Et si les tensions sociales qui ont lieu actuellement aux Etats-Unis n’étaient que les prémisses d’un mouvement bien plus large… et bien plus profond ?
Manifestations, émeutes, pillages – 4 400 personnes arrêtées, tandis que le président incite les gouvernements locaux à « être fermes ».
Que se passe-t-il ? Une autre affaire Freddie Gray ? Comme en 1968, après l’assassinat de Martin Luther King ? Ou le début de quelque chose de plus sinistre ?
Aujourd’hui, nous essayons d’envisager la suite.
Quand l’argent disparaît…
Nous le disons souvent : quand l’argent disparaît, tout fout le camp.
Hein ? Qu’est-ce que tout ça a à voir avec l’argent ? Est-ce que ce n’est pas une question de racisme et de brutalités policières ?
Si seulement.
Les fondations monétaires des Etats-Unis (le bilan de la Réserve fédérale) ont commencé ce siècle à 674 Mds$ seulement. C’est là qu’elles étaient arrivées depuis la mise en place de la Fed en 1913. Aujourd’hui, elles sont à 7 100 Mds$ – en route pour les 10 000 Mds$ d’ici la fin de l’année.
A présent, toutes les crises, toutes les calamités et tous les désastres, causés par les autorités elles-mêmes, seront accueillis par plus d’impression monétaire… et plus de guerre. La guerre contre la terreur… la crise financière de 2008-2009… la guerre contre le Covid-19…
A chaque fois, les autorités reviennent à la seule chose qu’elles sachent faire… la seule chose qui augmente leur pouvoir et enrichit leurs amis – faire tourner la planche à billets.
Et à chaque fois, elles aggravent la situation.
La période de troubles sociaux actuelle, par exemple, n’est probablement pas uniquement une réaction à une mort de plus due à la police… pas juste l’œuvre de quelques groupes subversifs… et elle n’est pas causée par les Russes, comme l’affirment certains, ni par les « adversaires étrangers » (quels qu’ils soient) de l’Amérique, comme l’a suggéré Donald Trump.
Il s’agit d’une réaction encore brouillonne, de la part de millions d’Américains, envers un système intrinsèquement corrompu et injuste.
Le « racisme », c’est une chose qu’ils comprennent : on leur en parle depuis qu’ils sont petits.
Mais ce n’est peut-être qu’un cri de ralliement… un déclencheur… un point focal… pour une amertume et une rancune plus profondes.
L’avenir des Etats-Unis
L’argent représente le temps… et la vie. Lorsque les gens ne peuvent pas lui faire confiance, ils commencent à se méfier des institutions, des systèmes… et des autres gens.
Le centre ne tient pas. Les masses deviennent plus extrêmes dans leurs opinions… certains voulant mettre à bas le système « capitaliste »… d’autre voulant le protéger à tout prix.
A nouveau, nous nous tournons vers la pampa, où – selon nous – se prédit l’avenir des Etats-Unis.
Nous avons déjà parlé de l’attrait politique du péronisme.
On promet, on promet, on promet… on dépense, on dépense, on dépense… on imprime, on imprime, on imprime. On achète des votes… puis on imprime l’argent pour les payer. Ensuite, on fait faillite.
En 1976, après 30 ans de péronisme, le taux d’inflation frôlait les 500% en Argentine. Il y avait des émeutes, des enlèvements, des kidnappings, des fusillades… les « terroristes » internes étaient déchaînés.
L’armée intervint et commença un « Processus de réorganisation nationale » – qui ne tarda pas à se muer en « sale guerre », soutenue par le gouvernement américain.
Les gens commencèrent à disparaître – les gauchistes, les activistes, les râleurs. Leurs corps terminaient dans le Rio de la Plata ou enterrés dans de gigantesques fosses. Lorsque tout fut terminé, sept ans plus tard, 30 000 personnes avaient « disparu ».
Mais tuer des civils désarmés ne prépare pas une armée à une vraie guerre. Lorsque les généraux argentins se mesurèrent à la Royal Navy britannique durant la guerre des Malouines, ils subirent une défaite sévère.
Quelques mois plus tard, en 1983, la dictature militaire prit fin. L’inflation, elle, se poursuivit pendant encore six ans.
Revenons-en aux Etats-Unis…
De la calamité financière au désastre social
La « prime » de 600 $ par semaine accordée aux chômeurs en mars par un Congrès soucieux de s’assurer des votes devrait prendre fin en juillet. Que se passera-t-il ensuite ?
La plupart des sans-emplois faisaient partie des secteurs des loisirs, de la restauration/hôtellerie ou de la santé. En d’autres termes, des secteurs des services – là où quasiment tous les nouveaux emplois ont été créés de 2009 à 2019.
Combien d’entre eux retourneront au travail avant l’été ? Dans Business Insider :
« Même si des restaurants rouvrent dans certaines parties du pays, il est encore presque impossible, pour les restaurants familiaux, de générer des profits – à cause de la réduction des capacités d’accueil.
Résultat, de nombreuses chaînes ont fermé plusieurs établissements de manière permanente, et certaines marques ont décidé de jeter tout simplement l’éponge.
IHOP, Denny’s et TGI Friday font partie des neuf chaînes qui ont définitivement fermé, en cumulé, plus de 600 restaurants. »
Hmmm… l’argent se fait rare. Pas de travail disponible… moins d’heures pour les travailleurs à temps partiel. La température grimpe.
Qu’en pensez-vous, cher lecteur ? Combien d’incidents filmés sur smartphone faudra-t-il pour allumer la mèche ?
Ce n’est qu’un début.
Alors que l’impression monétaire se poursuit et que la calamité financière empire, cela causera de plus en plus de dissensions, de ronchonnements et d’insurrections… le centre s’amollira plus encore, tandis qu’on se radicalise à la marge.
Les émeutes sont inévitables – cela fait partie du processus. Elles donnent aux autorités une autre « guerre » à mener… une autre raison d’affirmer leur domination… et de dépenser plus d’argent.
Faites intervenir la Garde nationale. Jouez au dur. Annoncez l’« état d’urgence ». Couvre-feu. Loi martiale.
Décrétez que des groupes basés aux USA sont des organisations « terroristes »… arrêtez leurs meneurs… mettez-les sous les barreaux (aux côtés d’environ un million de prisonniers provenant des guerres contre « la drogue » et « la pauvreté »).
Assignez le pays en résidence (les restrictions actuelles ne sont qu’une répétition générale). Et ensuite… faites-les tous « disparaître », ces affreux !