Les dettes explosent aux Etats-Unis : gouvernements, ménages, entreprises… Il s’agit du reflet d’un système faussé, malade et au bord de l’explosion.
A l’élection de Ronald Reagan, en 1980, la dette gouvernementale US représentait 31% du PIB. Actuellement, elle dépasse les 100%.
La dette totale aux Etats-Unis – publique et privée – était d’environ 52 000 Mds$ en 2007. Elle est désormais à 73 000 Mds$. L’économie, dans le même temps, a grimpé de 14 000 Mds$ à quelque 22 000 Mds$.
En d’autres termes, la dette totale se développe désormais trois fois plus rapidement que le PIB. La dette gouvernementale augmente près de deux fois plus vite que le PIB – de 9 000 Mds$ à 22 000 Mds$ depuis 2007.
A mesure que les niveaux de dette augmentent, la croissance ralentit. Pourquoi ? Parce que la dette est une obligation que l’avenir doit au passé. A mesure qu’elle augmente, il y a moins pour nourrir une expansion. Regardons cela plus en détails.
Tout ce qu’on n’a pas fait
Lorsque la Fed prête de l’argent factice à des taux factices, une bonne quantité de ces sommes passe directement dans la spéculation financière. Les prix des actifs grimpent. L’information honnête dont le capitalisme a besoin pour prospérer est faussée. La productivité, la croissance et l’investissement réels déclinent.
Par ailleurs, à des taux ultra-bas, les entreprises trouvent ensuite plus facile de transférer la fausse monnaie aux actionnaires que de faire trimer à développer leurs marchés et améliorer leurs produits.
Sur les 10 dernières années, par exemple, approximativement 100% de la dette corporate additionnelle a été utilisée pour racheter des actions.
On n’a pas construit de nouvelles usines. On n’a pas lancé de nouvelles entreprises. On n’a pas créé de bons emplois. On n’a pas produit de richesse réelle. C’est pour cette raison que les profits réels des entreprises avant impôts stagnent depuis sept ans. Mais sur cette même période, les actionnaires ont doublé leur argent.
La dette de consommation est différente. Les ménages ne peuvent pas emprunter à taux ultra-bas. Ils fonctionnent au fur et à mesure ; ils paient leurs frais d’emprunt en temps passé à travailler. Il n’y a qu’une quantité limitée de temps disponible ; en fin de compte, ils n’en ont plus.
C’est ce qui s’est passé en 2007 : les ménages avaient atteint leur limite. C’est pour cette raison que les ventes finales sont aussi faibles en ce moment. C’est également pour cela que le chômage est bas : cherchant désespérément des revenus, les consommateurs prennent plusieurs emplois mal payés simplement pour joindre les deux bouts. Une fois encore, l’économie ralentit à mesure que les ménages ont du mal à continuer de dépenser.
La plus grosse pile de dettes de toutes
Ce qui nous laisse avec la plus grosse pile de dettes de toutes – celle du gouvernement. En théorie, les autorités peuvent emprunter jusqu’à la fin des temps. Mais elles ne produisent pas de richesse. Et plus elles empruntent, plus elles ponctionnent de temps et de ressources à l’économie, qu’elles gaspillent ensuite en usines à gaz, gabegies et escroqueries. Cela vient à son tour ralentir la croissance de l’économie et appauvrir les gens.
Rappelez-vous que la fausse monnaie des autorités vient s’approprier du temps et des ressources réelles.
Pour commencer, le plan d’argent factice n’est qu’un moyen de redistribuer la richesse – des classes moyennes vers les riches. Les détenteurs d’actifs riches le deviennent plus encore à mesure que la Fed stimule les prix des actifs… et que les riches les utilisent pour acquérir des maisons, du jardinage, des automobiles et autres biens et services du monde réel.
Cependant, progressivement, l’économie ralentit et la production réelle décline… suite à quoi les autorités « impriment » de plus en plus d’argent pour tenter de rester au niveau des prix qui grimpent en flèche.
Mais ne vous inquiétez pas… tout ce processus prend du temps. Le Venezuela, avec son inflation à trois millions de pourcents, ne s’est pas fait en un jour. Si vous avez 89 ans, comme notre lecteur d’hier, vous ne vous apercevrez sans doute jamais de rien.