L’accusation appelle Mme Elizabeth Warren à la barre…
« J’espère qu’il va bientôt pleuvoir. »
Matt, notre jardinier, parlait de la météo. Une vague de chaleur s’est abattue sur l’Irlande. Le soleil brille le jour, la lune la nuit.
Hier, en ville, de jeunes garçons se jetaient du pont à l’eau… s’éclaboussaient entre eux… riaient… et s’amusaient.
Dans tout le pays, les gens profitent du temps estival. Les jambes blanches sont de sortie… et les bras pâles prennent le soleil. Ce n’est peut-être pas encore l’été pour ceux qui comme nous sont habitués aux journées brumeuses, chaudes et humides du Maryland, mais c’est l’été pour eux… et ils sont bien décidés à ne pas en perdre une miette.
Plus tard dans la journée, nous sommes allés dîner à Ardmore, une petite ville en bord de mer située non loin de notre domicile. Il faisait encore jour lorsque nous sommes sortis du restaurant, le soleil étant encore bien au-dessus de l’horizon à 21h30. Un vent froid soufflait de l’Atlantique. Nous avons boutonné notre manteau, enroulé notre écharpe et mis notre chapeau avant de nous diriger vers la plage.
« Regardez… » A notre grand étonnement, il y avait là un groupe d’enfants qui batifolaient dans les vagues. Au large, on apercevait des bonnets blancs sur les vagues. Plus près du rivage, les vagues s’écrasaient sur les joyeux baigneurs, dont les petits corps devenaient violets sous l’effet de l’eau froide.
« Comment peuvent-ils supporter cela ? », nous sommes-nous demandé. La température était de 15 degrés.
Meurtre budgétaire
Mais si les gens peuvent se convaincre en hiver que c’est l’été, ils n’ont pas de mal à accepter les fantaisies de la vie publique. Un accord budgétaire, par exemple, est quelque chose qui était prévisible. Mais celui qui a été adopté par le Congrès ressemble plus à une capitulation inconditionnelle qu’à une trêve négociée. Même selon les critères de Washington, il s’agit d’une incroyable imposture. La dette publique américaine se dirigeait vers les 55 000 Mds$ en 2033. C’était avant l’accord sur la dette. Où se dirige-t-elle maintenant ? 55 000 Mds$ !
Nous laisserons à d’autres le soin d’enquêter sur le meurtre budgétaire bipartisan de cette semaine. Aujourd’hui, c’est Mme Elizabeth Warren qui est appelée à la barre des témoins.
La fortune de Mme Warren – estimée par Forbes à 12 M$ en 2019 – la place dans le top 1% des plus riches du pays. (Le seuil de son projet d’impôt sur la fortune a été fixé à 50 millions de dollars ; elle se laisse ainsi une marge de progression.) Elle vit et travaille parmi les riches, les puissants et les plus célèbres individus du pays. Sa résidence principale se trouve le quartier universitaire super-chic de Cambridge, MA. Lorsqu’elle ne fréquente pas la haute société intellectuelle, elle possède également un appartement à Washington, DC, parmi les voyous de la politique.
Vous vous demandez peut-être comment un parangon de vertu publique comme la sénatrice du Massachusetts a pu amasser une petite fortune, alors qu’elle était salariée au sein d’universités et/ou du Congrès. La réponse est qu’elle tire parti de la notoriété que lui ont conférée les électeurs. Livres, honoraires de conférences, conseils, tout s’accumule.
Vous pouvez également vous demander comment il est possible que des personnes comme Mme Warren soient présumées exemptes de péchés humains lambdas – dont on dit en revanche qu’ils sont répandus parmi les capitalistes – tels que l’orgueil démesuré, la cupidité, l’envie et la paresse. Est-elle une sorte d’imitateur humain doté d’une IA ? Ou bien veut-elle gagner de l’argent, acquérir un statut et exercer une forme de pouvoir, comme tout le monde ?
Nos points d’interrogation sont mis à rude épreuve aujourd’hui ! Mais n’est-il pas probable que tous les politiciens, les fonctionnaires et les personnes bienveillantes aient en fait plus ou moins les mêmes instincts et les mêmes ambitions que tout le monde ?
La pirouette de la Fed
Le capitaliste honnête obtient ce qu’il veut en satisfaisant les désirs des autres. Ce n’est pas un saint. S’il en a l’occasion, il trichera. C’est pourquoi il est prêt à financer les campagnes de Mme Warren et ses collègues politiciens ; ils lui donnent un moyen de tricher légalement. Et même patriotiquement.
Au lieu de fournir de meilleurs biens et services, par exemple, il demandera à ses représentants à Washington de sanctionner ses concurrents étrangers… pour le bien du pays, bien sûr. Ou, s’il travaille dans le secteur de la presse, il peut donner une voix nationale à ses articles, ou livrer des « dénonciateurs » au FBI, en échange d’un accès à des avantages de la part de hauts responsables du gouvernement. Et, toujours et partout, il sait que le gouvernement américain est le plus gros client, avec les poches les plus profondes et le crayon le plus émoussé, dans le monde entier. Il n’hésitera pas à conspirer contre l’intérêt public pour obtenir une part de ce marché !
Mme Warren est-elle si différente ? Si vous la piquez, ne saigne-t-elle pas ? Si vous la chatouillez, ne rit-elle pas ? Et ne convoite-t-elle pas la richesse, le pouvoir et le statut comme nous tous ?
Mais elle n’est pas une « capitaliste honnête ». Elle n’obtient pas ce qu’elle veut en satisfaisant les désirs et les besoins des autres. Elle ne travaille pas… Ce n’est pas une capitaliste, c’est une politicienne.
Nous avons étudié la différence entre un capitaliste et un politicien dans notre nouveau livre, Uncivilizing America. L’un doit satisfaire un client. L’autre l’embobine. Le premier cherche des accords gagnant-gagnant. Les accords de l’autre sont toujours gagnant-perdant.
Service public
Mme Warren ne fournit ni biens ni services. Il s’agit d’un tout autre métier. L’homme riche peut refuser de s’acheter une nouvelle voiture… de se payer des vacances… ou un appartement avec terrasse. Mais il ne pourra pas dire non à l’impôt sur la fortune proposé par Mme Warren.
Avant de mettre nos points d’interrogation en veilleuse, voici quelques dernières questions que nous aimerions poser :
Comment est-il possible qu’avec autant de matière grise à Cambridge et autant de bonne volonté à Washington – tant d’Elizabeth Warren, parmi les plus brillants esprits de la nation, qui consacrent tous leur vie au « service public » –, les Etats-Unis soient à la traîne dans presque tous les domaines publics ?
Comment se fait-il que la vie des hommes américains soit de plus en plus courte, et non de plus en plus longue ? Comment se fait-il que ses citoyens les plus robustes – les familles américaines qui travaillent dur – fassent si peu de progrès ?
En effet, selon nos critères, ils prennent du retard depuis un demi-siècle. Et comment se fait-il que nos institutions publiques semblent aujourd’hui au mieux incompétentes, au pire désespérément corrompues ? Le FBI et la CIA, nos remparts contre le mal, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, n’ont-ils pas été de connivence avec le parti démocrate pour élire Hillary… puis Biden ? Si l’on ne peut pas leur faire confiance, à qui peut-on faire confiance ?
Qu’est-ce qui a mal tourné ? Et pourquoi les Grands et les Bons ne peuvent-ils pas y remédier ?
A suivre…