La Chronique Agora

Pas la fin du monde… quoique

krach boursier

Comment les excès actuels seront-ils résorbés ? Par la déflation, comme au Japon dans les années 1990 ? Et qu’en est-il du cas de la Chine ?

Ce que nous recherchions, dans le dossier Evergrande, c’était un indice… une piste… un signal d’alarme sur ce qui nous attend.

Que se passe-t-il quand on ne peut pas payer ses dettes ? Comment est-ce que cela se termine ?

Avec une explosion inflationniste ?… Ou un murmure déflationniste ?

Notre prédiction : les deux.

Toutes les bulles explosent. Tous les excès doivent être résolus. Et toutes les dettes sont réglées – d’une manière ou d’une autre.

Généralement, une bulle entraîne un cas d’« exubérance irrationnelle ».

L’investisseur irrationnellement exubérant paye ses actifs trop chers. L’entrepreneur irrationnellement exubérant voit trop grand… emprunte trop… et se mouille trop. L’empire irrationnellement exubérant envahit l’Afghanistan.

Rien ni personne n’est éternellement grand, cela dit. Seulement à l’occasion. Et lorsque l’occasion passe… la grandeur s’en va avec.

Trop d’excès

« Et ensuite ? »

Telle est notre question pour aujourd’hui.

Nous avons notre réponse, par ailleurs : la fin du monde tel que nous le connaissons.

Un excès d’investissements privés produit généralement un excès de capacité… et un excès de production. « Trop », en d’autres termes.

Ensuite, lorsque le Bulle époque passe… les excès sont généralement résorbés lors d’une déflation. Les prix chutent… jusqu’à ce que la demande accélère suffisamment pour nettoyer le marché.

Les investisseurs et les producteurs – qui ont mal jugé la situation –, mais aussi leurs fournisseurs et leurs employés, subissent des pertes.

C’est ce qu’il s’est passé aux Etats-Unis après l’effondrement de 1929.

Le secteur privé s’était développé durant les Années folles… Arrivées les années 1930, il produisait plus d’automobiles et d’appareils électriques que le marché ne pouvait absorber.

Les prix – pour les actions aussi bien que les biens de consommation – se sont effondrés. Le prix du lait, par exemple, a chuté si bas que les agriculteurs préféraient le verser au sol plutôt que de le vendre.

Les prix des actions ont chuté pendant près de trois ans, passant de 377 points pour le Dow Jones en octobre 1929 à seulement 44 points en juillet 1932.

Il a ensuite fallu 25 années supplémentaires, une Grande dépression et la Deuxième guerre mondiale pour que les prix se reprennent.

Krach asiatique

Il est arrivé une chose similaire plus récemment, lorsque l’économie miraculeuse de la Japan Inc. a explosé en 1989.

Les Japonais, eux aussi, avaient lourdement investi pour répondre à la demande des consommateurs mondiaux. Le Japon était la grande success story de la planète durant les années 1970 et 1980. A la fin des années 1980, le pays était au sommet… et n’avait donc plus nulle part où aller, sinon vers le bas.

C’est bien la direction qu’il a prise…

Les actions ont chuté de 80%. 32 ans plus tard, elles ne se sont toujours pas remises.

L’effondrement qui s’annonce en Chine prendra probablement le même chemin.

C’est une économie qui a grandi en investissant de gigantesques quantités dans des améliorations aux immobilisations : usines, infrastructures, centres commerciaux et immobilier.

Elle doit désormais évaluer ses excès de capacité à la valeur du marché… ce qui signifiera des prix bien plus bas pour tout ou presque.

De la déflation, en d’autres termes…

Mais pas la fin du monde.

A moins que…

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