La Chronique Agora

La liquidité, la clé des actifs les plus « risqués »

Alors que les cryptomonnaies ont connu une forte baisse récemment, il semblerait que c’est la corrélation à la liquidité orchestrée par les banques centrales qui détermine leur trajectoire… 

La corrélation entre la baisse des taux, la profusion monétaire et la hausse du Nasdaq n’était plus à démontrer depuis 2009 ; mais les 18 mois compris entre avril 2020 et octobre 2021 furent époustouflants, avec presque +10.000Pts gagnés en 6.630 et 16.210. 

Les 3.600Pts gagnés entre octobre 1998 (1.500) et mi-mars 2000 (5.100Pts), apparaissent quasiment anecdotiques… mais n’oublions qu’il a fallu attendre 15 ans (mars 2015) pour revoir les sommets du printemps 2000. 

Combien de temps faudra-t’il patienter, pour établir un nouveau zénith si le Nasdaq corrige de -77%, comme de mars 2001 à mars 2003 (ce qui représenterait une rechute vers 3.725) ? 

A 11.620Pts, il n’a reperdu que -28% sur ses sommets, c’est à dire 3 fois moins que certaines « cryptos ». 

Mais si les taux sont bien à l’origine de la cassure de supports majeurs sur les valeurs technologiques, survenue ce 6 mai, c’est l’aboutissement de presque 6 mois de correction, la décrue s’amorçant vers le 20 novembre 20210 alors que les taux demeuraient historiquement très bas. 

Cela signifie-t-il que le Nasdaq est un très bon indicateur avancé puisqu’il a devancé de 3 mois le krach obligataire US (-12,5%) qui s’étend de fin-février à mi-mai ? 

Et bien le Nasdaq a été devancé dans son « pullback » par les cryptomonnaies, qui avaient commencé à corriger 10 jours auparavant (le Bitcoin culminant sous 68,925$ le 10 novembre 2021). 

Personne n’est épargné

Et tout comme la hausse du Bitcoin, qui avait été 3 fois plus rapide que celle – déjà très rapide – du Nasdaq, l’ampleur de la baisse s’avère également 3 fois supérieure à celle des indices boursiers US et Européens : la séance du 9 mai fut assez cauchemardesque avec -8,5% sur le Bitcoin, -9% sur l’Ethereum, -13% sur le BNB et le DogeCoin, -14% sur le Solana, -15% sur le Cardano, -16,5% sur le Polkadot, -18% sur le Shiba Inu et le Luna.  

Moins de 24H plus tard, le Bitcoin est revenu menacer le support crucial des 30.000$ et l’a sauvé in extremis, sans parvenir toutefois à rebondir de façon convaincante au-dessus des 31.000 (l’ex-plancher du 19 juillet 2021) : le BTC nous avait habitué à des reprises en « V » dès que les épisodes de capitulation s’achèvent (comme ce fut le cas après des -25% en quelques séances le 27 janvier 2021, puis le 28 février, le 20 juillet ou le 21 septembre 2021).  

Et si la correction n’est pas achevée, alors elle pourrait se prolonger en direction de 26.330$.  

La dernière vague de repli amorcée le 28 mars coûte très cher aux détenteurs de cryptos car au-delà des écarts, c’est la cassure de supports majeurs qui est en cause : elle marque une nouvelle étape dans l’éclatement de la bulle avec des écarts majoritairement supérieurs à -50% sur les sommets. 

Des écarts supérieurs à -75% sur les sommets de novembre ne sont pas rares (Ripple, Solana) et ils dépassent -80% sur d’ex-stars telles que Litecoin, Cardano, Polkadot Shiba Inu (tous sont à -80%), le Doge Coin (favori d’Elon Musk à -86%). 

Si les cryptos sont un indicateur avancé de la tendance sur le Nasdaq, l’absence des « baleines » (toujours pas revenues à l’achat) semble signifier que c’est la corrélation à la liquidité orchestrée par les banques centrales -plus qu’au niveau algébrique des taux US- qui détermine la trajectoire des Bitcoin, Ethereum et autres Cardano. 

Et l’assèchement de la liquidité vient juste de commencer aux Etats Unis, et débutera en Europe en juillet, d’après les dernières déclarations du patron de la Banque de France, Mr Villeroy de Galhau, ce 11 mai. 

 

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