La Chronique Agora

Une crise qui ne veut pas dire son nom (1)

Par Raphaël Garaud (*)

Voilà que nombre d’experts en tous genres et autres prélats de la finance nous parlent aujourd’hui d’une "crise financière" qui serait en fait liée à une "crise de foi" en ces fameux crédits hypothécaires américains (subprime) — ladite "crise de foi(e)" ayant cependant provoqué bon nombre de jaunisses chez les banquiers qui auraient abusé à l’indigestion de ces paniers (gourmands) de dettes titrisées.

Une crise de croyance…
Trêve de plaisanterie, car il est grand temps de prendre du recul et d’être lucide. Remettons l’église au coeur du village pour réfléchir à cette crise de croyance — pardon, des créances.

Je vous rappelle que les prêts hypothécaires concernent surtout des personnes à faibles revenus qui ont souscrit — suite au discours lénifiant du prêcheur (pardon, du prêteur) — à des emprunts à taux variables, le risque (démesuré) de leur crédit étant porté par la valeur de leur habitation.  Mais… avec le repli des prix de l’immobilier et la hausse des taux qu’ils subissent, ces emprunteurs, déjà fragiles, sont en grande majorité dans l’impossibilité de rembourser leur prêt.

Ce qui devait arriver arriva, et voilà les USA dans l’embarras… tout comme de nombreuses banques asiatiques et européennes qui avaient acheté des parts de ces crédits (via le phénomène de titrisation) puis les avaient glissées dans des supports et autres fonds "monétaires dynamiques" (prétendus sans risques !).

La bonne parole des vendeurs (ces fameux "conseillers" bancaires) a ensuite incité grand nombre de petits porteurs à souscrire à ces fonds, sans vraiment en regarder la composition et sans avoir la moindre idée du risque encouru.

… à laquelle nous ne croyons pas
Mais je me pose la question suivante. Cette crise dite "financière" ne serait-elle pas en fait une crise économique qui ne veut pas dire son nom ? J’en suis persuadé. Remontons à l’origine de ces crédits : c’est le gouvernement américain qui, à peine sorti des tourments de la bulle internet, a voulu éviter une récession menaçant alors de mettre à mal les USA. Voilà le véritable point de départ.

Le système a vite été mis en place, des fonds injectés massivement et des facilités d’endettement proposées. Le succès a été tel qu’il s’en est suivi la création d’une bulle immobilière comme jamais on n’en avait vu. Bien entendu, si certains ont dénoncé les dangers de ce système, personne  n’est intervenu pour l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

Abus de confiance ou arnaque organisée ?
Je pense que vous conviendrez avec moi qu’il s’agit d’une manoeuvre délictueuse. Certes les vendeurs sans scrupules de ces prêts immobiliers ou de ces fonds mal évalués sont directement responsables de la mise sur la paille d’un très grand nombre de ménages américains. On peut appeler cela de l’abus de confiance. Mais d’un autre côté, ils n’ont fait que prêcher pour leur paroisse (leur banque ou autre société de crédit), et c’est ici que se posent d’autres questions.

Qui a participé à cette arnaque généralisée ? Les banques d’affaires américaines qui ont travesti la présentation du produit afin de pouvoir le placer facilement auprès d’investisseurs peu méfiants ? Comment ces banques, au-dessus de tout soupçon dans l’esprit de beaucoup de gens, peuvent-elles en arriver là ?

C’est ce que nous verrons dès demain…

Meilleures salutations,

Raphaël Garaud
Pour la Chronique Agora

(*) Raphaël Garaud est rédacteur en chef de Vos Finances — La Lettre du Patrimoine. Ce service d’information financière offre à ses membres des moyens exclusifs et fiables de protéger et d’accroître leur patrimoine. Actions, fiscalité, immobilier, investissements alternatifs… Vos Finances — La Lettre du Patrimoine ne laisse rien au hasard lorsqu’il s’agit de faire fructifier votre capital ! Pour en savoir plus

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