La Chronique Agora

Reprise molle et population appauvrie

La croissance américaine n’est plus ce qu’elle était – et toute la fausse monnaie injectée dans le système n’y changera rien. La victime de cette gigantesque escroquerie, c’est la classe moyenne.

Regardons d’un peu plus près l’économie factice… et la direction qu’elle prend.

Le système de fausse monnaie mis en place entre 1968 et 1971, lorsque le dollar US a été désolidarisé de l’or, a causé une pandémie d’amnésie. Les gens ont oublié comment la fausse monnaie fonctionnait.

C’est pourtant elle qui a aidé les élites à faire passer la richesse des 90% de la population réelle vers les 10% de l’industrie financière.

M. et Mme Tout-le-Monde n’avaient pas la moindre idée de ce qu’il se passait. Ils pensaient que les riches avaient simplement de la chance… ou que leur fortune « ruissellerait » vers le reste de la population.

Tous les présidents américains, depuis Richard Nixon, ont encouragé et participé à cette escroquerie. La plupart des gens y ont perdu des plumes.

La perte de richesse relative est évidente : la Réserve fédérale donne de l’argent aux riches et non à la classe moyenne.

Il y a moins évident : la perte de richesse dans toute l’économie factice.

Pas de croissance de la production

Lorsqu’on peut « imprimer » de la monnaie et manipuler les taux d’intérêts… on souille tout le système. Les épargnants n’épargnent pas. Les entreprises n’investissent pas dans de nouvelles usines et de la main d’œuvre plus qualifiée. Les investisseurs ont recours à la spéculation.

Toute l’économie se « financiarise », ce qui la pousse vers une frénésie d’avidité plutôt que vers la production de richesse réelle.

Cela fait baisser la production réelle – l’offre de biens et de services qui constitue la richesse réelle. La croissance du PIB US – c’est-à-dire la croissance de la valeur de tous les biens produits et services fournis – était aux environs de 4-5% avant que la fausse monnaie ne fasse des dégâts ; désormais, ce taux est inférieur de moitié, tout juste.

Et si l’inflation des prix à la consommation était mesurée de la même manière qu’au bon vieux temps (avant les révisions des années 1990), le taux réel d’augmentation de la richesse (tel que mesuré par le PIB) serait proche du zéro.

Ensuite, les autorités ont affirmé que plus d’argent de la planche à billets (c’est-à-dire de la fausse monnaie) stimulerait l’économie pour relancer la croissance du PIB. Une fois arrivés au XXIème siècle, la machine était chauffée à blanc.

A fin 2020, la Fed a ajouté près de 7 000 Mds$ de nouvel argent au système – multipliant son bilan par 10.

Appauvrissement général

Hélas, la production réelle n’a pas augmenté.

Au lieu de cela, toutes ces dépenses de relance (Guerre contre la Terreur… renflouages à Wall Street… Obamacare… quantitative easings… aide au Covid-19… PPP… allocations chômage…) ont eu pour effet d’appauvrir les Américains.

Selon le PDG de JPMorganChase, Jamie Dimon, si les taux de croissance précédents avaient été maintenus, le PIB US aurait augmenté de 20 000 Mds$ lors de la décennie passée, non pas seulement 10 000 Mds$.

Si son estimation est exacte, les foyers américains ont chacun perdu en moyenne 100 000 $ rien que sur les 10 dernières années.

Les divers présidents – Bush, Obama et Trump – ont tous échoué à mettre fin aux pertes. Tous ont échoué à accomplir la tâche pour laquelle ils avaient été élus.

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