Certains abonnés accusent Bill Bonner d’être pro-Trump, d’autres d’être pro-Biden. Une réflexion d’Emmanuel Macron lui permet de préciser sa position.
Nous accueillons tous les jours de nouveaux lecteurs, à La Chronique Agora. Nombreux sont ceux qui ont des questions d’ordre pratique. Nous essayons, tant que possible, d’y répondre par nos analyses.
Mais il y a d’autres questions. Par exemple : Qui sommes-nous ? Que faisons-nous ?
Certains nous accusent d’être des « sociaux-libéraux » bas du front. Voire des « gauchistes ». D’autres sont persuadés que nous sommes des Trumpistes armés, couverts d’une casquette « Make America Great Again ». Un lecteur (se basant probablement sur notre prose maladroite) nous a même accusé du plus grand des maux : celui d’avoir voté pour Joe Biden.
Certains lecteurs nous perçoivent comme des nihilistes, d’autres comme des antinomistes. Et d’aucuns sont simplement sidérés par ce qui doit ressembler à de l’aigreur, avec un mépris affiché pour tous les « ismes » existant.
Qui sommes-nous ? Que sommes-nous ? Quelle croyance toxique rôde entre nos lignes ?
Une déclaration du président français, Emmanuel Macron, nous a incités à y réfléchir. Il a déclaré, plus tôt cette année, que « la meilleure énergie, c’est celle qu’on ne consomme pas ».
Vraiment ?
Nous consommons de l’énergie pour chauffer nos logements, pour faire tourner des usines et pour nous déplacer d’un point A vers un point B. Serait-il préférable de s’abstenir ?
Le meilleur repas est-il celui que vous ne mangerez jamais ?
Le meilleur baiser est-il celui que vous ne recevrez jamais ?
Quant à ces vacances que vous attendez tant ? Se pourrait-il que les meilleures soient celles que vous ne prendrez jamais ?
Un cher lecteur, Bill T., nous a envoyé cette photo d’une Tesla arrêtée au bord d’une route, dans le nord de la Californie…
La route non empruntée
Incapable d’atteindre l’objectif pour laquelle elle avait été conçue, cette Tesla fonctionne désormais à l’essence, pour le plus grand malheur de la planète. Du coup, concernant cette photo, ce trajet fut l’un des plus agréables que le conducteur n’a jamais fait.
La meilleure de nos chroniques est, bien sûr, celle que nous n’avons jamais écrite. Et nos meilleures opinions sont celles que nous n’avons pas.
Mais le seul moyen de donner un sens aux propos lunaires d’Emmanuel Macron est de les appliquer à quelque chose qui lui a échappé, à quelque chose qu’il ne faut pas faire : le meilleur meurtre que vous puissiez commettre est celui qui ne blesse personne.
Ce qui nous conduit inévitablement à notre affiliation politique : nous avons la meilleure, puisque nous n’en avons pas. Comment pourrions-nous analyser objectivement les faits et les événements, si nous soutenions un camp ou l’autre ? Comment pourrions-nous observer la foule, si nous nous trouvions au milieu d’elle ?
Comment pourrions-nous vous offrir un contenu utile si nous nous contentions de confirmer vos préjugés ?
Cher lecteur, permettez-nous de vous avertir. Il n’existe aucun « lieu sûr ». Nos colonnes sont un lieu dangereux où vous pouvez vous retrouver confronté à des idées que vous n’aimez pas. Peut-être qu’elles ne nous plaisent pas non plus, mais nous les exprimons car il se peut qu’elles soient justes.
Lesquelles ? Nous ne savons pas. Tout ce que nous pouvons faire, c’est démêler les fils et décrire ce que nous voyons.
Celui qui gouverne le moins
Oui, cher lecteur. Nous rejetons toutes ces accusations. Lors de la dernière élection présidentielle américaine, nous n’avons pas voté pour Joe Biden. Ni pour Donald Trump. Aucun ne le méritait, selon nous.
Mais qui le mérite ? Après tout, le meilleur politicien est celui qui n’a jamais brigué de mandat, qui n’a jamais voté, qui n’a jamais scandé un slogan, qui n’a jamais accepté le moindre pot-de-vin (pardon, nous voulions dire « contribution de campagne ») et qui n’a jamais dit aux autres quoi faire et comment vivre leur vie.
Le meilleur politicien est celui qui n’en est pas un du tout. C’est ce qui explique pourquoi les politiciens actuels sont loin d’être les meilleurs. Pas même deuxième sur le podium. Ce sont quasiment tous des escrocs sans vergogne, prêts à dire n’importe quoi ou à faire n’importe quoi pour s’accrocher au pouvoir.
Le pouvoir corrompt. Et en cette période de fin de bulle, l’empire américain est le plus puissant qui ait jamais existé. Le meilleur pouvoir est, bien entendu, le pouvoir que vous n’avez pas. Et, Ô surprise, ceux qui détiennent le pouvoir sont corrompus par celui-ci.
Notre travail ne consiste pas à soutenir un parti, une cause, un mouvement, une idéologie, à agiter un drapeau ou à trouver des solutions, ni à trouver des coupables ou jeter des pierres…
Il consiste simplement à observer. Et, avec un peu de chance, si nous observons attentivement, nous pourrions apercevoir, pendant une seconde ou deux, une ombre furtive de ce qui se passe vraiment, dans le reflet d’une vitre sale.