Les politiques de taux d’intérêt ultra-bas profitent à l’élite détenant des actifs financiers, mais pénalisent tous les autres.
« Je n’étais pas favorable à l’hypothèse selon laquelle les criminels avaient des motivations radicalement différentes de celles des autres. » – Gary Becker, économiste
Le Washington Post a dressé un rapide bilan de l’année fiscale qui vient de s’achever :
« Le déficit du budget fédéral a atteint 1 800 milliards de dollars au cours de l’exercice fiscal qui s’est achevé en septembre, une somme énorme qui augmente considérablement la dette nationale, alors que Washington se dirige vers une nouvelle épreuve de force en 2025 au sujet des dépenses et des impôts.
Dans un rapport publié mardi, le Congressional Budget Office (bureau du budget du Congrès) a indiqué que les paiements d’intérêts sur la dette avaient atteint les 950 milliards de dollars, soit plus que le budget du Pentagone.
Les Etats-Unis ont accumulé une dette publique de 35 700 milliards de dollars. Le CBO a annoncé en juin que la dette dépasserait les 50 000 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie. La dette du pays comparée à la taille de l’économie globale, un indicateur clé de la stabilité fiscale, devrait dépasser son plus haut niveau historique de 106% d’ici 2027.
‘Un déficit de [près de] 2 000 milliards de dollars est une mauvaise nouvelle en période de récession et de guerre, mais il est sans précédent en période de paix et de prospérité’, a déclaré Brian Riedl, chercheur principal au Manhattan Institute, un organisme à tendance conservatrice. ‘Le danger est que le déficit ne fera que se creuser au cours de la prochaine décennie en raison du départ à la retraite des baby-boomers et des intérêts de la dette.’ »
Il est facile de remédier à l’emballement des dépenses. Il suffit de dire « non ». De même, la bande à Biden pourrait mettre fin aux massacres en Ukraine et au Moyen-Orient d’un simple coup de fil. Et pourtant, les deux choses les plus susceptibles de mettre l’empire américain à genoux – la guerre et l’inflation – semblent inarrêtables.
Et aucun des candidats à la plus haute fonction de la nation n’a donné l’impression de comprendre le problème, et encore moins d’avoir envie de faire quoi que ce soit pour y remédier. Au contraire, chacun vise à l’aggraver par une combinaison de réductions d’impôts et d’augmentations des dépenses.
Que faut-il retenir ?
Le cynisme est sous-estimé. Personne ne peut comprendre correctement le fonctionnement de notre système financier, ou investir judicieusement, s’il n’a pas une bonne dose de cynisme pour tenir le coup.
Une nation doit rechercher la paix et la prospérité. Les citoyens sont alors en mesure de poursuivre le bonheur comme ils l’entendent. Mais pour parvenir à la paix et à la prospérité, les autorités fédérales doivent renoncer à la guerre et à l’inflation. Au lieu de cela, les élites américaines – les personnes qui contrôlent le gouvernement – choisissent les bombes et les gâchis à une échelle jamais vue dans l’histoire de l’humanité.
Le citoyen non cynique affirme que « dans les moments difficiles, nos dirigeants feront ce qu’il faut ». Il suppose que les élites sont comme le reste d’entre nous… mais peut-être avec plus d’esprit public ; et elles sont supposées être plus prêtes à servir le bien commun.
C’est là que le cynisme prend tout son sens. Les autorités fédérales (et les élites qui les contrôlent) sont censées travailler au nom du peuple américain. Même s’ils ont leurs propres chats à fouetter, ils sont censés partager le même intérêt pour la paix et la prospérité.
Hélas, ce n’est pas le cas. A mesure qu’une société vieillit, s’agrandit et se complexifie, le fossé entre les élites et le peuple se creuse. Les riches vivent dans des régions différentes du pays… ils boivent des espressos et des cappuccinos plutôt que des cafés Maxwell House… ils font leurs courses à Walmart plutôt qu’au Dollar Store et achètent leur nourriture à Erewhon ou Whole Foods, plutôt qu’à Aldi ou Food Lion.
Nous avons vu comment les politiques de taux d’intérêt ultra-bas, favorisées à la fois par Trump et Harris, profitent à l’élite des propriétaires d’actifs, mais pénalisent tous les autres. Wall Street s’enrichit. Mainstreet s’appauvrit. Au cours des trente dernières années, les riches ont vu leurs actions augmenter de 1 000%. Rien qu’hier, elles ont augmenté de 10% par rapport à leur niveau de 1994.
Pendant ce temps, les prix à la consommation augmentent également. La hausse des prix à la consommation réduit la richesse du citoyen moyen ; elle ne l’augmente pas. L’inflation des prix à la consommation n’est pas un simple artefact de la période COVID… elle n’a pas non plus été provoquée par la « loi sur la réduction de l’inflation » de l’administration Biden.
Il s’agit plutôt d’un résultat de longue date des politiques fédérales qui ont réduit de moitié le pouvoir d’achat du dollar au cours des 30 dernières années.
David Stockman explique :
« Les 1% de ménages les plus aisés ont gagné en moyenne près de 33 millions de dollars chacun en valeur nette au cours des 35 dernières années, tandis que les 66 millions de ménages les plus modestes n’ont gagné en moyenne que 47 000 dollars… »
Comment des hommes politiques, des économistes, des leaders d’opinion – l’élite de l’élite, qui prétend s’occuper de l’homme de la rue – ont-ils pu commettre une fraude aussi gigantesque ? Comment peuvent-ils aujourd’hui laisser les Etats-Unis dériver vers des guerres impossibles à gagner et le chaos financier ? Quelles sont leurs motivations ?
Un peu plus de cynisme s’impose…