Quels sont les moutons que l’Etat compte tondre encore plus ras ?
Alerte rouge ! La trouille de voir les agences de notation anglo-saxonnes dégrader la dette de la France (3 110 Mds€ pour 5,5% de déficit) sème la panique de l’Elysée à Bercy, en passant par Matignon, puisque Gabriel Attal souhaiterait mettre en place d’ici juin une taxation des « rentes », afin de « désendetter le pays ».
Les Français, qui sont déjà les plus taxés au monde, vont être essorés… enfin surtout ceux qui payent des impôts, car ceux qui bénéficient de la « solidarité » ne sont pas concernés.
Il faut rappeler au passage que les chômeurs – sauf ceux affiliés aux « régimes spéciaux » – ne reçoivent pas de subsides de l’Etat (la fameuse « solidarité redistributive »). Ils se voient reverser l’argent qu’ils ont eux-mêmes versé sous forme de « cotisations », ce qui n’a rien à voir avec un impôt (c’est de la prévoyance : l’argent est collecté par une « caisse » indépendante, qui gère un « risque mutualisé »).
Quels sont les moutons que l’Etat compte tondre encore plus ras ?
Sans aucun suspens et sans une once d’originalité, ce sont ceux qui, malgré la rapacité du Fisc, sont parvenus à mettre un peu d’argent de côté, à se constituer une épargne immobilière ou financière, laquelle a déjà été taxée et retaxée à chaque étape (IR, droits de mutation, droits de garde, taxe sur les dividendes, impôts fonciers, CSG, prélèvements forfaitaires, etc.).
L’Etat va donc venir, selon toute probabilité, se servir sur nos contrats d’assurance-vie, nos livrets A et autres produits d’épargne, nos revenus boursiers ou obligataires, les loyers et le patrimoine foncier (déjà soumis à l’IFI). Mais, dans son infinie sagesse, il ne touchera ni aux superprofits des multinationales, parqués dans des paradis fiscaux et protégés par des cascades de holdings, ni aux niches fiscales qui permettent aux milliardaires d’économiser des dizaines de milliards d’euros d’impôts.
Et même en imaginant qu’une 3e couche de ponction fiscale sur tout ce qui a déjà été ponctionné et sur-ponctionné permette de dégager un excédent budgétaire de 10 Mds$ par an au lieu d’un trou équivalent à combler dans l’urgence (ça n’arrivera pas, mais imaginons !), il faudrait 300 ans pour rembourser la dette française, ce qui signifie qu’elle est juste irremboursable.
Le seul suspense concerne en fait la manière dont le gouvernement va organiser la tonte… Par « 49.3 » et en comptant sur l’incapacité des « oppositions » à s’entendre sur le vote d’une motion de censure, ou en s’appuyant sur tous les traîtres de droite et de gauche – députés et sénateurs – qui viennent de s’auto-augmenter de 300 et 700 euros respectivement en début d’année.
Ben oui, il faut bien que quelqu’un paye ces petits suppléments réservés aux « zélites »… qui n’ont que faire de ceux qui les élisent et que l’Elysée musèle à coup de 49.3.
Le résultat devrait être imparablement une liquidation d’une bonne partie de l’épargne financière taxable et son exportation sous d’autres cieux (sauf l’immobilier, par définition) et – dès la prise de conscience qu’une confiscation se profile – une chute de la consommation, car nul épargnant ne sortira indemne.