La Chronique Agora

Succession Trump/Biden, danger en vue

De tous temps, les successions ont été des périodes difficiles et incertaines : c’est maintenant qu’il faut mettre en place une stratégie de protection pour votre épargne.

Quelle semaine !

Le monde entier retenait son souffle. Ici, à la frontière de la civilisation, dans le nord-ouest de l’Argentine, notre voisin nous a dit :

« Je suis resté debout jusqu’à 1h30 du matin pour voir qui serait votre prochain président. »

Nous sommes désormais fixés : sauf accident improbable, c’est Joe Biden qui nous donnera des ordres lors des quatre prochaines années. Le spectacle de ces derniers jours a été distrayant…

Chaque pays… chaque époque… a besoin de ses mythes et rituels unificateurs. Pharaon était un dieu. Louis XIV était de « droit divin », accordé par Dieu Lui-même.

En tout cas, tous les bulletins ont été comptés, mal comptés, recomptés… et c’est Joe Biden qui l’a emporté.

Dangereuses successions

Les successions ont toujours été dangereuses. Même au temps des pharaons et des souverains de droit divin, on n’était jamais certain qu’une passation de pouvoir se passerait bien.

Souvent, l’héritier apparent était jugé incapable ou peu fiable par les initiés. Ils lui cherchaient donc un remplaçant.

Parfois aussi, un cousin ou un oncle pouvait arriver – accompagné de sa propre armée – affirmant qu’on lui avait promis la couronne.

Souvent, la lutte pour le pouvoir était sanglante.

Edouard le Confesseur, roi d’Angleterre – mais qui a vécu la majeure partie de sa vie en France, en Normandie – est mort en 1066 sans héritier. Trois prétendants à la couronne d’Angleterre se sont présentés.

Harold, roi de Norvège, déclara qu’il était souverain de droit à cause d’un accord passé entre son père et le roi Hardeknut d’Angleterre.

Guillaume, duc de Normandie, déclara parallèlement qu’Edouard lui avait promis la couronne.

C’est Harold Godwinson, comte d’Essex et probablement le prétendant le plus logique, qui fut rapidement proclamé roi et couronné par l’archevêque d’York.

Les Norvégiens ont envahi le pays et ont été battu par le roi d’Angleterre nouvellement nommé. Quelques jours plus tard, Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, débarqua avec une armée de chevaliers recrutés en Normandie, Flandres et Bretagne.

On connaît le reste – notamment le massacre d’une partie substantielle de la population anglaise, ainsi que l’expropriation de vastes domaines par les guerriers normands, dont certains appartiennent encore à leurs descendants aujourd’hui.

Grosse déception

Cependant, les investisseurs ne semblent pas franchement se soucier d’une bataille successorale. Une élection contestée ? Une guerre civile ? La banqueroute et l’hyperinflation ? Une épidémie galopante de Covid-19 ? Peur, moi ? Jamais.

Peu importe ce qu’il se passe, les investisseurs semblent penser que « le système » perdurera. La semaine dernière, le Dow Jones a grimpé.

Bien entendu, c’est là notre plus grosse déception personnelle. Il n’y a désormais que peu de chances d’assister à un renouveau conservateur. Et aucune chance de voir réellement freiner les tendances – des deux partis – à dépenser, dépenser, dépenser… emprunter, emprunter, emprunter… imprimer, imprimer, imprimer.

Même s’il a perdu, Donald Trump a prouvé qu’il a le soutien d’un tiers des électeurs environ. Et même si de nombreux politiciens républicains prennent leurs distances par rapport à ses accusations de fraude électorale, le parti républicain reste très probablement le parti de Donald…

Cela signifie qu’il n’y aura pas la moindre remise en question de l’idiotie ambiante – que ce soit de la part de la droite ou de la gauche, de celle des républicains ou des démocrates.

Il n’y aura pas non plus de remise en question des guerres à l’étranger… du marathon de dépenses au niveau national… et encore moins du marathon d’impression monétaire auquel se livre la Fed pour financer tout cela.

La Réserve fédérale « imprime » quelque 11 Mds$ par jour… Quoi qu’il arrive, cela va continuer.

Evidemment, les deux partis se disputeront sur les termes de leur système médical socialisé. Oui, ils se chamailleront sur les nominations à la Cour suprême, le deuxième amendement, la diversité, l’égalité, l’accessibilité et les réparations…

Mais ce ne seront pas des armes… des pronoms… des dessous-de-table… ou des allocations qui briseront le pays.

Non, ce sera la bonne vieille arme de destruction sociétale, qui a fait maintes fois ses preuves : dépenser plus qu’on ne peut se le permettre, et compenser en imprimant de la fausse monnaie.

Tendances de long terme

Tout ce qu’il reste à faire, c’est tenter de se protéger.

L’idée de la transaction de la décennie, c’est que les tendances prennent du temps, et on ne peut vraiment gagner de l’argent (ou protéger sa richesse) qu’en étant du bon côté des tendances en questions.

Nombre de nos collègues aiment le trading en options, par exemple. Les options ont un avantage : on peut miser relativement petit, avec un risque limité. A l’occasion, on peut toucher le jackpot. Cela peut être intéressant et passionnant… comme toutes les formes de jeu.

Cependant, selon nous, ce n’est pas le moyen de gagner une fortune, de construire votre épargne retraite ou de protéger votre richesse. Ce n’est qu’en faisant de gros investissements de long terme, réellement hardis, et en s’y tenant, qu’on peut s’en sortir avec une vraie longueur d’avance.

Il y a trois raisons à cela, comme nous le verrons demain…

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