La Chronique Agora

Panique chez les banques centrales

Les autorités s’inquiètent… paniquent… mais sont à court de remèdes. La prise de conscience sera terrible.

Les banques centrales paniquent.

Le Financial Times titre : « Les mesures d’assouplissement des banques centrales atteignent un sommet de dix ans. »

On aurait tort de croire que c’est l’activité économique qui les inquiète à ce point : pas du tout ! En particulier aux Etats-Unis, où les affaires vont encore très bien avec des indicateurs qui se situent dans les plus hauts historiques.

Ce qui inquiète les autorités c’est…

… La stabilité financière !

La stabilité financière qu’elles ont mise en péril elles-mêmes ! La stabilité financière que, jour après jour, elles détruisent par les stimulations monétaires ; la déconnexion entre d’un côté la sphère financière et de l’autre la sphère réelle est à des sommets.

Une masse de promesses sidérale

Déjà, les systèmes de retraites vacillent. Les répudiations se multiplient.

La masse de promesses contenues dans nos systèmes est sidérale – alors que la production de richesses stagne et régresse. Les actifs sont de moins en moins capables d’honorer les passifs.

Les marchés de refinancement de court terme se bloquent, les tuyaux se colmatent. La solution consistant à tout noyer sous les liquidités montre ses limites. Le shadow banking recommence à tourner de l’œil, en particulier en Chine. Les banques européennes plongent dans les enfers.

La déflation, comme ils disent, repart de plus belle ; les anticipations inflationnistes plongent malgré les promesses monétaires. La guerre des monnaies se complète de la guerre commerciale.

Les soulèvements sociaux se multiplient, réprimés férocement, conséquences de l’instabilité politique et sociale. Le discrédit des élites est l’un des choses les plus dangereuses car il n’y a pas de recours.

Quand je vous dis que nous sommes en 1930 je n’exagère rien ; simplement, on a changé les mots, on a fait glisser le vocabulaire.

La faillite est totale

Le pire maintenant, c’est que la prise de conscience se fait parmi les élites et de plus en plus parmi le public. Prise de conscience, cela signifie que si le charme disparaît… si la magie cesse de faire effet… il n’y aura personne pour rattraper et permettre un atterrissage convenable et pacifique.

Il y a donc trois choses à retenir :

– la conjoncture mondiale qui ralentit ;

– l’impuissance des autorités, leur arsenal ne marche pas ;

-la prise de conscience de tout cela se généralise, qui ôte tout espoir d’atterrissage en douceur.

J’en ajouterais une quatrième :

– les antagonismes extérieurs, géopolitiques, qui s’exacerbent.

Le monde est victime de ses contradictions internes – le développement de la crise économique – et, parallèlement, de ses contradictions externes – par les rivalités et concurrences entre les pays et les blocs.

La faillite des soi-disant responsables est totale. Ils sont insolvables, ils ne peuvent honorer le crédit qu’on leur a prêté.

Je m’attends à des mesures désespérées : encore plus de mensonges, car le système ne peut plus supporter la moindre vérité, des contrôles, des répressions, des prédations, et bien sûr l’accélération de l’avilissement des monnaies.

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