La gestion par les bulles continue de plus belle – avec, à la clé, des gains colossaux pour ceux qui auront su parier sur la continuation de cette politique.
Le flux des nouvelles reste négatif.
Les pouvoirs publics multiplient les discours pour pousser à une reprise prématurée du travail et de l’activité économique, à l’image de Donald Trump et Emmanuel Macron.
Ils sont persuadés que leur maintien au pouvoir dépend plus de la reprise économique que du nombre de morts. Ils ont certainement raison, hélas : la mort est un phénomène individuel, elle ne modifie pas l’opinion de ceux qui survivent, ils ont la mémoire courte. Et puis par définition la mort, c’est toujours les autres.
Pour l’instant, il n’y aucune voie de sortie du confinement qui soit crédible, on est dans le baratin creux, théorique. Aucun substrat concret. Dans ces conditions, une sortie de confinement n’est rien de plus qu’un pari.
Un jeu avec tiers payant : la vie des autres !
Marchés et prédation
Les marchés ont compris. Non seulement il y a des achats à bon compte, mais des achats nets de la part de gens qui sont persuadés que l’on va refranchir les plus hauts et inscrire de nouveaux records.
Sauf imprévu, ces gens n’ont pas tort de jouer la continuité et la compression. Mais, bien sûr, cela n’a rien à voir avec une démarche d’investissement, c’est de la prédation.
Je m’explique :
– Continuité car nous ne sommes pas sortis de « la gestion par les bulles » comme je l’ai expliqué et réexpliqué encore il y a eu peu. Le « tout en bulles » n’est pas crevé : il fonctionne, même – l’argent reste dans les marchés du papier, ce qui est la définition d‘un système bullaire.
– Compression car tout en pratiquant la même politique de continuité, on injecte beaucoup plus, le double de ce qui fut injecté en 2008/09, et beaucoup plus vite. Or l’injection, comme le problème à traiter, est globale, mondiale.
Il y a compression dans le temps, sur-réaction et universalisation.
Si tout fonctionne comme prévu, tout va sur-réagir… et les gains de ceux qui ont fait ce pari cynique mais logique vont être colossaux.
Mais face à la misère du peuple et surtout face au nouveau round de fragilisation en profondeur de notre système financier, économique, politique et social…
… Qui pourra servir d‘assureur de dernier ressort quand l’Assureur ultime, le couple maudit banque centrale-gouvernement, sautera ?
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]