Le système monétaire actuel, fondé sur le crédit, est une nouvelle forme de crime contre l’humanité qui conduit à nous rendre esclaves de la dette. Un jubilé sera nécessaire.
J’ai assisté récemment à une conférence sur les cybermonnaies (Bitcoin et autres) donnée par Gérard Dréan. J’ai constaté qu’à part le conférencier, l’assistance avait peu de connaissances historiques et économiques sur la monnaie.
Cette méconnaissance est également visible dans les medias lorsqu’ils rendent compte des « politiques monétaires ».
Curieusement, dans ce domaine, le public du début du XXème siècle était plus averti sur ces questions. Ce dessin de 1912, critiquant le projet Aldrich, qui allait devenir en 1913 la Federal Reserve, l’illustre :
Source : https://mishtalk.com/2017/07/19/crazy-fed-cartoons-from-1912-vs-today/#more-46892
Dès sa création, certains avaient bien vu ce qu’allait devenir la Fed : une créature qui prélève pour redistribuer au secteur financier. Notez cependant les dollars qui inondent Wall Street : ce sont des pièces de monnaie et le dollar de 1913 était d’argent.
10 ans que nous l’attendions… Le nouveau livre de Philippe Béchade Révélations sur les coulisses du pouvoir international… analyses incisives pour voir au-delà des fake news… opinions tranchées sur nos dirigeants… … Préparez-vous à investir avec des informations radicalement différentes ! Cliquez ici pour commander votre exemplaire dès aujourd’hui. |
Un demi-siècle après la création de la Fed américaine, le monde a basculé d’un système monétaire adossé à des métaux précieux à un système monétaire dépendant uniquement du crédit. C’est ce que Bill Bonner appelle dans ses chroniques le dollar « frelaté » ou « frauduleux » issu de la fin des accords de Bretton Woods. De mon côté, je dénomme ce système de « créditisme », par opposition au capitalisme.
Contrairement à ce que certains pensent, ceci est une régression technique et non pas un progrès.
En effet, les toutes premières monnaies n’étaient que crédit : des inscriptions portées sur des registres (bois, pierres, papyrus) tenus par des autorités (scribes, prêtres, monarques).
Ce système présente une maladie génétique : le crédit a tendance à gonfler sans limite. Or le crédit est de la dette, la dette est due par des êtres humains dont la vie et la capacité de travail sont limitées. Laisser gonfler le crédit sans limite peut conduire à une société d’esclaves contrôlée par quelques nantis ou déboucher sur une extrême violence lorsque les esclaves se révoltent.
Les Hébreux avaient compris le problème et instauré le « jubilé », tous les 50 ans (7 x 7 ans au septième mois). Toutes les dettes étaient remises : les esclaves et prisonniers libérés, les terres hypothéquées ou saisies rendues à leurs propriétaires. Car on ne badinait pas à l’époque : les mauvais payeurs mais aussi leur descendance étaient réduits en esclavage.
En économie moderne, on dirait que le jubilé régulait le cycle du crédit. Les prêteurs devaient se faire rares le sixième mois de l’année du jubilé. Inversement, les emprunteurs ne devaient pas se bousculer au début du cycle, la perspective de 49 ans d’esclavage refroidissant les ardeurs.
Si la monnaie n’est pas du crédit, elle est alors marchandise. Parmi les monnaies marchandises, les monnaies métalliques se sont imposées grâce à leurs avantages incomparables :
- conservation : mieux que le grain d’orge en usage à Sumer ;
- stockage de la valeur : pas facile de multiplier l’or ou l’argent à volonté ;
- reconnaissance : l’or et l’argent ne ressemblent pas aux autres métaux ;
- relative inutilité : personne ne meurt de faim, de froid ou de soif si l’or ou l’argent font l’objet de spéculation.
Cette rupture fondamentale entre monnaie-crédit et monnaie-marchandise permit d’aboutir à un modèle qui ne reposait pas sur la confiance, contrairement au troc ou au crédit.
La vue de l’or et de l’argent suffit au vendeur. Il se moque de la note de crédit de son acheteur et ne jauge pas ses muscles au cas où il devrait le réduire en esclavage pour défaut de paiement.
L’acheteur possède un moyen fiable de stocker les fruits de son travail ou les produits de ce qu’il a légitimement acquis. Il est assuré de la conservation de la valeur de la monnaie qu’aucun scribe ou grand prêtre ne peut multiplier.
Ignorer cette histoire monétaire, se pâmer devant les monnaies fiduciaires, gober le charabia des monétaristes, admettre comme normal que la monnaie ne soit que du crédit contrôlé par des autorités supérieures nous condamne à redevenir esclaves.
Nous devrions nous révolter devant les sornettes des banquiers centraux, ces prétendus mandats (donnés par qui ? Vous rappelez-vous d’avoir signé quelque chose ?).
Comme nous n’avons pas de jubilé, que le rôle des banquiers centraux est de piloter la croissance infinie de la dette, nous acceptons que notre descendance devienne elle-même esclave.
C’est aussi simple que cela.
Récemment, des parlementaires bataves ont convoqué M. Mario Draghi pour qu’il s’explique sur sa politique monétaire et lui ont offert une tulipe lumineuse en souvenir de la bulle financière du bulbe (1637).
C’est un gentil traitement.
J’aurais personnellement tendance à dire que M. Mario Draghi – en nous réduisant en esclavage d’une dette qu’il contracte en notre nom mais sans notre autorisation – est complice d’une forme inédite de crime contre l’humanité.
Tout cela se terminera mal. Lorsque les gens finiront par comprendre la situation, il faudra bien organiser un jubilé. A ce moment, votre épargne privée laissée dans le système financier sera confisquée et servira au remboursement des dettes publiques.
[NDLR : Il n’est pas trop tard pour vous préparer au jubilé. Découvrez ici six mesures simples mais efficaces à prendre dès maintenant pour mettre votre épargne à l’abri.]