La Chronique Agora

Pouvoir d’achat : l’Union européenne passe à l’attaque

Green New Deal

Un nouveau paquet législatif vient définir la mise en place du Green Deal européen. Au menu (bien indigeste) : automobiles, carburant, alimentation… et ce n’est qu’un début. Votre pouvoir d’achat va passer à la casserole…

La Commission européenne a récemment dévoilé son paquet « Fit for 55 », censé définir la manière dont le Green Deal européen sera mis en œuvre. Dans ce paquet, un grand nombre de mesures vont augmenter les coûts imposés aux consommateurs et les priver de leurs choix individuels.

L’une des mesures clés suggérées dans ces nouvelles propositions législatives est la mort des moteurs à combustion interne. D’ici 2035, aucune nouvelle voiture diesel ou à essence ne pourra être vendue, y compris les voitures hybrides.

En substance, cela signifie que les Européens seront limités aux seuls véhicules électriques, les voitures à hydrogène n’étant pas encore arrivées sur le marché en grand nombre.

Pour l’élite parisienne, bruxelloise ou berlinoise, il est peut-être viable de conduire une voiture électrique pour leurs trajets quotidiens, tout en ayant le luxe d’utiliser un superchargeur.

En revanche, pour les Européens qui vivent à la campagne, qui n’ont pas les moyens de s’offrir des voitures électriques coûteuses et qui ne disposent que de peu ou pas d’infrastructures de recharge, ce passage à l’électrique sera très problématique.

Coûts supplémentaires

En premier lieu, cette décision entraînera des coûts supplémentaires pour les citoyens. Il suffit pour s’en convaincre de consulter les prix des voitures électriques d’occasion : ils sont tous bien supérieurs à ceux que l’on connaît pour les voitures à essence ordinaires.

Avec ce décret, le marché des voitures d’occasion est appelé à connaître de fortes turbulences dans les décennies à venir, sans parler du fait qu’il est difficile d’estimer ce que tout cela signifiera pour les prix de l’essence à la pompe.

La décision d’étendre les taxes européennes sur le carbone au logement et aux transports va également entraîner de nombreuses conséquences.

Actuellement, ce système d’échange de quotas d’émission s’applique à l’industrie aéronautique, mais son extension aux transports et à la construction de logements entraînera une augmentation des prix des produits dans vos supermarchés et des logements plus chers, à un moment où de nombreuses personnes connaissent des difficultés.

Pour comprendre les conséquences, il suffit d’analyser la part des taxes dans le prix de votre prochain vol avec une compagnie aérienne. Imaginez maintenant une situation similaire pour votre maison ou les produits de votre supermarché qui ont dû être acheminés par camion : tout sera bien plus cher.

Les aliments aussi

Dans le même temps, l’agriculture devra elle aussi faire l’objet d’un remaniement important. De plus en plus de nos aliments sont censés être biologiques, même si, sur le marché existant, les produits biologiques bénéficient déjà d’une prime de prix pouvant atteindre 100%.

Comme à son habitude, cependant, la Commission européenne se soucie très peu des citoyens concernés. « Nous nous sommes habitués à ce que la nourriture soit trop bon marché », a déclaré Frans Timmermans, commissaire chargé du Green Deal européen, lors d’une audition de la commission du Parlement européen en mai de l’année dernière.

D’une moyenne d’environ 8% d’aliments biologiques sur le marché à l’heure actuelle, l’Union européenne (UE) veut passer à 25% d’ici 2030. Que se passera-t-il exactement pour les agriculteurs si le quart de leur production n’est pas acheté par les consommateurs ? La Commission européenne n’apporte aucune réponse…

En parlant de produits coûteux : en plus de toutes ces taxes environnementales, l’Union européenne cherche à introduire un mécanisme de « frontière carbone ».

Cela signifie que toute importation en provenance de pays dont les réglementations environnementales sont moins strictes que celles décidées par Bruxelles (c’est-à-dire la totalité des pays du monde), sera frappée d’une taxe d’entrée.

Difficile d’imaginer par ailleurs que les eurocrates vont se contenter de laisser filer ce nouveau flux de revenus. Il est très plausible que cet argent sera utilisé pour engraisser les poches des institutions européennes. Là encore, cette mesure aura des effets concrets sur votre pouvoir d’achat.

La folie écologiste de l’Union européenne n’est encore qu’à ses débuts. En fait, il est très probable que d’autres mesures de ce type seront ajoutées à ce premier paquet d’ordonnances.

Ces décisions seront toujours assorties du piège rhétorique selon lequel toute opposition à ces mesures sera considérée comme du « négationnisme climatique ». Mais lorsque les consommateurs surtaxés sont à ce point insultés, l’argumentaire moraliste finira par rencontrer ses limites… et nous savons déjà ce qui peut se passer.

Tout législateur consciencieux ne devrait pas laisser les choses en arriver là.

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