Les pays européens ne se sont en réalité jamais remis de la crise de 2008. Et les élites, entrées dans un engrenage qui les dépassent, sont en train d’aggraver la situation dramatiquement…
Les chiffres utilisés par les propagandistes européens et nationaux sont tous plus ou moins bidons ; ils ne correspondant pas à la réalité et encore moins au vécu des citoyens.
Les chiffres macros, pour être significatifs, doivent être rapportés à la population.
Dans la carte ci-dessous, vous trouvez les appauvrissements en Europe depuis le sommet de pauvreté, qui fut enregistré lors du pic de 2008.
La crise dont on ne s’est pas remis
Vous constatez que l’on ne se trompe pas : on ne s’est jamais remis de la crise de 2008. On a seulement joué les prolongations en poursuivant la glissade, et ce malgré une hausse colossale des endettements.
La position relative de la France est conforme à l’intuition, c’est à dire intermédiaire entre la situation catastrophique des pays du sud comme l’Italie et l’Espagne et les pays du nord.
La conclusion est simple : les divergences au sein de l’Europe, au lieu de se réduire, s’aggravent. La BCE aura du mal à contenir tout cela !
C’est sur la base de ces chiffres que devraient être jugés nos dirigeants.
Evolution du PIB par habitant par pays depuis le pic de 2008
Pendant ce temps, la hausse des prix à la production sur un an a été de 46,6% en Espagne et de 30% en Allemagne, sur un an.
Les soi-disant autorités se demandent si, après tout, elles ne seraient pas un peu responsables, en ayant créé de la monnaie inconsidérément, sans tenir compte des conséquences non voulues… Ah les braves gens !
Encore un effort et les autres autorités, les gouvernements, vont finir par se demander si leurs politiques énergétiques imbéciles et leurs agressions géopolitiques n’ont pas, elles aussi, une part de responsabilité !
La réalité de la situation est que le système a pris le dessus. Il évolue en fonction de sa logique, pas en fonction des baratins qui sont tenus dessus.
L’heure des comptes
La logique aveugle du système a pris le dessus. C’est l’heure des comptes, l’heure des additions, l’heure des coûts.
Les élites ont perdu le contrôle, voilà ce que l’on vous cache. Elles sont dans un engrenage qui les broient, les dépassent, et ce sur tous les plans, dans tous les domaines. Elles vont écoper, courir d’une fissure à l’autre, réprimer, contrôler, rien n’y fera. Il va falloir mentir, propagander, trouver des boucs émissaires.
Le système ne peut plus se payer le luxe de la vérité et de la liberté, il ne peut plus laisser ses mouvements et ses forces jouer librement. Nous allons nous enfoncer d’une façon ou d’une autre dans la répression des comportements, des prix, des revenus, distribuer des subventions, des aides, etc.
Les contrôles, pertes de liberté et artifices sont notre futur.
Le monde réel est un bulldozer qui écrase tout sur son passage. Quand un gouvernement essaie de modifier une donnée à la marge sur quelques milliards, le réel, lui, dans sa spontanéité et son inconscience, déplace des centaines de milliards.
Le Macron qui était venu en 2017 pour réduire les dettes, réduire les déficits budgétaires et des échanges extérieurs les a augmentés par dizaines et centaines de milliards. La convergence au sein de la construction européenne a explosé en une divergence monstrueuse.
Tous les gouvernements sont dans une certaine mesure populistes, c’est-à-dire qu’ils tiennent des discours de complaisance sur des réalités qui leur échappent. Aucun de leurs plans n’embraie sur le réel : ils brassent, ils tournent à vide. C’est cela être populiste dans le mauvais sens du terme : tenir des discours imbéciles et faire des promesses que l’on ne peut tenir, soit irresponsables.
Quand un système est comme le nôtre, sur la pente, il dévale ; et c’est la pente qui est la plus forte, pas les pitoyables qui essaient de donner de la voix pour faire croire qu’ils sont là et ont les choses en mains.
Si les peuples sont déplorables, ce qui est certainement vrai, les élites, elles, sont pitoyables. C’est une certitude.
Elles courent derrière.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]