L’Etat américain a mis son économie en prison… et maintenant, il doit payer pour l’entretenir. Est-ce que cela en valait la peine ?
Fin avril, le Sénat US a autorisé 484 Mds$ de nouvelles dépenses :
– 322 milliards pour refaire les réserves du « programme de protection des salaires » ;
– 75 milliards pour les hôpitaux ;
– 25 milliards pour améliorer les tests du Covid-19 ;
– 60 milliards viendront réparer l’économie grâce à un programme de prêt « catastrophe économique » (Economic Injury Disaster Loan program).
C’est la deuxième fois que le gouvernement fait preuve d’une telle largesse face à cette crise.
Nous espérons sincèrement que tout ceci aidera, ne serait-ce qu’un peu. On pourrait même affirmer que le gouvernement est dans l’obligation de mettre la main à la poche, étant donné l’urgence.
Après tout, c’est le gouvernement qui a saisi l’économie par le col et l’a jetée en prison… alors il peut bien aider les millions de personnes sans emploi qui pourrissent aujourd’hui derrière les barreaux.
Evidemment, il y a un hic : le gouvernement n’a pas de ressources propres.
Les contribuables paieront, d’une manière ou d’une autre
Le gouvernement doit mettre un pistolet sur la tempe des citoyens et piller leurs portes-monnaies… ou se tourner vers les marchés du crédit pour emprunter de l’argent.
Même s’il choisit l’emprunt, d’ailleurs : il devra bien finir par sortir son arme. Ce sont les impôts qui paieront le service de sa dette… et comment le gouvernement récupère-t-il ces impôts ?
Dans un cas comme dans l’autre… c’est le contribuable qui paie. Herr Friedrich Nietzsche avait vraiment vu juste :
« […] tout ce que [l’Etat] a, il l’a volé. Tout en lui est faux ; il mord avec des dents volées […]. »
Ces dents, ces dents volées, mordent aujourd’hui avec hargne.
Nous pourrions également mentionner l’inflation, une voleuse silencieuse, la taxe clandestine que le gouvernement arrache à ses citoyens d’un coup de crocs.
Une éternelle leçon d’économie
Il est bon de se remémorer en ce moment les principes intemporels de l’économie. Henry Hazlitt, par exemple, écrivait dans son ouvrage magistral, L’Economie politique en une leçon :
« Partout, les dépenses gouvernementales sont présentées comme la panacée à tous nos maux économiques. L’activité privée stagne légèrement ? Les dépenses gouvernementales sont la solution. Il y a du chômage ? C’est évidemment en raison d’un ‘pouvoir d’achat insuffisant’. Le remède est tout aussi évident. Il suffit que le gouvernement dépense suffisamment pour compenser ce ‘défaut’…
Ici, nous nous contenterons de rappeler que toutes les dépenses gouvernementales finissent par devoir être payées par les recettes fiscales ; que tout remettre à demain ne fait qu’empirer le problème et que l’inflation elle-même n’est qu’une forme, et une forme particulièrement vicieuse, de taxation… à terme, chaque dollar dépensé par le gouvernement doit être compensé par un dollar de taxes. Vu sous cet angle, les supposés miracles des dépenses gouvernementales paraissent sous un jour tout différent. »
Et nous verrons la lumière une fois que la poussière sera retombée…
30 000 milliards de dollars de dette nationale d’ici cinq ans
La crise perce à la dynamite des trous impressionnants dans les finances de la nation – et c’est bien au contribuable qu’on fera appel pour les combler.
Le déficit budgétaire aux Etats-Unis atteindra probablement quelque 4 000 Mds$ cette année.
Les prévisions relatives à la dette nationale s’élevaient à 30 000 Mds$ d’ici la fin de la décennie. Elle pourrait en réalité atteindre les 30 000 Mds$ – ou un autre chiffre tout aussi ridicule– d’ici cinq ans seulement.
Nous ne souhaitons pas aujourd’hui émettre de jugement moral quant à la nécessité de ces dépenses. Des millions de personnes se languissent, abandonnées, désespérées.
Nous nous contentons de rappeler que la facture finira tôt ou tard par être envoyée.
Nous l’avons déjà dit : nous espérons que l’arrêt total imposé à notre économie en vaut la peine. Dans le cas contraire, ce sera l’erreur la plus désastreuse d’une très longue liste.
Quelle est la bonne comparaison ? L’économie n’a jamais été ainsi placée dans un état d’hibernation.
Or, certaines preuves indiquent que ce gel pourrait être superflu, comme nous le verrons demain.