En pleine crise de confiance et face à une dette colossale, la question se pose : les Etats-Unis se dirigent-ils vers l’auto-destruction ?
Les points n’ont pas d’importance. C’est le schéma dans sa globalité qui compte.
Harris ? Trump ?
L’un, plein de fiel et de contre-vérités flagrantes. L’autre, vide comme une canette de bière.
Les deux candidats sont dans des trains différents, ils ont des slogans différents et des mensonges différents, mais ils se dirigent vers la même destination, et ont rendez-vous avec le destin – un destin pervers et désagréable.
Et pourtant, le peuple américain va faire la queue, même dans le froid et sous la pluie de novembre, et votera pour eux.
Que nous est-il arrivé ? Nous sommes-nous soudainement réveillés, un matin sombre et malheureux, et avons-nous décidé d’être stupides ? Ou bien cela fait-il simplement partie du schéma dans lequel nous nous trouvons ?
Au fur et à mesure qu’un empire vieillit, ses habitants, qu’ils soient des leaders ou des suiveurs, deviennent des paranoïaques délirants.
Comment l’expliquer autrement ? Le niveau général d’imbécillité est à couper le souffle. Les Américains pensent qu’ils peuvent améliorer l’état de leur économie en interdisant les importations, en réduisant les impôts et les taux d’intérêt et en dépensant l’argent qu’ils n’ont pas pour des choses dont ils n’ont pas vraiment besoin. Leur dette nationale approche le seuil critique de l’effondrement, et ils dépensent encore plus. Et ni les républicains ni les démocrates n’en parlent.
Mais c’est dans le domaine des affaires étrangères – et de la recherche incessante de confrontation – que la stupidité est la plus évidente… et la plus dangereuse.
Ce n’est certainement pas une coïncidence si le jour où Donald Trump a été dans le collimateur d’un jeune homme de 20 ans de Butler, en Pennsylvanie, la presse a publié un rapport qui a fait l’effet d’une bombe. CNN rapporte :
« Les services secrets ont renforcé la sécurité après avoir reçu des informations sur un complot iranien visant à assassiner Trump.
‘Les services secrets ont appris l’existence d’un flux de menaces accrue’, a déclaré un responsable à CNN. »
Aucune preuve n’a été présentée. Aucun motif n’a été proposé. Mais cette « nouvelle » n’a fait que renforcer l’idée d’un « flux de menaces », que des étrangers en sont à l’origine et que les Iraniens (dont les dépenses militaires annuelles ne représentent que quatre jours du budget du Pentagone) sont des « méchants » qu’il faut garder sous contrôle.
Le secrétaire d’Etat Blinken continue de battre le tambour de la guerre. Il affirme : « L’Iran est à une ou deux semaines d’atteindre la capacité de produire des matières fissiles pour des armes nucléaires. »
Blinken semble avoir pris Colin Powell pour modèle. Il y a vingt et un ans, Powell a déclaré ce qui suit : « Nous savons que Saddam Hussein est déterminé à conserver ses armes de destruction massive ; il est déterminé à en fabriquer davantage. »
Depuis que Colin Powell a menti au monde entier à propos de l’Irak, les Etats-Unis ont creusé un tel trou dans leur dette qu’ils ne peuvent plus en sortir.
Entre la guerre et la dette, les Etats-Unis sont coincés. Ils ont désespérément besoin de réduire leurs dépenses pour éviter la faillite… mais on ne compte pas les sous lorsque l’on est face à un « axe du mal » !
Colonel Douglas Macgregor, interrogé par Tucker Carlson, explique : « On nous a dit et répété que les Russes incarnaient le mal, que leur armée était incompétente, que nous étions en train de gagner la guerre. Rien de tout cela n’était vrai. »
Parmi les contre-vérités les plus évidentes, Vladimir Poutine serait un Hitler des temps modernes qui voudrait conquérir l’Europe. Poutine a expliqué la situation à maintes reprises, en préconisant un règlement négocié qui garantirait l’indépendance et la neutralité de l’Ukraine. Les bellicistes américains, notamment Victoria Nuland, épouse de l’archi-néoconservateur Robert Kaplan, ont préféré la guerre, pariant sur la supériorité des forces de l’OTAN pour vaincre Poutine.
Les choses ne se sont pas passées ainsi. Pas moins de 400 000 soldats ukrainiens sont morts en jouant au jeu de la guerre de Mme Nuland… et il semble maintenant que Poutine ait gagné.
Mais personne dans les cercles de pouvoir américains ne semble s’intéresser à l’histoire de l’Ukraine, à sa composition ethnique complexe ou aux intérêts nationaux légitimes des Russes. Aucun apprentissage, aucune compréhension, aucune perspective historique n’est nécessaire pour prendre leurs décisions ; ils ont simplement besoin de carburant pour faire fonctionner leur machine de guerre.
Et désormais, c’est la Chine qu’il faut surveiller. Selon Mary Kissel, spécialiste de la politique étrangère, la Chine a pour objectif de « bouleverser notre mode de vie, de le dominer et de le modifier ». Elle serait « déterminée à nous détruire ».
Vraiment ? Est-ce que ce sont les Chinois, les Russes ou les Iraniens qui vont nous détruire ? Ou allons-nous nous en charger nous-mêmes ?