La Chronique Agora

Ça va faire très mal…

Dettes et trahison, c’est ce que laissent les 10% d’Américains les plus riches au reste de la population : les 90% vont-ils s’apercevoir qu’ils se sont fait arnaquer ?

Nous avons vu que, sur les 90 derniers jours, les 10% d’Américains les plus riches – qui possèdent près de 90% de toutes les actions – ont gagné quelque 8 000 Mds$ en richesse boursière (nous avons parlé hier de 21 000 Mds$ : c’était le chiffre mondial, pas uniquement les Etats-Unis).

Un petit calcul simple : 10% de la population américaine, cela fait environ 33 millions de personnes – soit un quart de million de dollars pour chacune.

Le plan d’aide et de relance du gouvernement US, dans le même temps, a distribué environ 2 200 Mds$. Une bonne partie de cet argent était elle aussi réservée aux 10% – en prêts économiques qu’il n’y aura pas besoin de rembourser.

Pour simplifier le calcul, cependant, supposons qu’ils sont tous allés aux 90% de la population qui n’est pas riche.

Cela signifierait que chaque Américain a reçu environ 7 400 $ – soit seulement 1/33ème de ce que les riches ont touché.

Une objection importante

Comme nous l’avons vu, le « système à deux systèmes » ruine l’économie, sape la stabilité sociale et corrompt le gouvernement. Il est injuste et improductif. Même si les masses ne comprennent jamais exactement de quelle manière elles se font arnaquer, elles en garderont sans doute de la rancune – ou pire.

Mais certains de nos lecteurs ont une objection majeure : ils disent que ce que les citoyens obtiennent n’est pas le résultat de la politique publique… c’est ce qu’ils méritent.

Peut-être que la Réserve fédérale lubrifie les marchés boursiers… mais si les gens sont pauvres, c’est de leur faute.

Nos lecteurs affirment qu’en travaillant dur, en ayant du cran et en vivant honnêtement, n’importe qui peut se sortir de la pauvreté… et que la majeure partie des pauvres le sont à cause de leurs propres choix et non de la politique fédérale.

Un lecteur, HO N., explique :

« Mes parents ont survécu aux bombes durant la Deuxième guerre mondiale. Après que les communistes soviétiques ont envahi leur pays, ils sont venus aux Etats-Unis. Leurs familles avaient tout perdu. Les parents de mon père ont disparu pendant la guerre ; on ne les a jamais retrouvés. Tout ce que mes parents possédaient tenait dans une petite valise. Quelques dollars en poche et les vêtements qu’ils avaient sur le dos. Même s’ils connaissaient quelques langues européennes, ils ont dû apprendre l’anglais. Et bon sang, ils l’ont fait.

Mon père était quelqu’un d’industrieux et d’ambitieux, et cinq ans après son arrivée [aux Etats-Unis], il a lancé sa propre affaire. Il n’y avait pas d’allocations à l’époque. Ils n’y auraient pas pensé, de toute façon, même si elles avaient existé. »

Bonne chance…

Nous sommes entièrement d’accord. Un individu – s’il a de la chance, de l’intelligence et de la détermination – peut battre le système.

Et même si ce n’est pas vrai, il devrait en être persuadé. Il est le seul à pouvoir réellement améliorer sa vie. S’il perd la foi, il est fini.

Il peut aller manifester contre tout ce qu’il veut. Il peut voter et écrire aux journaux… demander à son député de s’agenouiller. Mais c’est lui – et lui seul – qui a des chances de véritablement faire progresser ses conditions de vie.

Personne ne cirera ses chaussures à sa place. Personne n’ira tôt au travail en faisant semblant d’être lui… personne n’ira prouver à son patron qu’il mérite une augmentation. Personne n’épargnera d’argent… n’apprendra de nouvelles compétences… ne brossera ses dents ou ne se coiffera pour lui.

Et s’il compte sur les autorités pour améliorer son existence, eh bien… bonne chance à lui.

Dettes et trahison

Mais si l’individu moyen commence à croire que les élites l’ont trahi… l’ont utilisé comme chair à canon dans des guerres inutiles… ou l’ont dépouillé dans le cadre d’un système financier frauduleux… il va y avoir des problèmes.

A la Chronique, nous ne faisons qu’essayer de comprendre ce qu’il se passe.

Et nous constatons que les élites ont cessé d’être les intendants utiles des institutions du pays. Elles sont devenues prédatrices… exploitant le « système à deux systèmes » et s’accaparant la richesse.

Le travailleur moyen, trimant dans les champs du système de l’économie réelle, n’a pas eu de réelle augmentation de salaire en quatre décennies et demi – alors même que se produisait la plus grande avancée technologique et scientifique de l’Histoire.

A présent, écrasés de dettes – prêt étudiant, crédit à la consommation, crédit automobile, prêt immobilier et la plus grande pile de dette gouvernementale de l’Histoire – étouffant sous leur masque… et forcés à l’oisiveté, assignés à résidence… ce sera pire encore pour les jeunes.

Les masses comprendront-elles un jour ce qu’il se passe ? Probablement pas.

Elles hurleront plutôt au racisme et à l’avidité… elles brailleront contre le « capitalisme » et Wall Street… et voteront pour une canaille qui promet le revenu universel, de nouvelles allocations et plus d’impression monétaire.

Elles obtiendront ce qu’elles demandent…

… Et ça va faire très mal.

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