La Chronique Agora

Les renards de Pareto

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De millions de triomphes privés aux milliers de milliards de folie publique…

« Il n’a pour l’instant jamais existé de démocratie qui ne s’est pas ôté la vie. Il est vain de dire que la démocratie est moins vaine, moins fière, moins égoïste, moins ambitieuse ou moins avare qu’un régime aristocratique ou une monarchie. Cela n’est pas vrai, en réalité, et n’apparaît nulle part dans l’Histoire. Ces passions sont les mêmes pour tous les hommes, sous toutes les formes de simple gouvernement et, lorsqu’incontrôlées, produisent les mêmes effets de fraude, violence et cruauté.

Quand des perspectives claires se font jour pour la vanité, la fierté, l’avarice ou l’ambition, de par leur gratification aisée, il est difficile pour les philosophes les plus bienveillants et les moralistes les plus consciencieux de résister à la tentation. Les individus se sont conquis eux-mêmes. Les nations et larges groupes d’hommes, jamais. »
~ John Adams

L’heure du jugement approche pour l’économie américaine. Charlie Bilello rapporte :

« L’indice économique avancé du Conference Board est désormais en baisse pour 16 mois consécutifs, la plus longue série depuis 2007-2008. Le Conference Board anticipe maintenant une récession qui débuterait aux Etats-Unis au quatrième trimestre, repoussée par rapport à la prévision antérieure du troisième trimestre.

Quels sont quelques-uns des signes indiquant une faiblesse économique ?

    1. La production industrielle, qui a décliné sur un an pour le deuxième mois d’affilée.
    2. Les ventes au détail, qui, après prise en compte de l’inflation, ont chuté durant neuf mois de suite.

Les groupes Target et Home Depot ont tous deux publié des chiffres d’affaires inférieurs à ceux de l’an dernier, un signe que le consommateur américain pourrait être en train de se retirer. »

Renards et poulets

Les investisseurs attendent le sell-off sur les marchés boursiers. Les économistes attendent la récession de l’économie réelle.

Ici, à La Chronique Agora, nous surveillons les taux de suicide.

Derrière les dernières actualités sombres se trouve l’histoire de l’émergence de l’élite américaine – les riches hommes au nord de Richmond. C’est la vraie histoire des Etats-Unis… une histoire de pouvoir, et de comment en ont abusé ceux que le fameux économiste italien Vilfredo Pareto appelait « les renards ». Les plus malins. Ceux au sommet du tas de fumier. Ou tout autre nom que vous pouvez donner à votre gouvernement – ce sont ceux qui gouvernent.

Pourquoi s’en préoccuper ? Parce qu’il y a encore des chapitres à écrire… et que, très probablement, cela finira mal. Ce qui est bon pour les renards n’est pas forcément bon pour les habitants du poulailler.

De ce que nous en savons, l’histoire des Etats-Unis est le récit d’un million de triomphes vécus par des individus. Mais ils ont vécu des échecs également – et un genre particulier de fiasco (décrit par Adams en tête de cette chronique) : les renards sont corrompus par le pouvoir… et leur désir de dominer aspire de plus en plus de la richesse de la nation. Des guerres futiles… des « investissements » improductifs… la bureaucratie… des taxes… l’inflation… et des « programmes » vains dont la seule conséquence réelle est de rendre les riches plus riches et les puissants encore plus désagréables – la démocratie s’ouvre les veines, et saigne son capital vital.

Les principaux partis politiques se chamaillent autour de qui devrait avoir accès aux toilettes… et ne se soucient pas d’équilibrer les budgets. Les génies à la Fed créent désastre après désastre en prétendant améliorer une économie de 25 000 Mds$. Le complexe militaro-industriel est devenu un colosse coûtant 1 500 Mds$ par an qui est incapable de remporter une guerre.

La vanité des élites

Pour un temps, les démocrates étaient à la télévision, hurlant furieusement sur les républicains… et les conservateurs adressaient des gestes obscènes aux sociaux-libéraux dans les travées du Congrès…

… tandis que les droits des enfants à naître étaient débattus… les droits des transgenres garantis … les « crimes de haines » condamnés… les femmes entraînées pour se battre sur le front… des présentateurs d’émissions de télévision accusés publiquement d’avoir dit la mauvaise chose…

… tandis que la pasteurisation, la vaccination et la standardisation étaient mises en œuvres par des armées de régulateurs… que les habitudes des harengs étaient étudiées… que les obèses, handicapés, fumeurs et drogués étaient traités… les oisifs subventionnés… les banquiers irresponsables excusés de leur faillite… les investisseurs imprudents sauvés… les généraux incompétents promus… les troupes américaines déployées dans chaque trou à rat du monde… les lobbyistes récompensés… des pots-de-vin offerts et acceptés… des réputations construites… les Bourses gonflées… les sinécures sécurisées… les biens mal-acquis obtenus… et des milliers de milliards de dollars en impôts, prêts et monnaie nouvellement créée distribués à des causes indignes et personnages louches…

… tandis que tout cela se déroulait…

… les riches hommes au nord de Richmond sont devenus encore plus riches et plus puissants que jamais auparavant.

Petit à petit… puis par de grands bonds… l’énergie a été absorbée de tout ce qui comptait vraiment – le travail, l’épargne, l’investissement, l’innovation, la générosité, la politesse, l’humilité – pour être reversée dans les domaines des riches, dans le but d’approfondir la vanité des élites.

Oui, les Etats-Unis pourraient dominer le monde. Mais ils n’ont jamais été leur propre maître ; jamais ils n’ont pu contrôler le désir de leurs élites pour la domination.

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