** "Les Etats-Unis ont un dollar fort pour objectif", déclarait Henry Paulson, secrétaire au Trésor US, en Inde cette semaine. A quoi pensait-il ? Peut-être parlait-il avec le sourire… de sorte que l’audience puisse prendre cela comme une plaisanterie. Mais la presse ne rapporte pas le moindre éclat de rire.
* Non, cher lecteur, c’était simplement un mensonge monumental de plus… l’équivalent monétaire des "armes de destruction massive".
* Après que le Secrétaire au Trésor a affirmé son soutien au dollar, les traders se sont empressés de vendre le billet vert. Le dollar a perdu encore un peu plus de terrain face à l’euro.
* L’événement principal reste le déclin du dollar. "On est soit contrarien, soit victime", dit notre vieil ami Rick Rule. Rick pense au marché des ressources naturelles, où le fait suivre les foules est toujours fatal.
* Cependant, l’idée s’applique à bon nombre d’autres choses. Faites ce que tout le monde fait, et vous obtenez la même chose que ce que tout le monde obtient. Si c’est ce que vous voulez, ne vous gênez pas : pensez ce que pensent vos voisins et faites ce qu’ils font. En général, vous ne ferez ni mieux… ni pire.
* Sur le marché des matières premières, faire ce que font vos voisins ne sera pas une stratégie extraordinairement profitable. Parce que les matières premières sont extrêmement cycliques. Le prix du blé grimpe… les fermiers plantent plus de blé… et le prix du blé chute. L’agriculteur qui suit la foule voit ses voisins gagner de l’argent et décide de se joindre à eux. Il achète du terrain — probablement au plus haut du cycle. C’est alors que la nouvelle offre arrive sur le marché, et que le prix du blé baisse. Oh oh…
* La longueur du cycle, pour la majeure partie des matières premières, est assez prévisible ; il s’agit du temps nécessaire pour augmenter la production. Le cycle du porc, par exemple, durait 18 mois, selon les vieux manuels d’économie.
* Il y a des cycles pour tout. Vous pouvez être contrarien… et tirer parti de ces évolutions cycliques… ou vous pouvez être victime et en souffrir.
* Mais quel est le cycle du dollar ? Et lorsque vous avez répondu à cette question, en voici une autre : comment le dollar affecte-t-il les prix des matières premières… des actions… et de tout le reste ?
* Ah… voilà bien un autre problème. Nous parlons des cycles des matières premières… des prix qui grimpent et baissent. Lorsque vous êtes sur la terre ferme, ou en train de lire un manuel d’économie, vous pouvez les voir clairement. Mais qu’en est-il lorsque vous êtes vous-même en train de flotter — à la dérive sur une mer de papier monnaie ? Le blé grimpe-t-il vraiment… ou bien le dollar est-il en train de baisser ?
* L’or semble se préparer à prendre d’assaut son dernier sommet — 835 $… un pic établi il y a 27 ans. Mais qu’est-ce que cela signifie ? S’agit-il du cycle de l’or ou du cycle du dollar ? A quoi sommes-nous en train d’assister ? Que pouvons-nous attendre ?
** Le monde entier observe le dollar, aujourd’hui. Parce que la Fed vient de baisser ses taux d’un quart de point. Elle a montré qu’elle était prête à laisser le dollar chuter. Le monde n’a pas besoin de preuve supplémentaire. Le billet vert a déjà perdu près de 10% par rapport à l’euro cette année — un plancher record. Contre le dollar canadien, il est à un plus bas de 33 ans. Contre l’or, il semble bien parti pour un nouveau record. Et un record encore par rapport au pétrole.
* Mais que peut faire un contrarien ? Acheter ? Vendre ? Ne rien faire ?
* Nous sommes toujours dans un monde basé sur le dollar. Le pétrole… l’or… et les drogues illégales… tendent à être évalués en dollars. Lorsqu’on donne des pots-de-vin, un peu partout dans le monde, ils ont plus de chances d’être en dollars que toute autre devise.
* Si c’est un monde basé sur le dollar… la plupart des gens ont des positions longues sur le billet vert. Nous prendrons donc une position courte…
* En parlant d’être contrarien… ce n’est pas toujours une bonne idée d’aller contre la foule. Parfois, par pur hasard, elle va dans la bonne direction.
* Il y a aussi des moments où vous pouvez suivre vos voisins et vous en sortir assez bien. Il y a des fois où tout le monde semble profiter — des moments de paix et de prospérité.
* Mais tout comme la naissance mène inévitablement à la mort… la paix et la prospérité mènent invariablement à la crise et à la guerre.