La Chronique Agora

"Sauvetage à la grecque"… ou "croisière à la Titanic" ?

▪ Voilà toute l’histoire.

Les Irlandais ont cédé. Apparemment, ils ont négocié un accord. Ils vont accepter un renflouage.

Il n’en a pas fallu plus pour guérir les investisseurs boursiers de leur accès de lucidité temporaire.

Le New York Times nous dit tout :

"Les actions américaines ont grimpé jeudi à mesure que se précisaient les attentes de voir l’Irlande recevoir des milliards d’euros de la part des prêteurs internationaux pour secourir ses banques, apaisant les inquiétudes concernant la santé du système financier européen".

"[…] L’Irlande a agi de manière plus agressive que de nombreux pays pour régler les problèmes engendrés par la crise financière, mais les investisseurs avaient perdu confiance dans les banques ces derniers mois, et un sauvetage à la grecque semble désormais imminent. Mercredi, le gouvernement britannique signalait qu’il pouvait offrir de l’aide financière directe à l’Irlande également".

A quoi pensent les investisseurs ? Un "sauvetage à la grecque" ? Que pensent-ils d’une croisière à la Titanic ?

La Grèce est encore en train de faire faillite. Ce n’est qu’une question de temps. Et maintenant, ce renflouage irlandais fait la même chose. Il retarde le vrai problème — et l’aggrave.

Les investisseurs pensent probablement : "tout est sous contrôle"… "pas besoin de s’inquiéter"… "les autorités savent ce qu’elles font".

Eh bien, nous avons quelques nouvelles à leur apprendre. Les autorités n’ont pas la moindre idée de ce qu’elles font. Si les autorités irlandaises avaient vu le problème arriver, elles auraient forcé les banques à se racheter une conduite bien avant 2007. Et ensuite, si elles avaient eu la moindre idée de ce qu’elles faisaient, elles n’auraient jamais écrit un chèque en blanc aux banques lorsque ces dernières se sont mises dans le pétrin.

Les autorités ne font que patauger d’une crise à une autre. Si les Irlandais avaient simplement laissé leurs banques faire faillite dès le départ, elles n’auraient pas de tels ennuis, en d’autres termes. Et si les Européens laissaient simplement l’Irlande faire faillite, eh bien… nous ne savons pas ce qui se passerait… mais nous aimerions bien y assister !

▪ Pendant ce temps, aux Etats-Unis, le marché des obligations municipales ("muni-bonds") semble au bord du chaos, ces derniers jours. Ce n’est probablement qu’une question de temps avant que la Fed ne commence à acheter des muni-bonds en plus des bons du Trésor US. Pourquoi pas ? Ni les uns ni les autres ne valent un centime.

Les gouvernements locaux des Etats-Unis ont fait des promesses durant les années de vaches grasses. Maintenant que les années de vaches maigres sont là, ils ont du mal à les tenir. Tout comme les autorités nationales. Tout comme les Irlandais. Tout comme les Grecs.

Il faut reconnaître que les Irlandais, les Grecs, les Britanniques — et d’autres — ont commencé à réduire leurs dépenses. Même les employés gouvernementaux voient leurs salaires ou leurs horaires réduits.

Ce n’est pas le cas aux Etats-Unis. Le processus de réduction des dépenses a tout juste commencé. Mais nous y reviendrons…

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile