La Chronique Agora

Le jour où les Etats-Unis ont arnaqué la France

Il n’y a personne pour sauver l’économie de l’inflation qui menace – et cela ne date pas d’hier. En fait, dès 1971, le gouvernement US avait tout mis en place pour la situation actuelle…

Nous avons terminé la semaine dernière sur une question : qui domptera l’inflation cette fois-ci ?

Vous connaissez déjà la réponse, n’est-ce pas, cher lecteur ? Personne.

Il est trop tard pour cela. Trop d’entreprises… de ménages… et de gouvernements dépendent de « l’argent de la planche à billets ».

Trop d’économistes, d’investisseurs, de politiciens et de décideurs ont oublié le fonctionnement de l’inflation. Ils pensent qu’elle stimule l’économie.

Aujourd’hui, le coût d’un resserrement des politiques insensées menées par la Réserve fédérale (et d’autres banques centrales) est devenu bien trop élevé.

Au moment de sa dernière rencontre avec de l’inflation des prix à la consommation à deux chiffres, le gouvernement fédéral américain devait environ 1 000 milliards de dollars. Aujourd’hui, il en doit près de 30 fois plus. Il ne peut pas resserrer son impression monétaire maintenant.

Les taux d’intérêt grimperaient. Avec une telle quantité de dette, les frais écraseraient l’économie.

Dette et désespoir

Oui, cher lecteur, dans le monde physique, on ne découvre le Nouveau monde qu’une seule fois.

Mais dans le monde des politiques gouvernementales, de l’argent et de la poésie… on traverse les mêmes océans… ou contemple le même horizon… et on est surpris de rencontrer le même paysage à chaque fois.

Aujourd’hui… nous voyons un vaste océan Pacifique de dettes et d’illusions… et nous nous désespérons.

Où sont les « conservateurs » à l’ancienne, qui diront « non » aux déficits, aux gabegies et à l’impression monétaire ?

Où est Paul Volcker, le banquier à l’ancienne qui comprenait ce qui causait l’inflation et avait pu y mettre fin ?

Bonneteau à la banque centrale

En 1971, la Théorie quantitative de la monnaie (TQM) – que nous avons expliquée la semaine dernière – a rattrapé l’administration Nixon.

Le prédécesseur de Richard Nixon, Lyndon B. Johnson, avait dépensé avec trop de libéralité. La politique « du beurre et des fusils » – une guerre contre les communistes au Vietnam et une guerre contre la pauvreté à domicile – était de son cru. Les deux coûtaient de l’argent. Les deux ont été perdues.

Et en 1971, les Etats-Unis devaient de l’argent à tout le monde – et en particulier aux Français.

Une conduite honnête aurait consisté à se serrer sa ceinture, rembourser la dette et remettre les choses à la normale.

A la place, Nixon, aidé et encouragé par son secrétaire au Trésor, John Connally, a rusé : un coup de bonneteau.

Ils ont changé le dollar américain : autrefois basé sur l’or, il est devenu une devise « fiduciaire », s’appuyant uniquement sur la bonne foi de ses gouverneurs. Si les Français – ou qui que ce soit d’autres – voulaient échanger leurs morceaux de papier vert contre de l’or… eh bien, ils pouvaient toujours attendre !

Le dollar s’est promptement effondré, les investisseurs voyant ce que valait vraiment la bonne foi des politiciens.

Suite à quoi, au cours des 10 années suivantes, les prix US ont plus que doublé.

L’IPC (indice des prix à la consommation… exprimé ici en taux d’augmentation annuel) a entamé la décennie à 6% seulement. Il l’a terminé, en décembre 1979, à plus de 13%.

Jeremy Siegel, professeur à l’université de Wharton, a appelé cela « le plus grand échec de macro-économie américaine durant la période d’après-guerre ».

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