Longue agonie ou mort rapide ? En dépit des autocongratulations de nos dirigeants, l’état de l’économie empire, en toute discrétion.
Nous nous sommes concentrés hier sur le sort économique du monde et des Etats-Unis en 2019 – aujourd’hui, passons du côté européen…
Où va l’Europe ?
En ce qui concerne les élections européennes, malgré une forte poussée eurosceptique, rien n’a changé fondamentalement. En Italie, par un tour de passe-passe des plus démocratiques, le parti majoritaire (celui de Salvini) s’est fait éjecter du gouvernement par un renversement d’alliance contre nature entre les sociaux-démocrates et le M5S.
Cela n’a fait que renforcer la popularité de Salvini en Italie, mais ce putsch a permis à l’union européenne (UE) de respirer un peu.
Malheureusement pour les européistes, le bol d’air fut de courte durée puisque le Brexit, qui avait été repoussé par des manœuvres désespérées jusqu’alors, paraît désormais acquis avec la victoire de Boris Johnson aux élections de décembre.
Preuve que cette mafia européenne se bat pied à pied pour conserver le système, cela risque d’être l’événement de l’année 2020 – après trois ans d’atermoiements. La sortie du Royaume-Uni me paraît sonner le glas de l’UE et la position de ses partisans semble de plus en plus difficile à tenir. Un an, peut-être deux, plus tiendrait du miracle.
Chiffres contre réalité
Dans ses vœux, M. Macron s’est auto-congratulé des résultats de sa politique au niveau de la croissance, du chômage et de l’investissement. La réalité est quelque peu différente.
La croissance s’est effondrée début 2018, passant d’un taux de 2,3% annuel en 2017 à 1,7% en 2018 pour finir à 1,3% en 2019. Le tout avec un déficit budgétaire en constante augmentation.
Notre déficit commercial continue de se creuser, avec un ralentissement marqué des exportations tendant à prouver le manque de compétitivité de la France sur les marchés étrangers.
L’année 2020 sera encore plus faible, car le Brexit qui, je le rappelle, n’a pas encore eu lieu va très probablement coûter cher à l’Union européenne.
En ce qui concerne le chômage, la situation réelle n’a rien de glorieux. En effet, seule la « catégorie A » recule très légèrement, en partie grâce à une augmentation des radiations due à la réforme Macron, mais cette catégorie regroupe toujours plus de 3,623 millions de personnes.
En revanche, les catégories B et C des chômeurs à temps partiel non voulus regroupent 2,166 millions et le recul de cette courbe est bien moins net. Enfin, la catégorie E des contrats aidés et de formations représente encore 0,370 million de personnes.
Ce sont des niveaux élevés et le cumul de toutes les catégories de chômeurs représente plus de 20% des actifs, soit 6,16 millions de personnes. Nous passerons sur les personnes qui sont complètement sorties du système, pour lesquelles les statistiques sont plus difficiles.
Sur l’investissement, nous avons le même profil de courbe, la croissance moyenne qui était au-dessus de 1% est plutôt maintenant autour de 0,5%.
En résumé, pas de quoi fanfaronner.
Mesures énergiques
Mais M. Macron ne craint pas que l’on relève ses mensonges puisqu’il a annoncé pendant ses vœux qu’il allait prendre des mesures énergiques contre les forces qui minent l’unité nationale. Autrement dit, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui ou qui dénoncent ses mensonges.
Rassurez-vous, année après année, la situation empire, mais, pour la plupart, tant qu’ils ne sont pas touchés directement, cela ne les concerne pas…
L’exercice qui consiste à imaginer des scénarios est de plus en plus difficile tant le réel rattrape la fiction même la plus improbable et loufoque. La politique ne sert plus qu’à fournir du travail à des gens qui ne sont compétents en rien, sauf à se servir et à être les garants de la continuité de ce système corrompu jusqu’à l’os.
Doit-on se réjouir qu’au final la situation a perduré sans changement radical ou au contraire s’en désespérer ?
Longue agonie ou mort rapide ?