La Chronique Agora

Une nouvelle idée pour une nouvelle décennie

▪ Nous entamons une nouvelle décennie. Il est temps d’avoir une nouvelle pensée. Une nouvelle idée. Un nouveau thème.

Quand avons-nous eu notre dernière nouvelle idée ? Etait-ce encore pendant ce siècle ? Nous ne nous en souvenons pas.

Heureusement, dans le monde de l’argent, moins on a d’idées, mieux on se porte. Les idées sont généralement fausses. Elles sont comme des mutations. La plupart sont stériles. Des impasses.

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La plupart des idées sont des impasses aussi. Parce qu’elles sont nécessairement stupides. A tout moment, dans le passé, le présent ou l’avenir, un nombre infini de choses sont en train de se produire. Une idée n’est qu’une manière de les comprendre un peu. On essaie de capturer une partie de ce qui se passe… une partie importante, de préférence, une métaphore unique. Et on espère que les autres diront : "oh, c’est donc ça qui se passe !"

Mais afin d’inscrire tout ça dans une pensée définie… il faut ignorer le reste. Toutes les choses qui ne rentrent pas tout à fait dans le tableau… toutes les choses qui n’ont pas de sens… tous les faits et circonstances externes. En fait, il faut ignorer quasiment tout ce qui se passe pour se concentrer sur l’unique idée qui a un sens pour vous.

Chaque idée est comme une maîtresse jalouse : elle insiste pour que vous ne regardiez qu’elle. Résultat, vous manquez plus de choses que vous n’en voyez…

Mais ça ne nous empêche pas de nous amuser avec une idée de temps à autre. Et nous en avons une aujourd’hui.

▪ Ces derniers temps, on ne parle que des maux de l’Europe et de ses dettes. Le Portugal est le dernier pays en date à souffrir. Les investisseurs exigent des intérêts de 7% pour financer les déficits budgétaires portugais. C’est moins que les 10% qu’ils demandent pour prêter à la Grèce, mais c’est tout de même 4% de plus que ce que paie l’Allemagne.

Et surtout, c’est trop. C’est bien là le problème de la dette nationale. Lorsqu’on en a trop, on est pris au piège. On peut essayer l’austérité. On peut tenter de refinancer. On peut essayer de s’en sortir "par la croissance". Mais à un certain niveau de dette, il est trop tard. On est déjà tombé de la falaise. Tout ce qu’on peut faire, c’est chuter.

C’est ce qui est arrivé aux Allemands après la Première guerre mondiale. Les réparations exigées par la France et la Grande-Bretagne étaient si élevées que les Allemands ne pouvaient pas payer. Lorsqu’ils ont essayé, la fuite de capitaux a affaibli leur économie à tel point qu’ils étaient encore moins capables de payer.

Et imaginez un renflouage. Les Chinois sont venus à la rescousse du Portugal… et derrière les Chinois, on trouve le fonds de renflouage européen. Mais ces prêteurs à la mine amicale sont en fait une menace. A la fin de l’opération, vous êtes en moins bonne santé qu’avant.

Alors peut-être peut-on considérer que les renflouages vous donnent le temps de "vous en sortir" ? C’est possible. Mais tout dépend des circonstances. La Grèce, par exemple, doit une somme équivalente à 130% de son PIB. Toute cette dette doit être renouvelée… souvent plusieurs fois… avant de pouvoir être payée. Les prêteurs veulent un intérêt de 10% pour se couvrir contre le risque de défaut de paiement. Si toute la dette était à 10%, il faudrait 13% du PIB rien que pour payer les intérêts. Et si la Grèce pouvait récolter des impôts au même rythme que les Etats-Unis, il lui faudrait près de 100% des recettes fiscales simplement pour verser les intérêts.
 
De toute évidence, ça ne peut pas fonctionner. La Grèce est en train d’accumuler PLUS de dettes, non moins. La seule issue, c’est le défaut de paiement — ou la "restructuration", pour adoucir une pilule bien amère.

Et voilà que les problèmes ont abordé la Péninsule ibérique. Ils font des ravages au Portugal. Combien de temps avant qu’ils traversent la frontière et arrivent en Espagne ? Puis en France ?

▪ En termes de dettes et de déficits, le pays le plus proche de la France est les Etats-Unis. Tous deux sont en train de faire faillite. Mais il en va de même pour nombreuses autres nations "européennes"… et elles finiront probablement toutes dans le même état.

Il y a les pays d’Europe. Et il y a les pays d’Européens — l’Argentine, le Chili, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada et les Etats-Unis. L’idée, c’est que la plupart d’entre eux sont en train de faire faillite. Leur modèle est épuisé. On parle là du modèle d’Etat-Providence dérivé de Bismarck — prenez aux travailleurs, donnez aux non-travailleurs. Ce qui ne posait pas de problèmes tant que le nombre de travailleurs se développait plus rapidement que les non-travailleurs. Mais ce n’est plus le cas.

Curieusement, le pays le plus avancé sur le chemin de la faillite est une nation non-européenne, qui a rapidement appliqué ce modèle : le Japon. On trouve déjà plus de personnes prenant leur retraite, au Japon, que de personnes intégrant la main d’oeuvre. Dans l’ensemble, la population chute, tandis que le nombre de personnes âgées de plus 65% augmente de 3% par an. En 1990, on comptait plus de quatre actifs pour un retraité. A présent, il n’y en a plus que deux à peine.

Quasiment tous les pays européens — et tous les pays où vivent en majorité des personnes originaires d’Europe… ainsi que le Japon… sont sur cette voie menant à l’impasse.

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