La Chronique Agora

100 millions d’Américains pauvres

capitalisme

Les autorités empêchent le capitalisme de faire son œuvre depuis des années – voire des décennies… mais quand les choses tournent mal, c’est lui qu’on accuse de tous les maux.

Si tout va mal, déclarait hier le journaliste Chauncey DeVega, c’est de la faute du capitalisme – et plus précisément des républicains.

M. DeVega semble ignorer le fait que les républicains ne sont pas plus « capitalistes » que les démocrates.

Les deux partis – et particulièrement les républicains sous Donald Trump – sont pour que le gouvernement s’implique lourdement dans tous les aspects de l’économie.

Les « forces du marché » fonctionnent encore… les gens échangent toujours, et se débrouillent comme ils le peuvent. Mais ils sont entravés par les programmes et les politiques mis en place par les autorités.

La croissance du PIB chute. Les inégalités augmentent (le gouvernement tendant à faire passer de plus en plus de richesse vers les élites). Les gens deviennent plus pauvres et sont de moins en moins en mesure de se protéger.

Un plan B, ça coûte cher. On ne se donne donc pas la peine d’en élaborer un si a) on n’a pas d’argent, et/ou b) on pense que les autorités feront en sorte qu’il n’arrive jamais rien de mal.

Et malgré tout ceux qui gémissent et râlent sur les dégâts du capitalisme, les vrais dommages sont encore à venir.

Une fois encore, les capitalistes – par ce terme, nous entendons des gens qui tentent de passer des accords gagnant-gagnant honnêtes entre eux – n’ont rien à y voir.

L’inflation est en chemin

Pendant ce temps, l’économiste Umair Haque rapporte dans Eudaimonia&Co. que :

« Pas moins d’un tiers d’Américains ne peuvent pas se permettre de soins de santé, d’alimentation et d’habitation. Prenez une minute. Absorbez cette information. Cela fait plus de cent millions de personnes. Stupéfiant – peut-être même choquant – n’est-ce pas ? […] Les pauvres ne peuvent pas se permettre la base d’une vie décente, tandis que les riches n’arrivent pas à trouver le moyen de dépenser leur fortune. »

Notre collègue Dan Denning rapporte que nombre de ces laissés-pour-compte terminent dans « Nomad Land », vivant dans de vieux camping-cars… incapables d’assurer un prêt immobilier, des factures d’électricité ou des taxes foncières…

Tout cela après que les autorités ont « protégé » les gens contre les taux d’intérêt réels – le signal le plus important du capitalisme – et les ont sauvés des corrections boursières… à trois reprise depuis le début du siècle.

Comment ? En imprimant quelque 7 000 Mds$ de fausse monnaie et en la distribuant – principalement à l’industrie financière.

A mesure que cette impression monétaire prend de la vitesse, il y a peu de doutes sur ce qui nous attend : l’inflation des prix à la consommation.

Lorsque les prix augmenteront, le gouvernement devra venir à la rescousse avec encore plus de chèques d’aide.

Dans la mesure où il est déjà sur la paille, il devra imprimer encore plus d‘argent… ce qui fera grimper les prix plus encore.

Pas d’épargne

Et ensuite ? Qu’en est-il des pauvres qui n’ont rien mis de côté ? Quel est leur plan B ?

Le taux d’épargne US net est sous le zéro – proche de son niveau le plus bas de l’Histoire. Pourtant, l’épargne est le plan B le plus simple et le plus sûr au monde. Un tas de bois… quelques rouleaux de papier toilette en plus… et un peu de cash.

Mais qui se donne cette peine lorsque les taux réels sont négatifs ? Qui se soucie d’aller abattre du petit bois lorsque le gouvernement garantit qu’il vous tiendra au chaud ?

Et qui se soucie de se protéger contre l’inflation quand Jerome Powell, le premier banquier des Etats-Unis, affirme qu’il n’y a pas à s’inquiéter ? Selon MarketWatch :

« Lors d’un discours prononcé devant l’Economic Club de New York, M. Powell a déclaré qu’il ne s’attendait pas à une augmentation ‘importante et soutenue’ de l’inflation en ce moment. »

Tout est de la faute du capitalisme

Mais une hausse des prix à la consommation se prépare. Toute une industrie mineure d’économistes, de think tanks, de politiciens et de brasseurs d’opinions prépare déjà une explication.

Ils trouvent des preuves d’échec dès qu’ils ouvrent les yeux.

Ensuite, ils les referment bien vite, de crainte de voir quelque chose qui ne colle pas avec leurs théories.

Dans les années qui viennent – avec tant d’échecs à contempler –, nous prédisons qu’ils ne manqueront pas d’occupations, à tenter de mettre tous ces malheurs sur le dos du capitalisme.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile