les Etats-Unis – se situeraient-ils alors ?
Il serait peut-être plus judicieux de se poser la question suivante : en cas de crise, quelle est l’importance de la qualité de la production par rapport à sa quantité ?
Si Facebook… oups, Metaverse… fermait, les gens seraient déçus. Mais est-ce vraiment important ? Il n’y a pas d’usine produisant des balles dans le Metaverse, il y en a en Russie.
Netflix ne livre pas de gaz. Il vient aussi de Russie. Mais si on l’éteignait, quel serait la conséquence ? Il semblerait que nous pourrions bientôt le découvrir.
A suivre…