La Chronique Agora

Or, marchés actions, valeurs aurifères… nos prédictions pour 2012, côté US

▪ Bienvenue en 2012. A quelles opportunités et surprises pouvons-nous nous attendre cette année ? En vrac…

▪ L’ensemble des dépenses fédérales augmente encore.
C’est une hémorragie. Le gouvernement américain dépensera plus d’argent en 2012 qu’en 2011, malgré la situation actuelle. C’est incroyable de penser qu’en 2007 encore, les dépenses fédérales s’élevaient à 2 700 milliards de dollars. En 2012, 3 600 milliards sont prévus !

Cela signifie que le gouvernement devra probablement financer un déficit encore plus important. Et pourquoi pas ? Si les investisseurs sont assez stupides pour prêter au gouvernement de l’argent sur 10 ans à un taux de 2% environ… C’est comme de l’argent gratuit. Le problème est que les taux d’intérêt ne resteront pas éternellement bas et que les investisseurs ne resteront pas éternellement stupides.

Posez donc la question à certains membres de l’Union européenne. Lorsque des doutes apparaissent concernant la solvabilité, les taux ne se contentent pas de monter doucement. Ils grimpent en flèche — et alors la fin de la partie sonne rapidement.

2012 sera-t-elle le début de la fin du long marché haussier des bons du Trésor ? Je le crois.

▪ Aux Etats-Unis, le nombre de ménages multi-générationnels augmente
Les gens vivent plus longtemps, au-delà de leurs ressources financières. La crise financière de 2008 et le marché boursier assez terne de cette dernière décennie n’ont pas aidé. De plus, les frais médicaux ont explosé. Vers qui donc se tournent les gens pour chercher de l’aide ? Vers la famille.

Comme le rapporte le Wall Street Journal, près de 39% des adultes ayant des parents de 65 ans et plus affirment les avoir aidés financièrement l’année dernière. De plus en plus de ménages deviennent multi-générationnels.

Cela marque le retour à un ordre ancien. En 1900, 57% des adultes âgés de 65 et plus vivaient avec des parents. Selon moi, une tendance long terme est ici en train de se créer — avec des implications d’investissement encore floues. Mais il semble qu’un changement fondamental a lieu dans les ménages américains. A mon avis, le nombre de ménages multi-générationnels augmentera encore en 2012.

▪ Le marché boursier progresse
Pourquoi ? Parce que cela semble improbable et le marché fait souvent ce à quoi on s’attend le moins. Il est facile de prévoir un scénario catastrophe pour 2012, principalement centré sur l’implosion de l’Union européenne. Il est plus difficile d’imaginer que le marché aura une bonne année, c’est exactement pour cette raison qu’il en aura une.

Certes, je ne crois absolument pas dans les rallyes de marché. Cette prédiction est donc ironique. En vérité, je ne perds pas mon temps à réfléchir à ce que fera le marché. C’est imprévisible et de toute façon, je suis un investisseur long terme.

Beaucoup de gens tenteront de deviner la direction que prendra le marché au moyen de toutes sortes d’outils qui ne marchent pas. Ainsi, j’ai lu dernièrement que le S&P 500 (si l’on remonte à 1928) n’a connu que neuf années au cours desquelles le rendement était plus ou moins 5%. Le rendement moyen l’année suivante était de 26,3%. Une seule fois la valeur du marché a chuté l’année suivante. C’était en 1940, l’année qui suivit l’invasion de la Pologne par l’Allemagne. Même alors, le marché ne chuta que de 9,8%. Les années positives, les rendements ont varié entre 14,3% et 52,6%. Naturellement, cela incite toutes les Mme Irma du marché à l’optimisme pour 2012.

Ce genre de données est intéressant mais ne signifie rien. Le marché n’est pas lié à sa propre histoire. M. Marché ne tire pas les cartes d’un jeu de possibilités définies. Il peut tirer cinq rois, deux as de pique, ou même une carte que nous n’avons jamais vue auparavant. N’oubliez pas cela et restez concentré sur ce que vous possédez, pas sur la direction que pourrait prendre le marché.

▪ Les matières premières remontent un peu, mais ne dépassent pas les plus hauts de 2011
Ce fut une mauvaise année pour les matières premières. La plupart ont chuté, comme le montre le Dow Jones-UBS Commodity Index. A mon avis, nous verrons certaines actions rebondir mais la récession qui traverse l’UE sera trop dure à surmonter et l’indice ne dépassera pas ses plus hauts de 2011.

Cela ne signifie pas qu’on ne peut pas gagner d’argent dans les matières premières. Si le prix du pétrole se maintient à 100 dollars le baril, beaucoup de compagnies pétrolières et d’actions de services performeront fort bien.

▪ Les actions aurifères ont une belle année
En 2011, le marché a détesté les valeurs aurifères, en particuliers les juniors. Le MarketVectors Junior Gold Miners ETF (GDXJ) est composé de petites actions minières. Il a chuté de 38% en 2011, malgré le fait que l’or lui-même a fini l’année par une hausse modeste.

En ce moment même, le marché offre des multiples faibles sur les actions aurifères. Par exemple les multiples sur les cours en rapport aux flux de trésorerie stagnent à des plus bas historiques. Nul besoin que l’or monte pour que ces actions gagnent beaucoup d’argent.

Toutefois, je pense que l’or atteindra encore une fois 2 000 $ l’once en 2012 — et dépassera même ce chiffre. Tous les facteurs qui ont conduit l’or à de nouveaux plus hauts en 2011 sont encore en place. Le système monétaire mondial est encore en grande difficulté. Et son leader, le dollar, ne va pas bien.

Si l’on combine une hausse du prix de l’or avec des multiples bas, on obtient une sorte de mélange explosif financier.

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